Comme je l’ai écrit précédemment, le leadership de T. Mulcair n’a tenu aucune de ses propres promesses de quelque manière objective que ce soit. Et ces échecs n’ont même pas la vertu de faire avancer les choses.
Ses quelques fausses tentatives d’avancer un peu à gauche ces derniers jours n’ont convaincu personne. Il se peut même qu’elles aient rebuté la délégation albertaine, la plus importante du congrès. M. Mulcair a approuvé du bout des lèvres le manifeste, « Pour un bond en avant » alors que la Première ministre de l’Alberta, Rachel Notley, s’est clairement prononcé contre ses aspects les plus fondamentaux.
Pour toutes ces raisons, le départ de T. Mulcair est une bonne chose. Il a sans aucun doute, été le chef le plus à droite de toute l’histoire du NPD. Il a profondément transformé la démocratie dans le parti en la rendant verticale, du haut vers le bat. Il a mené la campagne électorale de la même manière.
Maintenant, il faut voir ce que cette défaite signifie.
Toutes les autres élections (lors du congrès) ont donné des sièges à des candidats-es de l’élite (du parti). Pour le moment, le parti s’en sauve en appelant à débattre le manifeste « Pour un bond en avant ». Cela veut dire, sans aucun doute que le remplaçant ou la remplaçante de T. Mulcair sera quelqu’un-e de gauche.
En plus, qu’aucune question n’ait été posée quand à savoir si M. Mulcair pourrait demeurer chef, en dit beaucoup sur la culture interne du NPD et ça n’est rien d’encourageant. On peut en dire autant du fait qu’aucune personne en position d’influence ne se soit affiché comme opposante à la chefferie. Au cours des derniers jours du congrès, des personnes non élues l’ont fait. Elles n’avaient aucune critique à exprimer alors que c’est très important. Elles ont pourtant accompagné T. Mulcair en saluant et appuyant son leadership et la campagne électorale jusqu’à ce qu’elle échoue catastrophiquement. Et ainsi de suite.
Ceci dit, c’est le triomphe de ce qui reste des membres de gauche dans le parti qui a triomphé.
Espérons que de ce choc sortiront des autocritiques larges et sincères, des examens internes sur la démocratisation qui doit s’installer dans les rangs du NPD. Allons jusqu’à espérer que le parti finira par refléter les valeurs et les raisons pour lesquelles il a été créé et qu’il prétend être.