Édition du 12 novembre 2024

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L’histoire de « l’ingérence chinoise » est enracinée dans la xénophobie et le déclin économique

L’une des histoires qui dominent les médias canadiens en ce moment – l’accusation sans fondement selon laquelle Pékin s’est ingéré dans les élections canadiennes pour assurer la victoire de Justin Trudeau – ressemble au canular du « Russiagate » d’il y a quelques années. Les angoisses d’Ottawa au sujet d’une puissance asiatique sont maladives, irrationnelles et sinistrement familières.

30 mars 2023 | tiré de Canadian dimension | Photo : Un panneau à l’extérieur du quartier général du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) à Ottawa. Photo de Chris Wattie

Le Russiagate, qui a été colporté par des éléments libéraux des médias et de l’establishment politique américains après la victoire de Donald Trump en 2016, affirmait sans fondement qu’un gouvernement étranger à l’Est s’était mêlé d’élections occidentales prétendument vierges et avait fait pencher la balance en faveur de leur candidat préféré. Ce plan général semble également s’appliquer aux « fuites » anonymes provenant du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) ces derniers temps.

Pour Trump et les adversaires de Trudeau, les théories du complot ont tout simplement du sens. De nombreux libéraux américains ont été tellement choqués par la victoire de Trump qu’ils ont refusé de le reconnaître comme un président légitime, et l’allégation selon laquelle les services de renseignement de Vladimir Poutine l’avaient placé à la Maison Blanche a permis au Parti démocrate de s’excuser pour avoir présenté une candidate aussi méprisée en Hillary Clinton.

Au Canada, de nombreux Conservateurs continuent de considérer Trudeau comme une figure dictatoriale, voire communiste, dont les valeurs ne correspondent pas à leur compréhension myope de l’histoire canadienne. En tant que tel, l’allégation selon laquelle la Chine l’aurait placé au pouvoir a du sens pour eux, malgré le manque de preuves.

La sinophobie a joué un rôle important dans le non-scandale en cours. Alors que le Russiagate a emprunté à l’importante russophobie culturelle aux États-Unis, l’histoire de « l’ingérence électorale chinoise » a également ses racines dans la xénophobie – dans ce cas, les craintes du « péril jaune » que beaucoup auraient cru dépassées par le Canada.

Associées au déclin aigu du capitalisme canadien et à la lente décadence de l’empire américain – l’hégémonie impériale d’autrefois à laquelle le Canada s’est acoquioné – les angoisses d’Ottawa au sujet d’une puissance orientale sont névralgiques, irrationnelles et sinistrement familières. Le fantasme d’ingérence chinoise n’est que leur dernière manifestation.

L’équilibre précaire du multiculturalisme et de la xénophobie

Après la fondation du Canada, la sinophobie et le racisme anti-asiatique ont permis aux dirigeants de la nouvelle nation de définir leur vision de la « canadianité » comme étant la « blancheur ». Tout en encourageant l’immigration de colons blancs, l’immigration asiatique a été fortement réduite au motif qu’elle représentait une menace pour la blancheur de l’État – un « péril jaune ». La taxe d’entrée imposée à l’immigration chinoise et la Loi d’exclusion des Chinois de 1923 sont deux des tentatives les plus agressives de l’État pour réduire l’immigration asiatique afin de défendre l’idéal normatif d’un Canada « blanc ». Ces opinions se sont poursuivies dans l’après-guerre, lorsque le premier ministre William Lyon Mackenzie King a déclaré que l’immigration asiatique menaçait la « composition fondamentale de la population canadienne ».

Une caricature encourageant l’exclusion des immigrants chinois parut dans un journal de la Colombie-Britannique le 24 août 1907. Image reproduite avec l’aimable autorisation de la Bibliothèque publique de Vancouver.

Les restrictions à l’immigration chinoise n’ont été abrogées qu’après la Seconde Guerre mondiale. De même, les Canadiens d’origine chinoise n’ont obtenu le droit de vote qu’en 1947.

Le multiculturalisme en tant que cadre institutionnalisé a émergé au cours des décennies suivantes. Dans Canada and the World since 1867, l’historien Asa McKercher explique que l’abandon par le gouvernement canadien des restrictions ouvertement racistes à l’immigration au profit du multiculturalisme était en partie motivé par la géopolitique de la guerre froide.

En décolonisant les pays du Sud, il était évident que la prétention du Canada à être une démocratie offrant des chances égales pour tous n’était pas à la mesure des réalités de ses politiques racistes. À une occasion, l’Union soviétique a même contré les critiques du premier ministre John Diefenbaker en menaçant de déposer une plainte contre le Canada devant la Commission des droits de l’homme des Nations Unies « soulignant la discrimination raciale à laquelle sont confrontés les Canadiens noirs, les minorités ethniques et les peuples autochtones » au Canada. C’est à la suite de critiques comme celle-ci que le Canada a commencé à ouvrir de nouveaux centres d’immigration à l’extérieur de l’Europe, notamment au Japon, en Inde et au Pakistan.

