La saison s’ouvrira le 4 septembre avec l’essai-fiction de Jacques Claessens « Qui a dit que nous avions besoin de vous ? » Récits de coopération internationale, qui plonge le lecteur dans les coulisses de l’aide internationale. L’auteur, qui a sillonné l’Afrique pour évaluer les programmes du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), raconte la complexité de ces projets et le décalage qui existe souvent entre leurs objectifs et la réalité du terrain, et démystifie une à une les prétentions des « développeurs » pour qui il importe seulement que « l’argent circule », c’est-à-dire que les budgets alloués soient dépensés même si les projets « viennent de la Lune ».
Sur un tout autre terrain, L’égalité c’est mieux. Pourquoi les écarts de richesses ruinent nos sociétés, de Richard G. Wilkinson et Kate Pickett, démontre, chiffres à l’appui, comment les inégalités socioéconomiques sont la cause première des sociétés en crise. À l’aide de plusieurs indicateurs, tel l’espérance de vie, la mobilité sociale ou le niveau de confiance entre les individus, ces deux épidémiologistes de formation mesurent la santé des populations de différents pays et font la démonstration que la lutte contre les écarts de richesses est le garant d’une société saine, et ce, pour toutes les couches de la société. En librairie le 11 septembre.
Écosociété décrit depuis plusieurs années l’imposture du développement durable qui ne fait que maintenir un système capitaliste qui épuise les ressources de la planète. Avec Vert paradoxe. Le piège des solutions énergétiques, David Owen enfonce le clou en démontrant le mirage de l’efficacité énergétique qui, en bout de ligne, entraîne toujours une augmentation de la consommation et vient annuler le but premier de réduction de l’empreinte écologique. Appelé l’« effet rebond », cette quête de technologies vertes cache notre incapacité à réduire notre consommation et les profonds paradoxes que renferment les fausses bonnes idées vertes. Ce petit livre du journaliste du New Yorker est particulièrement efficace pour renverser nos idées reçues. En librairie le 25 septembre.
Si David Owen ne va pas jusqu’à prôner la sortie du capitalisme pour remédier à cette impasse écologique, David McNally, politologue, franchit allègrement le pas dans son livre majeur : Panne globale. Crise, austérité et résistance, en librairie le 22 octobre. Des mesures d’austérité à la déliquescence de villes comme Détroit, les effets de la crise économique de 2008 continuent de se faire sentir. Pour McNally, cette situation est là pour durer. Construit tel un casse-tête pour appréhender la crise économique dans toute sa complexité, Panne globale s’attache à examiner la signification historique de la crise et ses dimensions titanesques, analysant au passage cet aspect distinctif du capitalisme néolibéral : la financiarisation. L’auteur aborde de front la question urgente de la résistance à ce marasme global, à l’ère de l’austérité. David Mc Nally sera à Montréal pour lancer son livre lors d’une conférence le 1er novembre.
À quelques semaines des élections municipales, deux titres tombent à point nommé : Bâtiment 7. Victoire populaire à Pointe Saint-Charles et la réédition du Municipalisme libertaire, de Janet Biehl.
À l’heure où le monde municipal traverse une crise sans précédent et où le niveau de confiance des citoyen-ne-s à l’égard des institutions chute de façon vertigineuse, ces deux livres apportent un vent de renouveau démocratique.
Bâtiment 7 retrace le succès de la lutte du collectif La Pointe libertaire pour que les anciens terrains du CN dans le quartier Pointe Saint-Charles à Montréal reviennent à la collectivité et non à un énième projet commercial, source de gentrification. Ce nouveau titre de la collection Résilience paraîtra le 22 octobre.
Le municipalisme libertaire, de Janet Biehl, nous propose un guide pratique de la pensée politique du philosophe écologiste Murray Bookchin, dans une synthèse accessible, à la fois théorique et pratique. Janet Biehl retrace la ruine de nos démocraties représentatives et présente un programme réaliste de démocratie directe profondément décentralisée. En librairie le 9 octobre.
Le 30 octobre, nous publions un nouveau titre de Noam Chomsky, Le bien commun. Véritable condensé de la pensée politique du célèbre professeur du MIT, cet essai est construit à partir d’entretiens réalisés avec le journaliste indépendant David Barsamian. L’ouvrage couvre un large spectre des questions sur lesquelles Chomsky s’est penché et qui ont fait sa renommée, notamment l’état actuel de la démocratie américaine et les faux-fuyants des élites politiques et économiques.
Pour clôturer la saison, la collection Théorie accueillera le 13 novembre un nouveau titre : Le « trésor perdu » de la politique. Participation citoyenne et espace public, de Diane Lamoureux. Qu’est-ce qu’être une intellectuelle critique aujourd’hui ? Comment penser la participation politique dans un contexte néolibéral d’exclusion et de limites de la démocratie représentative ? Dans le droit héritage d’Hannah Arendt, Diane Lamoureux tente de répondre à ces questions à travers cinq textes qui retracent son parcours d’universitaire et de militante féministe. La collection Théorie avait été créée en 2008 avec la parution de L’impasse de la globalisation, de Michel Freitag.
Du côté des rééditions, mentionnons également la sortie, le 28 août, de la nouvelle édition de Y a-t-il un avenir pour les régions ? de Roméo Bouchard. Six ans après sa première édition, ce livre entièrement mis à jour est désormais un classique pour penser le développement régional et l’occupation du territoire.