« Il y a quelques semaines, le président de Pétrolia a fait du chantage sur la place publique pour obtenir une rencontre avec le premier ministre pour faire auprès de lui la promotion des forages sur Anticosti. Le premier ministre a fait ni un ni deux et a accepté de le rencontrer. Maintenant qu’un maire démocratiquement élu demande à le rencontrer, David Heurtel ne daigne même pas répondre à sa demande. C’est scandaleux ! Pour les libéraux, les actionnaires comptent davantage que les citoyens et citoyennes », s’est insurgée la députée solidaire.
Tout laisse croire que le gouvernement manœuvre pour faciliter l’émission des certificats d’autorisation pour les trois forages souhaités par Pétrolia cet été. Pourtant, la population d’Anticosti s’est clairement prononcée contre les hydrocarbures en élisant il y a deux semaines un maire opposé au pétrole contre le candidat qui y était favorable.
« Le nouveau maire fait son travail, il protège les droits de son monde. Le premier geste posé par John Pineault a été de solliciter par lettre une rencontre au ministre de l’Environnement, tout en demandant de suspendre tout permis de forage. La tension monte sur Anticosti et la communauté est inquiète. Des forages avec fracturation hydraulique pourraient avoir lieu cet été et le ministre n’ose même pas rencontrer le représentant de la population locale. Est-ce que les dés sont déjà joués ? », se demande Manon Massé.
La fracturation hydraulique aura des impacts encore plus nocifs que les forages réguliers réalisés sur Anticosti jusqu’ici. Partout où des forages par fracturation ont eu lieu, des puits fuient. C’est le cas à Anticosti avec le puits Chaloupe I qui émet du méthane, un gaz qui est une vraie catastrophe climatique.
« Je sens que le ministre de l’Environnement et son premier ministre vont se déresponsabiliser et dire que c’est la décision des fonctionnaires si le certificat d’autorisation est émis dans les prochaines semaines. Ils savent pourtant que c’est faux. La loi prévoit clairement un pouvoir discrétionnaire au gouvernement pour bloquer des projets de ce type s’il juge que l’exploration pose des risquent pour l’environnement ou la population. S’il a du courage politique, le premier ministre ne se cachera pas derrière les fonctionnaires et acceptera de dire non à la fracturation sur Anticosti. Ce ne sont pas les raisons qui manquent », rappelle Mme Massé.