Le multiculturalisme a été officiellement adopté sous le premier ministre Pierre Elliott Trudeau. Il y avait des raisons économiques de le faire. Après tout, il est difficile de croire qu’un gouvernement qui avait proposé le Livre blanc deux ans plus tôt – un document qui appelait à l’assimilation totale des peuples autochtones au Canada – se souciait de protéger par principe les langues et les traditions des différents groupes.

Comme le souligne Justin Podur de l’Anti-Empire Project :

le multiculturalisme... a toujours porté à la fois un élément antiraciste et sinistre. Il est basé sur la conviction que les gens de n’importe quel pays d’origine pourraient devenir aussi « Canadiens » que les colons britanniques qui s’en sont emparés au nom de la Couronne anglaise. Le Canada qui en résulterait serait une « mosaïque de cultures », et non un creuset qui pousse les gens à rompre les liens avec le vieux pays et à s’assimiler comme cela se produit aux États-Unis.

Le multiculturalisme représentait essentiellement l’élargissement de la catégorie des colons socialement acceptés, ce qui minait l’idée normative de la blancheur canadienne tout en « essayant simultanément d’abaisser le statut spécial des Premières Nations au niveau de toute autre partie de la mosaïque et de cacher le fait qu’elles conservent leur souveraineté sur le territoire ».

Le multiculturalisme canadien a également servi un objectif important de la politique étrangère : armer les diasporas contre les gouvernements ciblés de leur pays d’origine. Comme l’explique Podur :

Ces communautés de la diaspora de la mosaïque sont supposées avoir une politique homogène en matière de politique étrangère : leurs dirigeants visibles et leurs médias communautaires sont bien sûr contre le gouvernement chinois, mais aussi contre les sanctions et les guerres pro-américaines, anticommunistes, contre la souveraineté palestinienne, etc.

Il y avait des considérations économiques à long terme derrière l’institutionnalisation par l’État canadien d’un système de multiculturalisme. Cependant, le récent tollé suscité par l’ingérence électorale chinoise et les appels publics aux responsables sino-canadiens pour qu’ils prouvent leur loyauté envers Ottawa plutôt qu’envers Pékin montrent que le multiculturalisme n’a pas réussi à éradiquer la xénophobie enracinée de l’État colonisateur.

D’une puissance atlantique à une puissance « indo-pacifique »

Après la Seconde Guerre mondiale, les dirigeants canadiens appuient la prédominance américaine en Asie au motif que la région relève de la sphère d’influence de l’empire américain. Comme l’écrit John Price dans Orienting Canada : Race, Empire, and the Transpacific :

le gouvernement canadien a montré une forte inclination à soutenir le programme américain dans le Pacifique, quelles qu’en soient les implications pour les peuples de la région, pour la démocratie ou pour les institutions multilatérales. La justification de cette conduite était que le Japon et l’Asie se trouvaient dans la sphère d’influence des États-Unis, un concept impérial qui prévalait toujours.

Les dirigeants canadiens n’ont pas été contraints d’appuyer les objectifs américains en Asie. Ils les ont appuyés de tout cœur au motif que « nous étions tous des hommes de l’Atlantique », comme l’a dit le diplomate canadien Charles Ritchie.

Plus récemment, des groupes de réflexion conservateurs et des éléments du gouvernement canadien ont exhorté Ottawa à adopter une position plus agressive en Asie, citant la menace amorphe de la Chine qui, à la base, est la menace chinoise à l’hégémonie américaine en Asie. Trudeau a, dans l’ensemble, donné à ces forces pro-confrontation ce qu’elles veulent, en déployant plus de troupes canadiennes dans le Pacifique, en annonçant une « stratégie indo-pacifique » anti-Chine et en jouant un rôle de premier plan dans les exercices antagonistes RIMPAC 2022. Trudeau a également cherché à limiter la collaboration universitaire avec des scientifiques chinois qui auraient des liens avec l’Université nationale de technologie de défense (NUDT) de Chine, tout en ne faisant rien pour réduire la collaboration beaucoup plus importante des universités canadiennes avec le complexe militaro-industriel américain, qui a envoyé des dizaines de millions de dollars aux universitaires et universités canadiens.

