Honduras : retour du président élu, M. M. Zelaya dans son pays,
Le 26 janvier 2006, M. Manuel Zelaya membre du Parti Libéral du Honduras était dûment élu président de son pays par une majorité confortable. Il prend pourtant ses distances avec les détenteurs du pouvoir économique et amorce une série de réformes en faveur du peuple notamment des paysans à qui il attribue les terres qu’ils occupent depuis trois ans.
Il n’en faut pas plus pour que la Fédération nationale des agriculteurs et éleveurs du Honduras mène la charge pour se débarrasser de ce président gênant. Elle rallie sans difficulté les autres secteurs de l’oligarchie qui se retrouve dans les deux partis traditionnels, le Parti libéral et le Parti national, et ensemble ils organisent le coup d’état qui renverse M. Zelaya le 28 juin 2009. Il est déporté au Costa-Rica aux petites heures du matin en pyjama !!
La résistance s’organise spontanément et crée le Front National de Résistance Populaire (FNRP). La répression est implacable : plus de cent membres du Front ont été assassinés. Et elle continue de l’être : entre janvier 2010 et le 19 mai dernier, le seul conflit pour la terre a coûté la vie à 28 paysans et à un journaliste trop objectif semble –t-il.
Les auteurs du coup d’État avec l’appui du Secrétariat d’État américain et de son ambassade, ont tenu une élection pour installer un nouveau président qui gouverne depuis par la guerre ouverte aux supporteurs de M. Zelaya, à toutes les organisations de droits de l’homme, de défense des droits sociaux et met en place en ce moment, un coup d’État social : abrogation des décrets d’attribution de terres aux paysans, suspension du salaire minimum, destruction du statut d’enseignants et privatisation de l’éducation etc. etc.
Toutefois, malgré des apparences de toute puissance, la présidence et ses supporteurs sont fragiles. Politiquement, sur le plan intérieur, la force du FNRP ne cesse d’augmenter. Il a réussi, sans argent, sans moyens, a ramassé plus d’un million de signatures réclamant une Assemblée Nationale constituante.
Sur le plan extérieur le Honduras se trouve très isolé. Les pays de gauche qui siègent à l’Organisation des États Américains ont réussi à empêcher son retour en raison de sa violation flagrante de la démocratie et de l’illégitimité de son gouvernement. Cela l’empêche d’avoir accès à des prêts auprès des organismes multilatéraux. Financièrement, la hausse du pétrole des coups du pétrole étouffe le pays. M. Zelaya avait conclut un accord avec le Venezuela et le pays bénéficiait ainsi de prix réduits pour son pétrole.
Devant la détermination de la population dans sa lutte pour le retour de la légitimité et de la légalité le pouvoir commence à lâcher un peu de lest. Le retour de M. Zelaya, première condition posée par le FNRP, a été accepté et il est entré au pays le 28 mai. Il aura fallu l’appui de plus de quarante partis politiques de gauche sud-américains réunis au sein du Forum de Saô Paulo, à la négociation de son retour pour que celui-ci ait lieu.
D’autres concessions ont été faites mais qui pourraient s’avérer un écran de fumée.
Pour des dossiers étoffés, voir : Le monde diplomatique du juin 2011 p.10-11 et le site de Democracynow.org a.c.