En effet, il semble que les nombreux efforts consentis par le SFPQ pour améliorer la qualité de vie de ses membres précaires aient porté des fruits, puisque comme les indicateurs de cette analyse le démontrent, la précarité se vit moins difficilement en 2008 qu’en 1998. Ainsi :
* Davantage de personnes travaillent de 10 à 12 mois par année (+18%), et moins travaillent peu (six mois par année et moins = -14% — Q-8) ;
* La situation financière s’est améliorée (régression de 17% des salariés gagnant moins de 24 400 $ et augmentation de 6% des salaires supérieurs à 36 600 $ — Q-10) ;
* 63% des répondants affirment que leur travail suffit pour subvenir à leurs besoins (augmentation de 12% — Q-11) ;
* La durée d’emploi dans la fonction publique a augmenté pour près de la moitié des répondants (seulement 14% d’entre eux ont vu leur durée d’emploi diminuer au fil des années — Q-24) ;
* Plus de 50% des répondants ne connaissent aucune attente entre deux contrats, une nette amélioration par rapport à la situation en 1998 (+14% — Q-27) ;
Par ailleurs, on semble voir les effets de la politique de non-renouvellement d’un départ à la retraite sur deux, puisqu’on constate qu’il y a moins de nouveau personnel aujourd’hui qu’en 1998.
Dans la section sur les informations syndicales, on remarque que moins de la moitié des répondants ont été rencontrés par un représentant syndical à leur entrée dans la fonction publique. On constate également que l’action syndicale est très importante si on veut que les employés soient informés de leurs conditions de travail, puisque seulement 33% des répondants ont affirmé avoir reçu, de leur employeur, une copie de leur convention collective ou encore les indications pour savoir où la consulter. Quant à l’implication syndicale, 11% des répondants sont déjà impliqués dans le Syndicat ; pour les autres, on retrouve encore plus du quart des répondants qui affirment ne pas s’impliquer à cause de leur statut précaire ou par peur que cela nuise à leur progression de carrière.
Autres constats intéressants :
* On note une importante progression de la scolarité (augmentation de 15% des répondants qui possèdent un DEC ou des études supérieures au DEC — Q-7) ;
* Tout comme en 1998, les répondants considèrent que leur travail possède le même caractère continu, durable et stable que celui qu’effectuent leurs collègues permanents (+2% — Q-39) ;
* Les deux tiers des répondants sont à la recherche d’un emploi plus stable (Q-48) ;
* Plus de 60% des répondants semblent se qualifier pour le titre de « faux occasionnels » (avoir été rémunérés au moins 55 mois au cours des 60 mois précédents — Q-23).
À cet effet, nous sommes fort heureux du dénouement de la récente négociation collective, qui permet la transformation de milliers de postes occasionnels en postes permanents pour le personnel ayant travaillé 44 mois sur une période de 48 mois dans le même poste et dans le même ministère, puisque c’est une demande qui est revenue tout au long des commentaires. En effet, devant le remplacement des postes permanents par des postes occasionnels, le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux, la priorité d’embauche donnée à la relève, aux personnes handicapées, aux minorités visibles, aux femmes, etc., de nombreux occasionnels avaient perdu espoir d’obtenir une permanence. La titularisation de nombreux postes en fonction de la seule ancienneté permettra enfin à ceux-ci d’accéder à une vie plus stable.
Près d’un millier de commentaires nous sont parvenus avec l’enquête. Ils ont tous été lus avec attention, et un échantillonnage a été présenté aux membres de l’Exécutif national. D’abord, plusieurs remerciements ont été reçus, et il était évident que les gens avaient apprécié pouvoir s’exprimer sur leur expérience en tant qu’occasionnels. Les problématiques les plus souvent mentionnées concernent les différences dans les conditions de travail avec les permanents (concours de promotion, non-reconnaissance de l’ancienneté) ; la discrimination positive et les critères vagues et changeants concernant l’octroi d’une permanence — dont les permanences « au mérite » ; l’accueil des nouveaux employés ; ainsi que le manque d’information syndicale. Cependant, tout au long de la lecture des commentaires, nous avons été frappé par l’amour que les gens ressentent pour leur travail dans la fonction publique ainsi que la valorisation qu’ils retirent de travailler pour et avec le public.
Le portrait du personnel occasionnel et saisonnier travaillant dans la fonction publique constitue une base de données intéressante, qui permet d’avoir une idée plus juste de la réalité de la précarité d’emploi de nos membres. Nous sommes heureux de constater que les conditions de travail se sont améliorées, et nous continuerons notre lutte afin de bonifier la qualité de vie de tous nos membres.
Finalement, je tiens à remercier chaleureusement toutes les personnes qui ont pris la peine de participer à cette enquête : sans votre collaboration, ce portrait n’aurait pu être réalisé. Je vous remercie également de la patience démontrée face au délai apporté au traitement des résultats de cette analyse. Ce fut un travail de longue haleine, qui fut entrecoupé de nombreuses périodes où il était impossible de trouver le temps de s’y investir. Mais l’important, c’est qu’il est finalement terminé, et qu’il pourra nous servir de balise pour vérifier la situation des membres précaires de notre organisation.
Consulter cette enquête sur la précarité : http://cdn.sfpq.qc.ca.s3.amazonaws.com/pdf_general/Enquete_precarite_2008.pdf