Tiré de Courrier international.
Avec un programme qui s’appuie sur la lutte contre la corruption, Albin Kurti, 45 ans, a mobilisé surtout les jeunes, dont 50 % sont au chômage, et la diaspora kosovare qui a voté massivement par correspondance. Il a qualifié les élections de “plébiscite sans précédent pour la justice et l’emploi, contre la corruption et la captation des ressources de l’État”, rapporte Koha.net.
Durant la campagne électorale, Kurti a mis l’accent sur le chômage et la justice sociale en jugeant “intolérable que le Kosovo soit le seul pays d’Europe sans assurance-maladie” et en dénonçant “le pillage des biens publics par les élites qui ont profité de la privatisation pour s’enrichir”, indique Jutarnji List.
Quant aux principaux adversaires politiques de Vetëvendosje, ils essuient une défaite sans précédent : le Parti démocratique du Kosovo (PDK) de l’ancien chef de guerre et président Hashim Thaçi (aujourd’hui soupçonné de crimes de guerre et inculpé au tribunal de La Haye) a obtenu 17,52 % des suffrages, tandis que le parti historique de centre droite, l’Alliance démocratique du Kosovo (LDK), n’a recueilli que 13,36 % des suffrages. Dix députés de la Liste serbe entrent automatiquement au parlement en tant que représentants des minorités. Vetëvendosje pourrait obtenir à lui seul 58 sièges sur 120 au Parlement de Pristina.
Kurti est un farouche opposant du protectorat des Nations unies sur le Kosovo (depuis son indépendance en 2008), ainsi que des négociations menées sous l’égide de l’Union européenne avec la Serbie, qui refuse de reconnaître l’indépendance du Kosovo, le considérant toujours comme appartenant au territoire serbe. D’ailleurs, “le dialogue avec Belgrade n’est pas dans nos priorités”, a rappelé Kurti, cité par Blic. Après l’indépendance du Kosovo, 25 523 Serbes sont restés vivre au Nord et dans quelques enclaves, alors qu’en 1991 ils étaient 194 000.
Kika Curovic
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