Édition du 19 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Lutte contre la pauvreté

L’amour, mais à quel prix ?

En cette journée de la Saint-Valentin, la majorité des personnes en profitent pour célébrer l’amour qui les unit. Toutefois, une notion existant à l’aide sociale fait en sorte que les personnes peuvent se priver d’une telle union. Cette notion est celle de la vie maritale qui apportent son lot de conséquences pour les personnes concernées.

En effet, le fait d’être reconnues en situation de vie maritale entraine des changements assez importants pour les personnes assistées sociales. En effet, à l’aide sociale, ce sont les revenus de la famille ou du couple qui sont considérés et non ceux de chaque personne. Donc, si une personne assistée sociale est en situation de vie maritale avec une personne qui occupe un emploi, le chèque d’aide sociale sera coupé en fonction du revenu de cette dernière. Dans le cas de deux personnes assistées sociales, elles recevront alors un seul chèque qui sera moindre que la somme des deux chèques séparés. Par exemple, si Armand et Félicia, qui sont considérés sans contrainte à l’emploi, sont déclarés en vie maritale, ils recevront un seul chèque mensuel de 995$ plutôt que deux chèques séparés totalisant une somme de 1396 $. Cela fait une différence de 401$. L’écart s’élève à 544$ par mois pour les personnes à qui des contraintes sévères à l’emploi sont reconnues. C’EST ÉNORME ! Surtout sur un montant qui est déjà bien trop faible…
Cette notion présente son lot d’enjeux, dont la possibilité de tomber dans la dépendance économique, et ce, que le couple soit composé d’une ou de deux personnes assistées sociales. De plus, les critères nommés précédemment font en sorte de décourager l’entraide et l’amour entre deux personnes dont la situation est déjà assez difficile. Finalement, cette notion aggrave la situation de précarité dans laquelle les personnes se retrouvent déjà.

Avec la sortie récente de son Plan d’action gouvernementale pour l’inclusion économique et la participation sociale, le gouvernement libéral actuel semble à la recherche de solutions pour réduire la pauvreté au sein de la population québécoise. Bien des mesures ont été avancées, mais nous considérons que d’éliminer la notion de vie maritale à l’aide sociale et les coupures qui y sont liés présentement aurait constitué un excellent moyen de réduire la pauvreté au sein de notre société. Dommage que notre gouvernement actuel n’y ait pas pensé…

Monique Toutant, Rachel Lacasse, Véronique Salmon et Sabrina St-Laurent
Comité femmes de l’Association pour la défense des droits du Québec métro (ADDS-QM)

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