Le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007 est considéré officiellement par les États-Unis et l’Union européenne comme une "entité terroriste" en raison de son refus de reconnaître formellement l’État hébreu et de l’option qu’il privilégie : la résistance armée, comme c’était le cas autrefois, du temps de Yasser Arafat et de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).
On confond sous le terme de "terroristes" des groupes qui n’ont souvent rien à voir entre eux. Cela va de groupes plus ou moins marginaux opposés au régime politique en place et qui mènent des "opérations coup de poing" d’envergure limitée à d’authentiques organisations populaires qui disposent au sein d’une nation donnée de réseaux étendus d’appuis. Il en résulte des initiatives militaires et clandestines contre la puissance dominante qui ne peuvent pas toujours être "propres", c’est-à-dire sans faire aucune victime civile. C’est triste, mais inévitable dans les circonstances.
Par exemple, les partisans de l’État d’Israël soulignent la barbarie de l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023 en sol israélien et les 1200 victimes qu’elle a provoquées. Le "terrorisme" s’en prendrait donc avec sadisme aux civils avant tout. L’offensive du Hamas du 7 octobre est en effet critiquable et il ne peut être question d’approuver le massacre-surprise de civils commis à cette occasion.
Pourtant, la foudroyante riposte d’Israël par mesure de représailles a tué plus de 30,000 Gazaouis et Gazaouies, en grande majorité des civils, comme on sait. Les partisans de l’État hébreu invoquent toujours en pareilles circonstances son "droit à l’autodéfense" même s’ils déplorent (souvent du bout des lèvres) le grand nombre de victimes palestiniennes. Ils passent toujours sous silence cependant le droit à la résistance des Palestiniens et Palestiniennes.
Rappelons qu’à trois reprises, les États-Unis ont opposé leur véto au Conseil de sécurité de l’Onu à une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat et permanent à Gaza, permettant ainsi la poursuite de l’offensive israélienne et la multiplication des pertes gazaouies.
Ce qui frappe dans toute l’histoire de la résistance armée palestinienne autant à l’époque de l’OLP que de celle du Hamas actuellement, c’est le courage des maquisards palestiniens. Leurs actions ne se sont pas limitées à des raids-éclairs contre des cibles israéliennes limitées, mais ont compris des affrontements étendus contre des offensives israéliennes de grande envergure, comme l’invasion du Liban-Sud en 1982. Ils ont affronté des forces israéliennes supérieures en nombre et équipées de matériel militaire dernier cri, notamment d’une aviation puissante qui a infligé des pertes immenses chez les Palestiniens et Palestiniennes au fil des ans.
Ce fait se vérifie amplement dans la présente guerre Israël-Hamas. Le gouvernement Netanyahou se sert sans vergogne de son aviation pour effectuer des coupes sombres dans les rangs du Hamas et démoraliser la population gazaouie.
Comme on l’a fait fréquemment remarquer, il existe une disproportion choquante entre le nombre de victimes civiles israéliennes le 7 octobre dernier et celui, beaucoup plus élevé des Gazaouis depuis.
Non seulement l’aviation permet-elle au gouvernement israélien de maîtriser l’espace aérien de Gaza, mais elle contribue beaucoup à limiter les pertes militaires au sol parmi l’infanterie. Les pertes des combattants des deux camps sont révélatrices à cet égard : on ne possède pas de chiffres officiels sur celles du Hamas, mais on peut les évaluer aisément à plusieurs milliers de guérilleros, alors que dans le camp israélien les rangs de l’infanterie ne se sont "éclaircis" que de 251 soldats (au moment où ces lignes sont rédigées). L’utilisation sans vergogne par la direction israélienne de l’aviation vise à limiter les pertes parmi l’infanterie et en bout de ligne, à éviter une pression trop forte de son opinion publique sur le gouvernement.
Plusieurs maquisards gazaouis se sont sacrifiés pour défendre la cause de leur peuple. La stratégie de l’état-major du Hamas adoptée pour surprendre et déjouer l’ennemi grâce à tout un ingénieux réseau de tunnels creusés de longue date ne change rien à la bravoure des combattants gazaouis.
Beaucoup de parents israéliens sont inquiets pour leurs grands garçons et grandes filles en uniforme, ils ne veulent surtout pas le voir revenir à l’état de cadavres ou encore de grands blessés, ce qui les traumatiserait. Le cabinet Netanyahou (infiltré par l’extrême-droite) mise donc largement sur son aviation pour écraser les Gazaouis à moindres frais humains. Cette stratégie n’a toutefois donné qu’un succès très relatif jusqu’à maintenant sur le plan stratégique, vu l’habileté tactique que déploie l’état-major du Hamas. La résistance tient le coup.
Une vie israélienne n’a pas de prix, voici une donnée de base pour comprendre les demi-mesures et les simples exhortations des classes politiques américaine et canadienne à l’endroit du gouvernement de Tel-Aviv....
Jean-François Delisle
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