*Centelhas, tendance-mouvement du PSOL/Brésil et de la IVe Internationale
Il est fondamental de reconnaître que le Brésil est confronté à plusieurs problèmes environnementaux qui exigent une action urgente. De la déforestation galopante en Amazonie et dans d’autres biomes à la pollution des rivières et à la dégradation des écosystèmes côtiers, notre pays a été le théâtre d’actions qui mettent en danger la biodiversité et compromettent la vie de toutes les espèces.
En ce qui concerne les politiques publiques environnementales dans le contexte brésilien, les attaques subies par le ministère de l’environnement et des peuples indigènes de la part du président de la Chambre nationale des députés, Arthur Lira, sont extrêmement préoccupantes. Ces ministères jouent un rôle central dans la lutte pour la préservation de l’environnement, dont les engagements pris lors de la campagne électorale du président Lula ont constitué des piliers fondamentaux sur la scène nationale et internationale.
L’un des événements les plus alarmants a été l’approbation du régime d’urgence qui a abouti à l’approbation du projet de loi 490. Cette mesure modifie les règles de démarcation des terres indigènes, rendant le processus plus difficile et ouvrant la voie à l’invasion et à l’exploitation de ces zones. Cette mesure représente un recul dans la reconnaissance et la protection des droits des peuples indigènes, les rendant vulnérables aux attaques de l’agro-industrie, des accapareurs illégaux de terres et des mineurs.
En outre, la mesure provisoire 1150 a apporté des changements inquiétants aux règles d’autorisation environnementale, en assouplissant le processus et en réduisant les exigences pour les activités ayant un impact sur l’environnement, y compris dans les biomes extrêmement dégradés tels que la forêt atlantique, la Caatinga, la Pampa et le Pantanal. Cette mesure soulève de sérieuses inquiétudes quant à la préservation de l’environnement et à la garantie d’un mode de vie socialement juste et écologiquement durable.
Au début du gouvernement Lula, les ministères des peuples indigènes ont été créés, responsables, entre autres, de la démarcation des terres, le ministère de l’égalité raciale et le ministère de la culture, par le biais de la mesure provisoire 1124. En outre, le ministère de l’environnement a été restructuré et a commencé à gérer le registre environnemental rural (CAR) qui, s’il est utilisé correctement, peut être un outil efficace contre l’accaparement des terres. Cependant, ces mesures ne peuvent pas occuper une place purement symbolique dans la structure gouvernementale : tant le ministère de l’environnement que le ministère des peuples indigènes ont fait l’objet d’attaques et ont été dépouillés de leurs fonctions.
Il faut reconnaître que le gouvernement Lula présente de sérieuses lacunes en ce qui concerne l’agenda environnemental. À plusieurs reprises, il a cédé aux pressions du centre-droit, abandonnant ou affaiblissant les mesures en faveur de l’environnement. Même au sein du front gouvernemental, certaines actions ont un impact direct sur les biomes et la biodiversité, comme la prospection pétrolière sur la côte atlantique brésilienne. Cette activité de forage et d’extraction pétrolière comporte des risques de fuites et de déversements, qui peuvent causer des dommages irréparables à la santé des populations amazoniennes, aux écosystèmes marins, à la faune et à la flore aquatiques, ainsi qu’aux plages. Ces accidents peuvent entraîner une pollution de l’air et de l’eau, en plus d’affecter la pêche et le tourisme, secteurs importants pour les communautés côtières.
Il est essentiel de souligner les luttes environnementales continues menées par les peuples indigènes (indigenous) et les peuples traditionnels dans chaque biome (ribeirinhos, quilombolas, seringueiros, geraizeiros, etc.), tant au niveau national qu’au niveau mondial. Les agendas englobent la lutte pour la justice climatique et environnementale, contre l’extraction des combustibles fossiles, pour la souveraineté alimentaire et contre la faim, pour la préservation des écosystèmes et de la biodiversité, entre autres luttes. Ces luttes représentent des demandes urgentes qui nécessitent une action collective et engagée. Dans ce contexte, la construction d’une société écosocialiste devient fondamentale, car le dépassement du modèle de production capitaliste est essentiel pour garantir notre présent et notre avenir.
La protection des biens communs de la nature est essentielle pour unir la lutte pour les droits de l’homme et les droits de la nature, en vue de la construction d’un pays avec une justice socio-environnementale. Nous devons être vigilants face aux attaques contre les ministères responsables de ces agendas et lutter pour une gestion publique environnementale solide et engagée dans ces garanties.
Ce n’est que par une transformation profonde de notre rapport à la nature et une restructuration des bases économiques que nous pourrons avancer dans une transition sociétale écosocialiste. Il est nécessaire d’unir les forces, de mobiliser la société, d’organiser le militantisme et de renforcer les luttes pour faire pression en faveur de changements effectifs et relever les défis, à la conquête du bien-vivre pour les générations actuelles et futures.
Un message, un commentaire ?