La Coalition, formée d’une quarantaine d’organisations communautaires, étudiantes, syndicales, et féministes, voulait clamer son opposition aux pistes privilégiées par le gouvernement pour combler les déficits des prochaines années. Elle rejette particulièrement la hausse des tarifs dans les services publics, de même la compression des dépenses dans ces services et dans les programmes sociaux. Selon une des porte-parole de la Coalition, Alexa Conradi, présidente de la Fédération des femmes du Québec, « l’accès à des services publics de qualité et à des programmes sociaux adéquats ne doit pas être sacrifié au nom d’une lutte supposée urgente au déficit, d’autant plus qu’il existe d’autres alternatives ».
C’est pour présenter certaines de ces alternatives que la Coalition a tenté de remettre au premier ministre Charest une facture géante proposant d’autres voies pour résorber la crise des finances publiques. La facture proposait la création d’un nouveau palier d’imposition mettant davantage à contribution les particuliers à haut revenu, l’introduction d’un impôt minimal pour les entreprises, la lutte contre l’évasion et l’évitement fiscal, l’augmentation des redevances sur les ressources naturelles et la lutte contre la corruption dans l’attribution des contrats publics.
Une autre porte-parole de la Coalition, Amélie Châteauneuf, coordonnatrice du Front commun des personnes assistées sociales du Québec, s’est exclamée : « Les personnes au bas de l’échelle et la classe moyenne n’ont pas les moyens de payer davantage. La facture, elle revient aux entreprises et aux contribuables à haut revenu qui ne paient pas leur juste part d’impôts et qui ont bénéficié des largesses du gouvernement dans les dernières années ».
Les porte-parole de la Coalition ont précisé qu’à l’origine la rencontre organisée par le premier ministre Charest devait porter sur la tarification et les autres pistes privilégiées par le gouvernement pour faire face aux déficits. Selon Denis Létourneux, vice-président de la Fédération autonome de l’enseignement, « ce n’est pas parce que le sujet a été retiré de l’ordre du jour de la rencontre que le danger est moins grand pour le prochain budget ; la Coalition entend donc continuer à profiter de toutes les occasions pour se faire entendre ». Une grande manifestation est notamment annoncée pour le 1er avril prochain, à Montréal.