Les angoisses impériales dans un monde multipolaire

La montée en puissance de la Chine n’a pas seulement exacerbé les inquiétudes des États-Unis concernant le déclin de l’empire américain. Les élites canadiennes ressentent un malaise similaire. En effet, pendant de nombreuses décennies, le Canada a bénéficié économiquement d’un alignement géopolitique presque total avec les États-Unis. En s’accrochant à l’empire américain comme un remora, les entreprises et les consommateurs canadiens ont été en mesure de drainer les profits et les marchandises des pays du Sud par le biais de dictatures pro-entreprises et d’accords de libre-échange imposés par Washington.

Pendant ce temps, les objectifs militaires d’Ottawa ont été servis par l’ensemble de bases militaires du gouvernement américain au niveau mondial, qui a permis au Canada de prendre du recul par rapport à la confrontation militaire et de cultiver une image bienveillante de gardien de la paix.

Maintenant, la montée de la Chine et de la Russie a apporté une nouvelle ère de multipolarité. Dans le même temps, le capitalisme occidental a été largement discrédité auprès des peuples vivant sous ses régimes. Tout le monde sait que le Canada, les États-Unis et l’Europe sont dirigés par une classe d’aristocrates du monde des affaires qui, quel que soit le parti au pouvoir, ne se soucient pas du gagne-pain des gens ordinaires. Qu’il s’agisse de renflouements bancaires, de catastrophes industrielles ou d’une « avidité » dévastatrice causée par la collusion des fraudeurs de prix, ces systèmes ont largement perdu leur légitimité. Comme l’écrivait récemment Henry Heller, professeur à l’Université du Manitoba, « la démocratie représentative [de l’Occident] s’est transformée en oligarchie et en une sorte de totalitarisme libéral ».

Avec la montée de la Chine, l’aube de la multipolarité et la décadence du capitalisme occidental, les inquiétudes de l’élite canadienne ont fortement augmenté. Prises ensemble, ces inquiétudes sont fondamentalement impériales, préoccupées non seulement par le déclin économique du Canada, mais aussi par le rôle mondial du pays et sa position privilégiée sous l’hégémonie américaine à la traîne.

Après la Seconde Guerre mondiale, le Canada s’éloigne de l’Empire britannique en déclin et se tourne vers l’Empire américain ascendant. Alors que l’empire américain décline, il n’y a pas d’empire occidental prometteur avec lequel le Canada puisse s’allier pour conserver son privilège mondial, et les dirigeants canadiens le savent. Ces angoisses impériales dans un monde multipolaire ont contribué à une résurgence laide et sans honte de la sinophobie dans la culture politique canadienne, qui construit une fois de plus le peuple chinois comme une menace à l’essence même de l’État canadien.

Le député canadien Han Dong à Toronto, le 12 juin 2014. Photo de Rene Johnston/Toronto Star.

Une crise fabriquée

L’histoire de « l’ingérence chinoise » a tous les attributs d’une crise fabriquée. À moins que l’on ne soit prêt à croire sur parole certains « responsables de la sécurité » anonymes de l’appareil de renseignement canadien – un appareil qui a sa propre logique, ses propres motivations et son propre programme – il semble évident que l’histoire n’a pas d’importance substantielle pour les Canadiens. Même l’un des « auteurs de fuites » du SCRS admet que l’ingérence présumée de la Chine n’a pas influencé le résultat des élections canadiennes.

Le chroniqueur d’Al Jazeera, Andrew Mitrovica,a étudié le SCRS pour son livre Covert Entry : Spies, Lies and Crimes Inside Canada’s Secret Service. Il a trouvé « une agence voyou en proie à la paresse, à l’incompétence, à la corruption et à la violation de la loi ». Il a ajouté que « trop peu de journalistes, de rédacteurs, de chroniqueurs ou d’éditorialistes au Canada ont fait l’effort de comprendre comment le SCRS fonctionne en toute impunité et de lui demander des comptes ». Le mensonge du SCRS a été documenté par beaucoup d’autres, y compris Yves Engler, qui a écrit que dans son appel à une enquête sur l’ingérence supposée de la Chine, le NPD « démontre un niveau remarquable de confiance dans les fuites d’une agence de renseignement qui a menti sur Maher Arar, Abousfian Abdelrazik et bien d’autres ».

Les sources se sont contredites sur des éléments clés des allégations. Des sources de Global News ont allégué que la Chine avait secrètement transféré 250 000 $ à 11 ministres fédéraux, tandis que des sources du Globe and Mail ont déclaré qu’il n’y avait aucune preuve d’un tel financement. Pendant ce temps, le directeur du SCRS, David Vigneault, a affirmé : « Nous n’avons pas vu d’argent aller à 11 candidats, point final. »

Les articles qui font des allégations à des députés spécifiques par leur nom, les accusant effectivement d’être des membres de la cinquième colonne qui sont déloyaux envers le Canada, ne fournissent aucune preuve de leurs allégations.

