Édition du 17 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Environnement

Changeons le système, pas le climat !

Grâce aux mobilisations des jeunes partout dans le monde, l’urgence climatique est maintenant une préoccupation qui nous interpelle avec insistance. Cette semaine, nous serons des millions de personnes à descendre dans les rues dans différents pays du monde. Ces mobilisations appellent à une transformation radicale qui sera nécessaire pour éviter la catastrophe que les scientifiques nous annoncent si nous ne parvenons pas à rompre avec l’inaction et l’hypocrisie des élites économiques et politiques.

La logique destructrice du capitalisme

Catastrophes climatiques, raréfaction des matières premières, licenciements dans les secteurs de l’industrie, pénuries d’eau potable, effondrements d’espèces animales, gaspillage généralisée, pollutions multiples : les conséquences de la crise climatique touchent déjà une grande partie des populations dans le monde entier.

Pour avoir une véritable espoir de bloquer le réchauffement climatique, il ne suffit pas d’opérer certains nombres de changements techniques. Il faut en finir avec le productivisme capitaliste qui cherche à utiliser de plus en plus de ressources, à étendre leurs marchés pour accumuler toujours plus d’argent. Ce système se refuse à prendre en compte l’épuisement des ressources minières, forestières énergétiques et la perte de la biodiversité. La logique du système capitaliste est d’exploiter le plus grand nombre, de gaspiller et de polluer.

La domination capitaliste de l’économie, cela signifie le pouvoir pour les grandes entreprises pétrolières et gazières de continuer d’investir pour exploiter encore plus les hydrocarbures et à les imposer partout, là même où il pourrait y avoir des solutions alternatives. Elle permet aux grandes entreprises de l’alimentation de détruire l’agriculture vivrière et de proximité en faveur de monocultures et de l’élevage industriel qui fragilisent la capacité de secteurs importants de la population de pouvoir se nourrir. Elle s’exprime par le fait que les multinationales de l’auto cherchent constamment à ’élargir et à diversifier le parc automobile au prix d’un gaspillage énorme, d’une pollution aggravée et de congestions récurrentes. Les entreprises de publicité dopent le tout et développent une propension à la consommation et aux dépenses inutiles.

Arracher les décisions économiques des mains de la classe capitaliste

Il faut arracher le pouvoir de décisions aux multinationales du pétrole, du gaz et du charbon, de l’automobile, de l’armement et de l’agriculture industrielle adossées au capital financier qui nous imposent leurs choix de production et les modes de consommations et donc les types de rapports que nous entretenons avec la nature. Tant que ces intérêts privés conserveront ce pouvoir, les choix antiécologiques, destructeurs de l’environnement continueront à prévaloir. C’est le constat amer qu’a fait Greta Thunberg dans son intervention aux Nations Unies. [1]

Ne pas compter sur les partis politiques liés à la classe dominante qui mentent et manipulent

Les partis qui dominent la vie politique ont été construits pour la défense des intérêts de la classe dominante. Ils sont bien au courant du danger climatique mais leur priorité est de protéger la croissance économique et les profits des grandes entreprises. C’est ce qu’il nomme une position d’équilibre entre la défense de la croissance et la protection de l’environnement. C’est pourquoi, aujourd’hui encore, malgré leurs engagements, ils continuent de subventionner l’exploitation des hydrocarbures et de défendre la construction de pipelines. C’est pourquoi leurs engagements en faveur de la diminution d’émissions des gaz à effet (GES) de serre sont toujours en-deça de ce qui est suggéré par les scientifiques.

Les dirigeants politiques des pays qui sont les plus grands émetteurs de GES comme la Chine, les États-Unis, le Canada, l’Inde, le Brésil entre autres… n’ont pas encore fixé des cibles et précisé les moyens qui permettraient de bloquer ou d’atténuer le réchauffement climatique.

Des solutions existent. Elles devront être radicales !

Changer le système capitaliste nécessitera de modifier radicalement le système énergétique par la sortie des énergies fossiles et le développement d’énergies renouvelables, de passer à un système de transport collectif gratuit permettant de mettre derrière nous la domination du complexe autopétrole, de passer d’une agriculture industrielle polluante à une agriculture de proximité visant la souveraineté alimentaire, de dépasser notre système d’alimentation centrée sur la consommation animale, d’éviter toutes les formes de pollution, d’en finir avec le pillage sans fin des ressources naturelles et de savoir protéger la biodiversité. Il faudra l’ensemble de l’épargne concentrée aujourd’hui dans les mains des plus riches et pour cela réformer radicalement la fiscalité pour opérer une distribution plus égalitaire de la richesse pour se donner les moyens d’opérer cette transition. Il faudra surtout que le mouvement populaire arrache l’initiative de la lutte aux changements climatiques des mains du capital financier.

Il faut leur retirer leur pouvoir de nuire, en commençant par exiger l’ouverture des livres de compte et jeter un œil dans les secrets commerciaux et industriels des grandes entreprises qui organisent des politiques anti-écologiques à l’abri du grand public.

Un combat se fera localement, nationalement et internationalement

Face à cela, nous devons nous opposer aux grandes puissances impérialistes, à commencer par le Canada, qui organisent guerres et pillages de ressources dans l’intérêt des industriels et des grandes entreprises minières et pétrolières ; et exiger l’ouverture des frontières et la liberté d’installation pour toute-e-s les migrant-e-s, une mesure d’urgence pour les migrant-e-s climatiques qui font les frais de la crise écologique.

Au-delà de l’aspiration à vivre sur une planète encore bleue, les mobilisations pour le climat expriment aussi une aspiration à changer la société dans son ensemble. Marcher pour le climat... Et contre le capitalisme !


[1« Depuis maintenant plus de trente ans, la science est très claire. Comment osez-vous regarder ailleurs et venir ici en affirmant que vous en faites assez quand les politiques et les solutions nécessaires ne sont toujours pas en vue. »

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