En septembre 2019, le SPGQ s’est indigné des propos du premier ministre qui dit ne plus avoir d’argent pour augmenter les salaires des employés de l’État malgré les milliards $ de surplus engrangés par le gouvernement. Déjà, les syndiqués ont dû se contenter d’un maigre montant forfaitaire de 250$ cette année pendant qu’une majorité de salariés québécois, selon l’Institut du Québec, encaissent des augmentations d’environ 5 % en 2019.
En août 2019, le SPGQ est sidéré par la déclaration du premier ministre, qui se dit prêt à tout faire pour aider les journaux de l’entreprise privée Groupe Capitales Médias, qui a obtenu en 2017 un prêt 10 millions $ du gouvernement pour l’aider à négocier son virage vers le numérique. Le premier ministre dit qu’il va tout faire pour sauver une entreprise privée. Va-t-il aussi tout faire pour ses professionnels, les salariés de l’État qui ont été parmi les plus appauvris depuis 30 ans, les fonctionnaires les plus éduqués qui, logiquement, auraient davantage d’options sur le marché privé de l’emploi ?
En août 2019, malgré les avancées réalisées quant aux droits des femmes, une discrimination systémique perdure à leur endroit dans le secteur public québécois. Encore aujourd’hui, elles ont moins d’argent dans leurs poches que leurs collègues masculins. En raison des mesures d’austérité instaurées au Québec depuis plus de 15 ans, le pouvoir d’achat des employés de l’administration québécoise accuse un recul d’environ 1,2 % depuis l’an 2000, selon l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS). Or, la proportion de femmes (72 %) au sein de l’administration québécoise y est grandement supérieure par rapport aux autres secteurs (entreprises publiques, universités, municipalités et entreprises de 200 employés et plus).
En juillet 2019, le SPGQ se désole des propos du ministre délégué à la Transformation numérique gouvernementale, Éric Caire, dans la foulée des déboires informatiques de Desjardins et Capital One. Si le ministre Caire voit dans ces deux vols de nouveaux arguments pour justifier la restructuration informatique entamée en début d’année, le SPGQ tient à lui rappeler qu’il doit miser davantage sur l’expertise de ses professionnels. Confier 80 % des informations numériques de tout l’appareil gouvernemental dans des infonuagiques privées ne semble pas être la voie à emprunter pour rehausser l’expertise interne afin de mieux protéger les données des Québécois.
En juin 2019, à la suite du dépôt du rapport sur la mise en œuvre de la Loi sur l’équité salariale, le SPGQ est déçu de l’absence de solutions concrètes, bien que le gouvernement reconnaisse enfin l’existence d’une discrimination systémique envers les femmes. Le SPGQ s’attendait à mieux du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet. Plus de 20 ans après son adoption, la loi a grand besoin d’être modernisée. Or, le rapport présente des pistes intéressantes de réflexion, mais aucune recommandation ou action claire.
En mai 2019, le SPGQ a dénoncé la décision du gouvernement québécois d’octroyer un contrat d’accompagnement en gestion de ressources humaines au Conseil du patronat du Québec (CPQ). Cette décision est d’autant plus aberrante que le ministère de l’Emploi, du Travail et de la Solidarité sociale dispose des effectifs nécessaires pour faire le travail confié au CPQ. En effet, il peut compter sur environ 180 conseillères et conseillers aux entreprises dans les 17 régions administratives du Québec pour mettre en place un service d’accompagnement en gestion de ressources humaines.
En avril 2019, le SPGQ a condamné la dévalorisation salariale qui touche de plein fouet 70 % des catégories d’emploi des quelque 800 personnes professionnelles qu’il représente au sein des collèges. Cette dépréciation salariale survient dans un contexte de complexification des responsabilités, de besoins accrus de services de la part des étudiants et de charge de travail sans cesse grandissante.
En mars 2019, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le SPGQ a rappelé que les professionnelles du gouvernement du Québec doivent toujours composer avec une diminution de leur pouvoir d’achat. Celui-ci a diminué de près de 1,8 % en raison des mesures d’austérité de précédentes administrations gouvernementales appliquées ces 15 dernières années. Or, pour la même période, celui des employés des autres administrations publiques a augmenté de 11 %. L’écart total est de près de 13 %. Le SPGQ juge inacceptable que le pouvoir d’achat des femmes diminue au gré des administrations en mal d’équilibre budgétaire.
En février 2019, le SPGQ a lancé une pétition électronique pour inviter la population à réclamer du ministre André Lamontagne, notamment, la réintégration en emploi de l’agronome expert Louis Robert, congédié du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). M. Louis Robert, agronome au bureau de Saint-Hyacinthe du MAPAQ, a été congédié après 32 ans de service, car il a dénoncé à l’interne ce qu’il considère comme de l’ingérence des puissantes compagnies du secteur privé dans la recherche publique sur l’utilisation des pesticides. Selon le SPGQ, M. Robert a agi comme lanceur d’alerte en portant à la connaissance du public des informations importantes pour la santé et la sécurité alimentaire des Québécois.
En décembre 2018, le SPGQ s’est inquiété de l’absence d’annonce d’investissement destiné aux services publics dans la mise à jour économique faite par le premier ministre. Avec des prévisions budgétaires qui laissent entrevoir un surplus de 4,5 milliards $ pour 2018-2019, le SPGQ estime qu’un investissement substantiel aurait dû figurer au premier plan dans la mise à jour économique. Au même moment, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) a dévoilé le 28 novembre son rapport annuel portant sur l’état et l’évolution de la rémunération des salariés. Pour le SPGQ, ce rapport confirme l’appauvrissement que subissent les professionnelles et professionnels de l’État depuis de nombreuses années. Le retard salarial du personnel professionnel de l’État avec les salariées et salariés du sous-secteur « autre public » est de 15,6 % en 2018.
En novembre 2018, les négociations entre Loto-Québec et son personnel professionnel membre du SPGQ bloquent, car l’employeur a reculé sur son offre salariale de 2 % par an. Loto-Québec nie avoir fait une offre salariale de 2 % par an, mais pousse l’audace jusqu’à la remplacer par un maigre 5,25 % sur 5 ans, tout en exigeant désormais l’abandon des plaintes du personnel professionnel de Loto-Québec dénonçant l’utilisation abusive de consultants qui lui coûtent plus de 15 millions $ par an. Devant cet acte incompréhensible, le SPGQ a donc dû déposer une plainte pour négociation de mauvaise foi auprès du Tribunal administratif du travail.
En octobre 2018, le SPGQ a dénoncé à nouveau l’incapacité de la partie patronale à parvenir à un accord sur les conditions salariales du personnel professionnel de Revenu Québec. Ce qui a été réalisable pour les cadres de Revenu Québec, soit une augmentation salariale moyenne de 15,3 % sur trois ans dans les années suivant la création de l’agence en 2011, est refusé aux professionnelles et professionnels.
Tous ces professionnels chevronnés qui veillent, jour après jour, à faire profiter les Québécois d’un air sain, d’une eau de qualité, d’aliments salubres et d’infrastructures sécuritaires, ne figurent résolument pas dans le bilan de l’an un du gouvernement. Élu avec le slogan « faire plus, faire mieux » en octobre 2018, le gouvernement avait certainement beaucoup de choses en tête. Mais pas les professionnels. Navrant et désolant.
Line Lamarre
Présidente
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