Les réalisateurs, Nicolas Boisclair et Alexis de Gheldere, ont choisi d’être extrêmement rigoureux dans le traitement des nombreuses informations contenues dans le film. Des personnes-clés livrent des témoignages troublants.
Le gouvernement présente ce projet comme nécessaire et comme un moyen d’enrichissement collectif. Ni l’un ni l’autre n’est vrai.
Le gouvernement et les médias de droite nous serinent les oreilles avec l’énormité de la dette publique et l’urgence de la régler pour ne pas pénaliser les générations futures. Pourtant ce projet d’Hydro-électricité sur la Romaine, sans qu’il soit nécessaire, ni vraiment rentable, va augmenter la dette publique de façon très importante. Curieusement ceux qui dénoncent l’énormité de la dette publique se font tout à coup silencieux.
En 1995, un large débat public, présidé par Alban D’Amours, a eu lieu au Québec. Les conclusions du rapport : pour assurer l’avenir du Québec et de la planète, les priorités doivent être les économies d’énergie et l’efficacité énergétique, ensuite les énergies vertes comme l’éolien, le solaire, la géothermie. Il y avait entente que seulement ensuite et si nécessaire on développerait les barrages hydro-électriques.
Ce large consensus des citoyens est aujourd’hui balayée sous le tapis. La démocratie est piétinée.
Inutile et dépassé ce projet sur la Romaine. Tel que souligné dans le film, le Québec possède un potentiel éolien équivalent aux ressources pétrolières de l’Arabie saoudite. Ce potentiel est tellement important qu’une compagnie allemande voulait faire du Québec la plaque tournante de l’énergie éolienne en Amérique du Nord. Un parc éolien dans la région de Havre-Saint-Pierre, produirait de l’électricité sensiblement moins cher et générerait quatre fois plus d’emplois permanents que le projet de la Romaine. De plus, à cet endroit, les turbines ne dérangeraient personne.
Quel immobilisme que ces projets tournés vers les énergies du passé, et qui ne profiteront qu’à une minorité. Présentement le Québec est en train de passer à la queue en ce qui concerne les multiples énergies vertes qui se développent dans divers pays. Le film nous montre clairement que le développement de ces énergies créerait beaucoup d’emplois et bénéficierait à la majorité des citoyens.
A la fin du film, nous sommes partagés entre sentiments de colère et de profonde tristesse. La chanson « Ne tuons pas la beauté du monde » nous vient à l’esprit à la vue de ce massacre inutile d’une des dernières grandes rivières sauvages.
Si M. Charest veut passer à l’histoire comme un grand bâtisseur, il se trompe de cible en optant pour le projet de la Romaine. S’il était vraiment visionnaire, il mettrait le cap sur les énergies de l’avenir, les énergies renouvelables développées par les gens d’ici et pour les gens d’ici. Tout le peuple du Québec serait alors derrière lui.
Une centrale est déjà en construction malheureusement. Il n’est pas encore trop tard pour agir et demander l’arrêt des trois centrales à venir.
Souhaitons que le film Chercher le courant serve d’électrochoc à nous tous pour réclamer un développement qui soit écologique et profite à tous afin d’être vraiment Maître chez nous.