La science est formelle : nous sommes entrés dans l’ère de l’Anthropocène. Une nouvelle et dangereuse phase de l’évolution planétaire où l’action des humains est devenue la principale force géologique à influer sur l’avenir du système terrestre. Pollution généralisée, hausse des températures, phénomènes climatiques extrêmes, montée des océans et extinction massive des espèces rendront inhabitables de larges parties du globe et menacent la civilisation elle-même. Loin d’être une conséquence de la nature humaine, la crise actuelle est le fruit d’un système particulier sur le plan historique, le capitalisme avancé. Il requiert un changement social radical qui devra reposer sur des fondements écosocialistes. L’auteur offre une synthèse unique de science naturelle et sociale, dans un ouvrage appelé à devenir une véritable référence sur cette ère de l’Anthropocène que nous devons désormais assumer et affronter.
Alors comment se fait-il que l’humanité soit maintenant le principal agent de l’histoire géologique de la Terre, et ce, depuis les années 1950 ? La réponse que propose Ian Angus écarte d’emblée l’idée que ce sont tous les êtres humains qui font cette histoire ; la très grande majorité la subit en fait. Il se tourne plutôt vers les forces sociales capables d’écrire une telle histoire. Et parmi les moteurs de cette histoire, le capitalisme avancé tel qu’il se développe au XIXe siècle dans les sociétés occidentales et la grande accélération de la croissance économique qu’il a impulsée après la Seconde Guerre mondiale jouent pour Angus un rôle central. Ce sont ces forces qui ont littéralement fait basculer la planète et l’histoire dans une époque « catastrophiste », c’est-à-dire une de rupture biogéoclimatique profonde et globale.
– Éric Pineault, extrait de la préface
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