Pour les Américains, il faudrait une trêve de six mois qui permettrait la libération des otages israéliens toujours détenus par le Hamas d’une part, et d’autre part de prisonniers palestiniens qui croupissent dans les sinistres prisons israéliennes. Le Hamas, lui, exige un cessez-le-feu permanent d’abord, suivi de l’élargissement des otages et des taulards palestiniens.
Pendant ce temps, le gouvernement Netanyahou continue de bombarder sans arrêt Gaza ainsi que ses opérations militaires au sol, multipliant ce qu’on appelle pudiquement les victimes civiles ; et ce, sans même mentionner la résistances croissante des Palestiniens et Palestiniennes en Cisjordanie, qui fait elle aussi l’objet de la répression israélienne. On craint, à tort ou à raison, un élargissement dangereux du conflit dans une bonne partie de la région du Proche-Orient, ce que redoute par dessus tout l’administration Biden.
Deux remarques s’imposent. L’une découle de l’autre. Tout d’abord, le gouvernement américain fait tout pour obtenir un cessez-le-feu, sauf le nécessaire : l’adoption de mesures de rétorsion contre son homologue israélien. Tant que le soutien financier et militaire américain au cabinet Netanyahou va se poursuivre, ce dernier ne verra aucun intérêt à assouplir sa position vis-à-vis du Hamas. C’est élémentaire. Biden et consorts ne l’envisagent même pas. Ils prétendent vouloir obtenir un cessez-le-feu (temporaire, répétons le, ce qui est inacceptable pour le Hamas) tout en fournissant armes et munitions à Tel-Aviv et sans s’engager sur le long terme. Cette politique complaisante durcit l’intransigeance de Netanyahou à l’égard de Gaza et nourrit le sentiment d’injustice des Gazaouis.
De toute manière, au mieux, si une trêve permanente s’établissait, cela signifierait le retour au statu quoi : Gaza redeviendrait une prison à ciel ouvert et le paupérisme continuerait d’y sévir, le tout à cause du blocus israélien.
Il faudrait plutôt procéder à l’inverse : un cessez-le-feu d’abord, suivi de négociations entre le Hamas et le gouvernement israélien. Dans une optique plus large, si on tient à régler enfin le conflit israélo-palestinien, il importerait d’engager des négociations décisives à ce sujet au plus vite après le règlement de la guerre Israël-Gaza.
Plusieurs observateurs et analystes craignent, à tort ou à raison, un élargissement du conflit à toute la région du Proche-Orient si l’affrontement Israël-Hamas perdure. En particulier. certains redoutent que Téhéran ne se dote de l’arme nucléaire pour faire contrepoids à l’État hébreu.
On ne peut souhaiter le pire, bien entendu. Mais il est permis aussi de se demander si le danger d’un tel élargissement ne forcerait pas Israël à entendre raison et par conséquent, à négocier enfin de bonne foi avec la Palestine. Tant que l’extrême-droite israélienne demeurera au pouvoir, on ne peut espérer aucun progrès dans les relations entre les deux nations.
La clé de la paix au Proche-Orient passe par la résolution du conflit israélo-palestinien. Elle ne réglerait pas tous les problèmes de cette zone, mais vu son importance symbolique auprès des populations arabes, elle contribuerait à l’apaiser. D’ailleurs, la sécurité de l’État hébreu emprunte le long chemin de son acceptation par ses voisins. Toutes les parties gagneraient à une paix durable entre ces deux entités, y compris l’Occident.
Jean-François Delisle
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