Pendant ce temps, certaines des affirmations faites par des sources anonymes ne résistent pas à un examen rapide. Certains prétendent que Pékin voulait que Trudeau gagne, mais voulait que son pouvoir soit limité par un gouvernement majoritaire – une affirmation qui n’a aucun sens, car si Trudeau était un atout chinois, ils voudraient sûrement qu’il soit aussi puissant que possible.

D’autres prétendent que le député libéral Han Dong a exhorté la Chine à retarder la libération de Michael Spavor et Michael Kovrig parce que leur libération aiderait l’opposition conservatrice, mais que montrer des « progrès » dans l’affaire aiderait le gouvernement Trudeau. Il n’est pas expliqué comment la libération des Michael aurait fait autre chose qu’augmenter la bonne volonté pour Trudeau.

Le Globe and Mail a rapporté plus tard que la transcription de l’appel de Dong avec le consul général de Chine, lorsqu’il aurait demandé le report de la libération de Michaels, ne montrait aucune preuve qu’il avait fait de telles suggestions. Pour sa part, Dong a retenu les services d’un avocat et prévoit de poursuivre le Global News pour diffamation.

Comme l’écrit Davide Mastracci dans Passage, l’article de Global sur Dong « repose presque entièrement sur des sources anonymes du SCRS. Il ne confirme pas bon nombre des allégations de ces sources. Il ne tente pas de remédier aux incohérences de leurs histoires. Il n’a aucun intérêt à demander pourquoi ils peuvent faire ces revendications. »

Bref, il n’y a pas de faits concrets qui confirment le cœur des allégations, et pourtant, cela n’a pas empêché les médias canadiens scrupuleux de rapporter en boucle cles accusations.

Une culture politique dégradée

La sinophobie profondément enracinée dans la culture canadienne, mêlée aux angoisses au sujet du déclin économique et impérial, ont convergé pour produire l’histoire continue de « l’ingérence chinoise ».

On ne sait pas pourquoi le SCRS a choisi ce moment pour accuser les députés sino-canadiens de déloyauté envers le Canada, mais le fait qu’une grande partie des médias et de la classe politique ait accepté ces accusations et demandé une enquête montre à quel point la culture politique de ce pays est restée dégradée. Sans surprise, les Conservateurs ont amplifié les allégations anonymes, mais même le chef du NPD, Jagmeet Singh, a demandé la destitution de Han Dong et une enquête publique sur l’ingérence chinoise.

Bien que nous ne connaissions pas les raisons exactes pour lesquelles le SCRS a choisi de porter ces accusations, il est clair ce qu’elles ont produit : plus de frénésie anti-Chine, des craintes de « péril jaune » d’infiltration chinoise par l’intermédiaire de représentants du gouvernement et d’organisations communautaires, et beaucoup de couverture médiatique laissant entendre que les députés sino-canadiens sont les cinquièmes colonnes de Beijing.

C’était peut-être l’objectif de l’agence. Pendant la première guerre froide, les agences de renseignement occidentales ont consacré énormément de temps et de ressources à faire germer des craintes d’infiltration communiste dans l’esprit de leurs populations. Il ne serait pas exagéré de penser que, pendant la deuxième guerre froide, des organisations comme le SCRS reviendraient à des tactiques comme celles-ci.

Ce qui est différent dans la guerre froide actuelle, cependant, c’est le contexte national et mondial dans lequel se trouve le Canada. Le déclin économique a discrédité le capitalisme auprès d’une grande partie de la population occidentale, en particulier les jeunes. Même une série de sondages réalisés par l’Institut Fraser de droite a révélé qu’« il y a une nette préférence nette pour le socialisme [par rapport au capitalisme] chez les personnes âgées de 18 à 34 ans » au Canada, aux États-Unis, en Australie et au Royaume-Uni.

Il est également indéniable que le gouvernement américain considère le succès économique de la Chine comme une menace pour son hégémonie impériale. Par extension, Ottawa considère la montée en puissance de la Chine comme une menace pour l’hégémonie occidentale dont certains éléments de la population canadienne ont tiré d’énormes avantages.

Nous devons considérer les accusations d’« ingérence chinoise » à la lumière de la xénophobie, du déclin économique et des angoisses impériales qui resurgissent dans la culture canadienne en ce moment. Lorsque nous adoptons cette vision holistique, il devient plus clair que jamais que le scandale sur lequel les médias et les politiciens canadiens ont consacré tant de temps et d’énergie en dit beaucoup plus sur l’état actuel du Canada que toute autre chose.

Owen Schalk est un écrivain du Manitoba. Son livre sur le rôle du Canada dans la guerre en Afghanistan sera publié par Lorimer plus tard cette année. Pour voir plus de son travail, visitez www.owenschalk.com.

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