Puisque les détails de l’organisation du sommet sur l’éducation post-secondaire ne sont pas encore connus, la congrès de l’ASSÉ n’a pas statué sur sa participation ou non à l’événement. Cependant, afin que ce sommet soit l’occasion d’une réflexion en profondeur qui soit à l’image des revendications du mouvement étudiant, l’organisation a formulé ses demandes, qui seront communiquées au ministre de l’enseignement supérieur, de la science et de la technologie, Pierre Duchesne, lors d’une prochaine rencontre. « C’est important pour nous que ce sommet soit l’occasion d’une réflexion en profondeur, d’une discussion qui accorde aux revendications étudiantes la place qu’elles méritent. C’est aussi important pour nous que ce soient les personnes directement impliquées dans le quotidien de l’université, c’est-à-dire les professeur-e-s, chargé-e-s de cours, employé-e-s de soutien et professionnel-le-s, et non des représentants et représentantes d’entreprises privées, qui prennent part à cette discussion. Les universités ne sont pas des entreprises et elles ne doivent pas le devenir. Ce ne sont pas des centres de formation de main-d’oeuvre, mais des lieux de recherche et de transmission du savoir » déclare Jeanne Reynolds, coporte-parole de l’ASSÉ. Au cours de ce sommet, l’ASSÉ compte montrer en quoi la gratuité scolaire est un projet de société tout-à-fait réalisable et souhaitable, ici et maintenant.
En vue de préparer des bases de travail et des revendications communes pour le mouvement étudiant lors de ce sommet, l’ASSÉ appelle à une deuxième édition du Rassemblement national étudiant (RNE) cet automne. Il s’agit d’un événement non-partisan où toutes les associations étudiantes du Québec sont invitées, peu importe leur affiliation nationale. La première édition du RNE a eu lieu au mois de mai 2011 et avait jeté les bases du mouvement de grève des derniers mois. « Notre objectif est de rassembler le plus grand nombre d’associations possible autour d’une même table, sans que les associations nationales, l’ASSÉ y comprise, ne viennent influencer les débats » lance Camille Robert, coporte-parole de l’ASSÉ.
Par ailleurs, le calendrier d’activités pour l’année à venir est ponctué de plusieurs événements de mobilisation. Notamment, dans le cadre de la semaine internationale de mobilisation étudiante, l’ASSÉ appelle à une manifestation le 22 novembre prochain. « Notre mouvement a inspiré plusieurs associations étudiantes et mouvements sociaux dans d’autres pays, et nous voulons montrer notre solidarité avec les étudiantes et étudiants des autres pays. Par-delà les frontières, les enjeux qui touchent l’éducation sont souvent les mêmes : accessibilité, privatisation, marchandisation, entre autres. Le 22 novembre sera le moment de signifier aux dirigeants et dirigeantes d’ici et d’ailleurs que les étudiants et étudiantes se mobilisent lorsque la situation l’exige. » déclare Mme Robert.
Enfin, la question du maintien ou de la dissolution de la Coalition large de l’ASSÉ (CLASSE) a été abordée. Les délégations ont choisi de mettre la CLASSE en dormance le temps d’une réflexion sur l’avenir de la lutte, réflexion qui doit se tenir dans les assemblées générales. Puisque la CLASSE a été créée en tant que coalition de grève contre la hausse des frais de scolarité, la question de sa perpétuation ou de sa transformation doit se poser maintenant que la grève étudiante est terminée. De son côté, l’ASSÉ a connu une forte croissance au cours des derniers mois, accueillant 20 000 membres de plus depuis le mois de janvier. « C’est avec fierté que nous voyons se consolider le pôle combatif du mouvement étudiant » lance Jeanne Reynolds, coporte-parole de l’ASSÉ.