Stephen Harper continue de se laver les mains des problèmes de logement et de pauvreté.
« Pour le gouvernement Harper, tout continue de passer avant la lutte contre la pauvreté et les problèmes urgents de logement et d’itinérance ». C’est dans ces termes que le coordonnateur du Front d’action populaire en réaménagement urbain, François Saillant, a réagi au Discours du Trône. Selon lui, « il est carrément insultant de se contenter de mots creux sur le logement et la pauvreté, la veille même de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté ». Jeudi dernier, le FRAPRU avait organisé une manifestation de 500 personnes à Ottawa pour demander au gouvernement de modifier en profondeur ses priorités. Il constate que c’est tout le contraire qui est survenu.
L’organisme déplore que le gouvernement Harper privilégie une fois de plus les baisses d’impôt qui, par définition même, ne profitent pas aux plus pauvres de la société. Il rappelle que, depuis son arrivée au pouvoir en janvier 2006, le gouvernement Harper a déjà annoncé des baisses d’impôt totalisant 42 milliards $, tout en ne consacrant pas un seul sou à la résolution des problèmes de logement, outre les sommes qui avaient été votées sous l’ancien gouvernement.
Le FRAPRU craint par ailleurs que le gouvernement Harper prenne prétexte des limites, toutes légitimes qu’elles soient, au pouvoir fédéral de dépenser pour se laver définitivement les mains de ses responsabilités sociales.
Le FRAPRU dénonce par ailleurs l’intention du gouvernement Harper de vouloir poursuivre jusqu’en 2011 l’intervention en Afghanistan, sans préciser si elle continuera à prendre des formes militaires. L’organisme considère qu’en plus du coût très lourd payé en vies humaines, cette intervention, qui a coûté à elle seule plus de 5,1 milliards $ depuis ses débuts, a littéralement dopé le budget militaire du Canada qui atteindra presque 18 milliards $ en 2007-2008. Selon François Saillant, « il est plus que temps de vérifier ce que la population du Canada et du Québec pense d’un gouvernement pour lequel l’armement passe bien avant des droits aussi fondamentaux que le logement et l’accès à un niveau de vie suffisant ».