La 20e conférence internationale sur le Sida à Melbourne en Australie s’est achevée vendredi 25 juillet après avoir réuni quelque 12 000 délégués pendant six jours dans la métropole australienne. Scientifiques, responsables politiques, praticiens et militants ont appelé les gouvernements du monde et autres acteurs de la lutte contre le Sida à accélérer le rythme en matière d’accès au traitement, aux soins et à la prévention.
La grand-messe biannuelle contre le VIH/Sida s’est clôturée sur une note d’espoir. Et elle est de taille ! Car la fin de la pandémie est jugée possible d’ici à 2030, comme l’a laissé entrevoir le directeur exécutif de l’Onusida, Michel Sibidé. Un sentiment partagé par l’ex-président américain, Bill Clinton :
« Nous sommes ici, à l’occasion du 20e anniversaire de cette conférence, pour célébrer les progrès réalisés depuis que le monde a pris la bonne décision de lutter contre le sida et éventuellement d’épargner les futures générations de cette maladie. Il n’est absolument pas question de renoncer à la lutte. Et nous devrions tous donner l’exemple ».
Le combat n’est pas terminé, en effet, même si le nombre de décès et d’infections a fortement chuté, comme l’ont souligné d’autres participants à la Conférence de Melbourne, à l’image de la Présidente sortante de l’International AIDS Society Françoise Barré-Sinoussi et du chanteur Bob Geldof.
L’activiste irlandais n’y est pas allé de main morte, accusant d’indifférence les pays riches et critiquant vertement les nations dotées de lois répressives. Il a estimé que les financements pour éradiquer la maladie devraient être garantis de manière univoque.
« Lorsque je me rends en Afrique et me retrouve en compagnie de ces victimes dont vous avez tous parlées et avec qui je travaille depuis 30 ans, je vois toute une innocence noyée par une vague d’abandon », a affirmé Bob Geldof.
Du côté de la recherche, des avancées ont été notées notamment en matière de médicaments anti-VIH chez des personnes séronégatives exposées au risque d’être infectées, dont la prophylaxie pré-exposition – la PrEP qui est derrière le succès du Truvada.
« La PrEP est en fait une nouvelle stratégie pour la prévention du VIH. C’est une stratégie qui comporte des médicaments anti-VIH souvent utilisés dans le traitement de la maladie mais que nous prescrivons ici aux personnes à très haut risque de la contracter », a précisé le Dr. James Rooney de Gilead Sciences, le fabricant de la pilule Truvada.
Autre approche pour réduire le risque d’infection, la circoncision, dont des tests menés depuis 2005, notamment en Afrique du Sud, ont prouvé qu’elle diminuait le risque chez les hommes de 50 à 60 pour cent, en accordant une certaine protection aux femmes.
De même, un traitement rigoureux par une combinaison d’antirétroviraux réduit énormément le risque pour une personne séropositive de transmettre le VIH à un partenaire séronégatif, alors que le dépistage à domicile a également été proposé pour les régions les plus affectées dont plusieurs pays africains.
Rendez-vous est déjà pris pour faire le point sur ces nouvelles propositions. Ce sera lors de la 21e conférence internationale sur le Sida qui aura lieu en 2016 à Durban, en Afrique du Sud, qui avait déjà accueilli l’événement.