Au cœur d’une place publique à Québec, devant l’église St-Roch, symbole d’une population pauvre à chasser du centre-ville, un écran géant à la fenêtre d’une Caisse Populaire diffuse en continu le canal Argent à deux pas du local des groupes populaires. La promotion de projets à profits faciles et la propagande pour les justifier dans notre vie quotidienne deviennent envahissantes. Et c’est l’étonnement naïf des managers, presque béat, que le capitalisme peut ne pas convenir à tout le monde, que les gestes pour entreprendre peuvent engendrer leur contraire : un haut-le-cœur envers ces arrogants riches qui n’ont de vision pour la société que celle d’un vaste chantier d’où émerge la fortune dont sont privés ceux et celles pour lesquels le bonheur ne tient pas aux fluctuations avantageuses des cours de la Bourse.
Paternalistes, les promoteurs se feront organisateurs de spectacles de charité qui mobilisent artistes et vedettes pour la bonne cause des enfants malades et des sans-abri, sans qu’ils ne ressentent la moindre culpabilité à exiger des exemptions d’impôt qui limitent les moyens et les droits de ceux et celles qu’ils ont chassés de leur quartier.
Vraiment, c’est à donner le goût d’une riposte encore plus massive à ce pouvoir d’entreprendre apparemment sans limite aucune sinon celle initiée par des groupes populaires soi-disant aux crochets de l’État.