Pourtant la masse critique des populations en résistance dans les pays du Tiers-Monde, en partie à cause de leur histoire connue et de la tradition d’indépendance qui s’y rattache, ne renonce pas. À l’appel de Bush pour la lutte antiterroriste, seul le petit Salvador a répondu. Toute l’Amérique Latine, composée de pays aux richesses similaires aux nôtres, mais qui en sont dépouillés par la structure de domination mondiale, ont flairé le sens du vent.
Malgré tous les efforts de guerre, aboutissement ultime de la logique néolibérale de compétition planétaire pour les ressources, admise par Greenspan, ils ne sont pas près de réduire la volonté des peuples de rester maîtres chez eux. En fait, les États-Unis, en dépit de leur injonction militariste, ici même, ne sont suivi que par un Canada déchiré. Et il n’est pas dit que nous serons encore occupants militaires bien longtemps. La confusion entretenue entre l’humanitaire de l’ACDI et le bourbier militaire non avoué nous obligeront, comme agresseur, à reconsidérer nos propres capacités financières et stratégiques d’en imposer aux Afghan-e-s sur une longue période.
Les tentatives de recolonisation qu’annonçaient les guerres préventives de Bush sont devenues un piège étonnant conduisant à un isolement du Grand Frère. L’arrogance affichée pourrait tourner à une humiliation bien plus marquante que celle du Vietnam. Celle où le grand nombre de traités Sud-Sud changeraient la donne radicalement et pour de bon, avec une Chine devenue apte à la compétition pacifique.