Mme David se rappelle bien de cette campagne alors qu’elle était présidente de la Fédération des Femmes du Québec (FFQ) et membre de Partenaires pour la souveraineté : « À l’instar de plusieurs mouvements sociaux, la FFQ n’a pas d’emblée appuyé la campagne du Oui. Nous avons tenu une vaste consultation de nos membres à travers le Québec pour déterminer comment nous allions contribuer au grand débat de société qui s’était ouvert sur l’avenir du Québec. Et finalement, ce Québec, nous l’avons souhaité indépendant et maître de son destin ! »
« Alors que nous devons, 20 ans plus tard, revenir sur ces évènements pour mieux préparer la suite des choses, la démarche de la FFQ m’inspire encore. C’est en allant à la rencontre des Québécoises et des Québécois, en leur donnant une prise sur leur avenir collectif et en leur faisant confiance que nous allons faire du Québec un pays », a martelé Mme David.
Pour la députée de Gouin, les conclusions d’un sondage CROP commandé par la Chaire de recherche sur la démocratie obligent les acteurs du mouvement indépendantiste à se remettre en question.
« La perte de popularité de l’option indépendantiste, en particulier chez les jeunes, porte à réflexion parmi nos rangs. Une nouvelle approche s’impose pour le mouvement souverainiste. En 2016, Québec solidaire déposera un projet de loi qui établira une Assemblée constituante visant à accélérer le processus vers l’adoption démocratique d’une nouvelle constitution pour le Québec. Nous inviterons tous les partis et mouvements indépendantistes à appuyer cette démarche rassembleuse et inclusive. »
Mme David a confiance en l’avenir du mouvement souverainiste, mais cela n’ira pas sans des transformations profondes. « L’heure n’est pas à la nostalgie. Le mouvement doit prendre acte de la réalité de notre perte de vitesse et se transformer pour mieux rejoindre les jeunes Québécoises et Québécois, les gens issus de l’immigration et les anglophones. C’est par la mobilisation autour d’un pays de projets, un pays rassembleur, démocratique, fondé sur la justice sociale et le respect de l’environnement que nous serons capables d’avancer » conclut-elle.