– Le rapport Castonguay n’est pas enterré et ce gouvernement fait très bien le travail de sape de notre système public de santé et de création d’un marché pour la santé à travers la loi 33 (un simple projet de règlement peut augmenter le nombre de chirurgies couvertes par les assurances privées à une cinquantaine prochainement). La fusion d’établissements, la création de Réseaux locaux de services et de Centres de santé et de services sociaux (CSSS) sont des changements structuraux majeurs, en lien direct avec le « terrain » requis pour l’application des accords de commerce internationaux et la marchandisation de la santé. La santé n’est pas sa spécialité ? Soit, mais alors qu’il ne dise pas que Charest ne fait rien...
– L’abolition de la taxe sur le capital qui privera l’État de 700 millions $ et la baisse d’impôts de 700 millions $ qui profite surtout aux plus aisés (par exemple, une famille monoparentale ayant un enfant et un revenu de 15 000 $ économisera 27 $ en 2008 comparativement à 900 $ pour ceux disposant d’un revenu supérieur à 75 000 $). Seulement avec ces deux derniers faits, ça commence à faire pas mal de millions pour venir nous dire ensuite que l’État n’a plus les moyens de rien, vous ne trouvez pas ?
– Incurie dans le dossier du 400e de Québec ;
– Incurie dans la situation de la langue française au Québec ;
– Approche pro-privé poussée dans le financement des arts, au CALQ en particulier ;
– Multiplication de la création d’agences hors du périmètre de la fonction publique, ce qui est une étape de privatisation (Agence de l’efficacité énergétique, Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale, Agence de gestion des structures routières du Québec) ;
– Privatisations injustifiées (et passées sous silence dans les médias) du Réseau national intégré de radiocommunication (RENIR), du Centre de gestion de l’équipement roulant (CGER), du Centre de signalisation (CSi) du ministère des Transports, de la Reprographie gouvernementale et Fourniture et ameublement du Québec (FAQ) ;
– Don scandaleux de la filière éolienne au privé (en particulier EDF France, avec dangers à la clé en vertu de l’ALÉNA si on accroît nos exportations d’énergie vers les États-Unis, sans parler du risque humain et environnemental) ;
– Dossier Rabaska : non respect de nombreuses lois et institutions démocratiques et, entre autres choses, refus du gouvernement de donner le mandat à la Régie de l’énergie d’évaluer les besoins réels en gaz du Québec ainsi que le bien-fondé des terminaux méthaniers sur son territoire ;
– Traitement de la « crise » forestière : comme l’a si bien dit un ingénieur forestier « Avant on donnait notre bois, maintenant on paye pour le donner... »
Bref, la liste est très longue... Le gouvernement Charest continue d’en faire bien assez en ce qui me concerne. Quelles informations conduisent monsieur David à une telle analyse de « l’inaction » de ce gouvernement ? Il existe de multiples sources et analyses sérieuses concernant tout ce que je viens de citer, permettant d’avoir une compréhension de ce qui se passe vraiment au Québec en ce moment dans le virage néolibéral. Dans la joute politique qui le passionne tant, il faut savoir distinguer les vraies actions et les vrais enjeux de société.
Catherine Caron, Montréal
Image : Jose Mercader