Selon le FRAPRU, le gouvernement péquiste ne respecte qu’en partie son engagement de la dernière campagne électorale, en annonçant 3 000 logements sociaux additionnels. Le Parti québécois s’était en effet engagé à financer « au moins 3 000 logements sociaux par année », en laissant entrevoir la possibilité d’annoncer un financement pluriannuel. « Le gouvernement Marois se contente du minimum des minimums », affirme François Saillant, coordonnateur de l’organisme. Il ajoute qu’« une annonce budgétaire aussi insuffisante démontre que le gouvernement ne prend aucunement la mesure de la gravité et de la profondeur des problèmes de logement que la Commission populaire itinérante sur le droit au logement, qui terminera cette semaine une tournée des 17 régions administratives, illustre jour après jour ».
Le FRAPRU déplore en particulier qu’aucune subvention additionnelle n’ait été prévue pour faciliter la réalisation de logements sociaux dans les régions comme l’Abitibi-Témiscamingue et la Côte-Nord où elle est présentement bloquée, alors qu’elles sont plongées dans une crise du logement sans précédent. L’organisme accuse aussi le gouvernement péquiste d’avoir oublié son engagement d’ajouter des logements dans le territoire inuit du Nunavik aux prises avec des problèmes dramatiques de surpeuplement et de détérioration des habitats. Il fait enfin remarquer que le gouvernement n’a prévu aucun budget pour la politique globale de lutte contre l’itinérance qu’il s’est pourtant engagé à mettre en œuvre.
Bien triste anniversaire
Le FRAPRU condamne par ailleurs l’absence de toute autre mesure de lutte contre la pauvreté, alors que la Loi sur la pauvreté et l’exclusion sociale, présentée par l’ancien gouvernement péquiste suite à une longue bataille citoyenne, aura dix ans en décembre 2012. François Saillant s’en offusque : « Le gouvernement perpétue la discrimination à l’égard des familles monoparentales, en continuant à considérer les pensions alimentaires comme un revenu aux fins de l’aide sociale et de l’aide au logement. Il s’obstine à maintenir les prestations d’aide sociale à un niveau indécent, en disant que la lutte à la pauvreté ne passe que par le travail. Pire, il annonce une indexation au coût de la vie des tarifs d’électricité du bloc patrimonial, sans même prévoir de mesures de compensation pour les ménages à faible et modeste revenus qui vivent souvent dans des logements mal isolés qui les obligent déjà à payer une fortune en électricité ». Il rappelle qu’en 2011, 50 649 ménages ont été l’objet d’une interruption des services de la part d’Hydro-Québec parce qu’ils n’arrivaient pas à payer leurs comptes.
De manière plus générale, le FRAPRU affirme que le gouvernement Marois suit les traces du gouvernement libéral de Jean Charest en se refusant à des mesures fiscales ambitieuses permettant une réelle redistribution de la richesse et un meilleur financement des services publics et des programmes sociaux. À l’appui de cette affirmation, il cite l’ajout d’un seul palier d’imposition à 25,75 % pour les contribuables gagnant plus de 100 000 $, le maintien du privilège fiscal accordé sur les gains de capital dont seulement la moitié est soumis à l’impôt, le refus de réinstaurer la taxe sur le capital dans le cas des banques et autres entreprises financières et enfin le maintien des redevances minières à leur niveau actuel.