Tiré du site du CADTM.
Tout ça est vrai. Pourtant, ça ne peut pas expliquer le cauchemar qui se déroule devant nos yeux. Et tout d’abord, comment se fait-il qu’un tel monstre humain ait réussi à se hisser au sommet de la superpuissance mondiale ? Comment se fait-il qu’il continue à gouverner la “plus grande démocratie du monde libre” ? Et comment se fait-il qu’il soit en train de faire école puisqu’on voit se multiplier dangereusement ses clones, les “racistes fous” comme lui et autres “incultes” crapuleux et “brutes d’extrême droite” qui ont pu se mettre à la tête des pays petits et grands, à l’est comme à l’ouest, au nord comme au sud de ce monde aux abois ?
La plus éloquente des réponses à toutes ces interrogations (largement existentielles) est offerte par nos bons gouvernants “démocrates” quand ils font mine de ne rien voir ni entendre, préférant parler d’autre chose, à moins qu’ils ne flattent servilement Trump à l’instar de ce jeune premier ministre grec de gauche (radicale !) repenti en un temps record. Ce faisant, ils ne font d’ailleurs que suivre l’exemple de leurs ancêtres politiques des années 1930, lesquels confrontés à un certain chancelier Hitler et à ses acolytes, avaient réussi le tour de force de reconnaître certains aspects très positifs à ses politiques ! Les analogies entre cette époque – décidément pas si lointaine que ça – avec la présente sont étonnantes.
En effet, suivant l’exemple du célèbre Establishment du parti Démocrate (qui coïncide dans une large mesure avec l’établissement des États Unis), presque tous les “démocrates” qui nous gouvernent sont actuellement en train de faire de même en découvrant... les côtés “positifs” des politiques économiques de Trump. Alors, il n’est pas surprenant que comme on l’écrivait déjà il y a plusieurs mois, la répulsion manifeste que leur provoquent les mauvaises manières de cette brute vulgaire, inculte et déséquilibrée qu’est Trump s’estompent devant les fabuleux “cadeaux” faits à eux par ce même occupant sexiste et raciste de la Maison Blanche.
Nous voici donc devant ce qui semble être le plus irrésistible des arguments de Trump, le 1,5 milliard (!) de baisses d’impôts accordées au fameux 1 % de ceux qui sont déjà milliardaires. Un “cadeau” outrageusement colossal et sans précédent historique, rendu évidemment possible par les coupes, également sans aucun précédent historique, dans les services publics et autres aides élémentaires de l’État nord-américain à ses citoyens. Coupes plus que drastiques payées “naturellement” très chèrement par les dizaines de millions de ses compatriotes que Trump condamne non seulement à une misère absolue (quand les pauvres sont déjà 41 millions) mais aussi à une mort annoncée puisqu’il les prive de toute couverture maladie et soins de santé !
Voici donc la raison plus profonde qui permet à cet horrible M.Trump inculte, brutal et dangereux raciste de se maintenir à la tête de la superpuissance mondiale même si sa présence à la Maison Blanche représente, de l’avis général, une menace directe contre la paix et l’humanité ! Car ce que tous nos gouvernants lui reconnaissent, même en râlant et avec quelques réserves, c’est qu’il est en train de mener avec une fermeté et une persévérance sans pareille, la plus extrême et la plus inhumaine des guerres de classe jamais vue en temps de paix ! Et évidemment, ce n’est pas un hasard qu’ inspirés par son exemple, les uns après les autres nos gouvernants si démocrates tentent de faire autant, rongeant ou même démolissant le peu qui reste de l’État providence que nos anciens avaient pu bâtir avec leur sueur et beaucoup de leur sang…
Heureusement, l’histoire ne finit pas ici car elle ne peut pas se terminer comme ça. Si le secteur le plus alerte et le plus clairvoyant de l’établissement nord-américain semble maintenant s’inquiéter –ou même paniquer – des extravagances de Trump, ceci n’est pas dû à ses états d’âme démocratiques ou humanistes, d’ailleurs inexistants. Avant tout, il est dû à la peur que lui inspire la résistance toujours plus radicale d’une partie de plus en plus grande de la société nord-américaine contre la guerre menée contre elle par Trump et ses fidèles. Et force est de constater qu’ils ont tout à fait raison d’avoir peur et de s’inquiéter puisque, depuis un an, ils ont vu le traditionnel système politique américain entrer dans la plus grande crise de son histoire.
Et pire encore, ils ont vu la menace de son effondrement se combiner avec une opposition populaire galopante tant au bipartisme traditionnel qu’à ses fondements capitalistes eux-mêmes ! La preuve en est que – fait unique et sans précédents dans l’histoire des États-Unis – des dizaines de sondages et autres enquêtes approfondies concordent pour constater que la fine fleur de la population du pays, les “Millennials” qui incluent les tranches d’âge de 18 à 35 ou 36 ans, rejettent le capitalisme et se déclarent en faveur d’un “socialisme” dont la première priorité devrait être la “plus juste répartition des richesses” ! Et c’est de très mauvais augure pour cette grande bourgeoisie inquiète et ses hommes de paille politiques et médiatiques que ces Millennials semblent vouloir passer à l’action pour réaliser, même si c’est confusément, leurs choix existentiels et autres qui se résument à la création d’une société, mais aussi d’une vie, diamétralement opposée à l’actuelle...
L’année passée a vu Trump et sa base sociale nullement dérisoire persister dans leurs choix barbares qui les rendent de plus en plus agressifs tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des États Unis. Mais, elle a vu aussi que sur les ruines du traditionnel système politique qui est en train de mourir prospère une polarisation sociale et politique sans précédent, qui pousse au développement et à la radicalisation impétueuse d’une grande variété de mouvements sociaux progressistes, souvent de masse, lesquels – malheureusement – n’ont pas pu se coordonner entre eux, chose qui ne leur a pas encore permis de passer à la grande offensive finale.
C’est ainsi que vont les développements cataclysmiques nord-américains qui accélèrent l’histoire et déterminent comme jamais auparavant le sort de l’humanité. Les mois, les jours ou même les heures sont désormais plus critiques qu’ils ne l’étaient depuis la fin de la dernière guerre mondiale et une fois arrivés au point où nous en sommes maintenant, tout est possible, le meilleur mais aussi le pire. Cependant, combien plus favorable se profilerait notre propre avenir si la gauche européenne, dans toutes ses composantes et sensibilités, ne se limitait pas à se désintéresser si scandaleusement des développements nord-américains, leur tournant le dos et refusant de collaborer et même de soutenir activement les avant-postes des résistances politiques et sociales mondiales qui se situent actuellement pas à l’extérieur mais plutôt à l’intérieur les États Unis d’Amérique. C’est-à-dire là où va se jouer et où se joue déjà le sort de nous tous ! |1|
Notes
|1| Étant donné l’absence d’informations les plus élémentaires sur ce qui se passe dans la société des États Unis, nous tentons depuis deux ans de couvrir un peu ce vide avec les deux Facebook “américains” (le “grec” et l’“européen”) dont nous prenons soin et qui ont comme principal ambition d’aider le lecteur à former sa propre opinion concernant le présent et l’avenir de ce grand pays. Comment ? En lui offrant l’image la plus fidèle possible des développements au sommet mais surtout à la base de la société nord-américaine, grâce aux milliers de textes, images et vidéos de tous ordres et de première main (évidemment en anglais) postés jour après jour chaque deux ou trois heures. Jugez-en vous-mêmes en cliquant sur : https://www.facebook.com/EuropeansForBerniesMassMovement/
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