Les grands gagnants du budget aujourd’hui, ce sont les compagnies pétrolières alors que le gouvernement Harper a annoncé qu’il démantèlerait des lois environnementales essentielles qui protègent l’eau, l’air, les forêts, la faune et la flore des activités industrielles non contrôlées comme celles des sables bitumineux et des pipelines. Pour Greenpeace, la population est la grande perdante de ce budget puisque le gouvernement facilite la tâche de la destruction de notre capital naturel et réduit la capacité de ministères-clés pour mettre en application les lois environnementales.
Changer les règles pour privilégier les pétrolières et les projets qui suscitent la grogne de sa propre population est un affront à la démocratie. Les Québécois et la population canadienne ont le droit de s’opposer et de questionner les projets de pipeline qui menacent le bien commun, leur santé et celle de la planète. Avec le budget d’aujourd’hui, le gouvernement Harper a décidé de retirer ce droit à sa population plutôt que de faire face à un véritable débat public sur les conséquences néfastes des industries polluantes.
Après avoir coupé dans à peu près tout ce qui à trait à l’environnement, ajoutons à cet affront un nouveau budget de 8 millions de dollars pour observer de près les groupes environnementaux qui ne colleraient pas aux idéaux des conservateurs. Nous vivons vraiment dans un état pétrolier !
L’environnement et le budget en rafale
* Abolition de l’organisme gouvernemental qui était chargé des analyses et avis stratégiques, annonce d’un projet de simplification des lois environnementales et un grand intérêt pour les projets de pipelines.
* Le gouvernement Harper continue de se désengager en matière d’environnement. Sur des réductions de 88,2 millions en trois ans dans ce portefeuille, la majeure partie, soit 53,8 millions, est retranchée du budget d’Environnement Canada.
* L’Agence Parcs Canada, qui comptait pour près de 80 % de ce portefeuille l’année dernière, ne subira qu’une perte de 29,2 millions pendant ce temps.
* L’une des mesures annoncées est l’abolition de la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie. Cette décision compte pour 5,2 millions dans l’ensemble des coupes, sur trois ans.
* Le gouvernement conservateur estime qu’« une collectivité mûre et élargie d’intervenants en matière de politique environnementale a fait montre de sa capacité de fournir des analyses et des avis stratégiques au gouvernement »
.
* Le gouvernement annonce aussi son intention de changer les lois pour « rationaliser le processus d’examen des grands projets à retombées économiques ».
* Le gouvernement souhaite que les grands projets, la construction de pipelines par exemple, soient soumis à une seule évaluation environnementale.
* Le budget annonce par ailleurs des investissements de plus de 110 millions de dollars en deux ans pour accroître la sécurité des pipelines, appuyer les consultations auprès des peuples autochtonesquant à ces projets et modifier la réglementation sur les mines de métaux.
* 50 millions en deux ans sont aussi prévus pour la protection des espèces en péril.
* Le gouvernement Harper offre aussi une réponse de 17 millions de dollars sur deux ans à la question de la production d’isotopes utilisés dans le milieu médical. Il veut trouver « des solutions de rechange aux technologies actuelles de production ». Le budget de la Commission canadienne de sûreté nucléaire n’est d’ailleurs réduit que de 1,3 million de dollars en deux ans.
* Et pour la production d’énergie propre ? Une somme de 2 millions de dollars est annoncée pour 2013-2014, sous la forme d’aide fiscale.