Les pétrolières, « les boss » de M. Harper, exigent un passage pour leur pétrole lourd, infecte et polluant. Les horizons pour leur expansion sont bouchés [2]. Le projet Keystone XL vers le sud des États-Unis est plus qu’incertain. Le Northern Gateway a reçu l’aval de l’ONÉ, ce qui est une simple formalité, mais l’opposition des Premières Nations et de la population de la Colombie-Britannique fait dire à plusieurs observateurs que ce projet ne verra jamais le jour. Enfin, la ville de Portland, dans le Maine, dit non à ce pétrole qui pourrait y être acheminé par l’inversion du pipeline via Montréal.
Pour ces industriels, il ne reste qu’une solution : s’ils veulent acheminer leur sale pétrole vers les marchés internationaux, le pipeline Canada East doit passer par le Bouclier canadien et le Québec. Si on oubliait les enjeux climatiques et environnementaux (ce qui est une concession titanesque de ma part !), on pourrait au moins négocier à partir d’une position de force. Nos dirigeants n’ont même pas ce minimum du sens de l’activité économique ! Après tout, la Première Ministre de la Colombie-Britannique s’est objectée à Northern Gateway parce que sa province assumait tous les risques et ne recevait aucun bénéfice. Les Québécois auront à peine quelques emplois pendant la construction du pipeline Canada East. Et nous devrons payer 100% des réparations en cas de pépin.
400 millions pour réparer les dégâts à Lac Mégantic, ça vous dit quelque chose ? Quand on est né pour un petit pain, on demeure des porteurs d’eau pour toujours ! Pour M. Harper, c’est notre rôle dans sa confédération ! Combien de députés peut-il espérer aux prochaines élections ?
En faisant sauter cette « ZPM », le Canada a moins de zones maritimes protégées que la Chine ou la Russie. Que mon pays protège l’environnement moins bien que ces deux pays me remplit de honte ! Le gouvernement Harper poursuit son approche bulldozer qui était si évidente avec sa loi omnibus C-37. Il écrase tous les mécanismes qui pourraient retarder ou compromettre son objectif de remplir les poches de l’industrie des énergies fossiles. Après tout, les changements climatiques sont le dernier des soucis de ce « gouvernement de l’industrie pétrolière, par l’industrie pétrolière et dont les seuls objectifs sont les bénéfices de l’industrie pétrolière ». [3]
Gérard Montpetit
La Présentation
le 30 juillet 2014