À l’occasion de la Journée mondiale du véganisme (1er nov.), un artisan
fermier et un militant végane croisent le fer sur l’alimentation,
l’antispécisme et l’avenir de notre agriculture.
Le livre *La chèvre et le chou - Débat entre un artisan fermier et un
militant végane*, de Dominic Lamontagne et Jean-François Dubé, paraîtra *en
librairie le 1er novembre*.
*En bref * : entre la paysannerie « omnicole » que défend Dominic et le
véganisme éthique promu par Jean-François, les points de vue semblent
irréconciliables, et la cohabitation, embêtante. Si le repas entre les deux
comparses est impossible, le débat, lui, est bien substantiel et il ne
manque pas de... mordant.
*À propos du livre*
D’un côté, un artisan fermier bien ancré dans sa campagne des Laurentides
assume une défense frondeuse d’un certain omnivorisme et d’une agriculture
à petite échelle. De l’autre, un militant végane, plutôt urbain, élabore
une critique sans équivoque de la consommation de produits animaux. Entre
les deux, mille et une questions âprement débattues : comment évaluer les
conséquences de nos choix alimentaires sur les écosystèmes, sur les
animaux, sur les humains ? Est-il moral d’exploiter (pour leurs œufs, leur
lait ou leur force de travail) et de tuer (pour leur chair, leur peau ou
leur fourrure) des êtres dotés de sentience, cette capacité à ressentir, à
percevoir et à être conscient ? Adopter un régime alimentaire végane
permet-il d’être en bonne santé et de sauver la planète ? Quel type
d’agriculture est le plus susceptible de maintenir l’équilibre de la Terre ?
Que disent la science et la philosophie sur ces sujets ?
Les auteurs auraient pu continuer leur débat là où il a commencé
fortuitement, dans la section « commentaires » d’un réseau social, mais ils
ont plutôt décidé de se donner les moyens de leurs ambitions et d’aller au
bout de leurs convictions respectives. Très critique de l’industrie
agroalimentaire, mais aussi très perplexe devant les actions posées par les
militants de la cause animale, Dominic Lamontagne a voulu engager un
dialogue exhaustif avec Jean-François Dubé afin d’approfondir les enjeux
liés à l’alimentation et à l’avenir de notre agriculture. Sous forme
d’échange épistolaire passionnant et passionné, les deux croisent le fer
sur l’antispécisme et le véganisme autour de trois grands thèmes :
l’éthique, la santé et l’environnement. Le débat ne se limite donc pas à la
circonférence d’une assiette, mais déborde sur notre rapport à la nature et
à notre milieu de vie, et questionne sans cesse la place de l’animal humain
dans la grande fresque de la vie. Si bien qu’à la fin de chacune des
lettres, l’envie de lire la réponse dans la lettre suivante est immédiate.
Entre la paysannerie « omnicole » que défend Dominic et le véganisme éthique
promu par Jean-François, les points de vue semblent irréconciliables, et la
cohabitation, embêtante. Si le repas entre les deux comparses est
impossible, le débat, lui, est bien substantiel et il ne manque pas de
mordant !
*Entre cesser de martyriser « veaux, vaches, cochons, couvées » et abolir
toute empreinte que les animaux humains pourraient laisser sur les animaux
non humains, il y a un monde de différences. Cette absence de nuances, qui
caractérise trop souvent le discours végane, illustre parfaitement le
simplisme systémique, voire radical, dont j’accuse vos prêcheurs.*
– Dominic Lamontagne
*En vérité, quelle position est la plus radicale : participer activement au
massacre de milliards d’animaux sensibles et défendre les actes de cruauté
animale ou lutter pour un monde meilleur pour tous les êtres sensibles ?
Certaines personnes pourraient penser que le projet végane est utopiste,
que la majorité des gens ne cesseront jamais de manger de la viande, mais
je crois pour ma part que le statu quo sur cette question est encore plus
irréaliste.*
– Jean-François Dubé
*À propos des auteurs*
*Dominic Lamontagne* exploite une petite ferme de production vivrière avec
sa famille à Sainte-Lucie-des-Laurentides et milite en faveur d’une
omniculture responsable. Il est l’auteur de *La ferme impossible* (2015) et
de* L’artisan fermier* (2019). Militant végane, *Jean-François Dubé* est
détenteur d’une maîtrise en science politique (UQAM) sur les liens entre
les idées des mouvements animaliste et environnementaliste.
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