La semaine dernière, lors de la réunion de notre Conseil général, j’ai enregistré la capsule vidéo qui chapeaute ce billet. Elle m’a permis de réagir, à chaud, au budget de Jim Flaherty, ministre des Finances du gouvernement conservateur. Je me propose ici de m’attarder sur trois points particuliers de ce budget qui semble vouloir changer le paysage politique et économique canadien.
Visa le blanc, tua les fonds de travailleurs
Le gouvernement conservateur a décidé de mettre fin au crédit d’impôt fédéral accordé aux personnes qui souscrivent aux fonds de travailleurs (Fondaction CSN et Fonds de solidarité FTQ). Cette décision inattendue fera énormément de tort aux petites et aux moyennes entreprises du Québec et, ultimement, aux travailleuses et aux travailleurs d’ici qui y gagnent leur vie.
N’en déplaise à Stephen Harper, les fonds de travailleurs sont efficaces pour stimuler l’économie du Québec et du Canada. En fournissant un capital de risque important, en finançant à hauteur de plus de 100 millions de dollars les centres locaux de développement (CLD) à travers la province et en donnant un important incitatif à la retraite à des milliers de Québécoises et de Québécois, les fonds de travailleurs participent à la santé et à la vigueur de notre économie.
Une manœuvre antisyndicale
Ce que le gouvernement conservateur vient de faire, sous prétexte de mesures d’austérité, c’est de s’attaquer à l’économie du Québec et, surtout, aux syndicats. Jamais Stephen Harper n’a caché son désir d’affaiblir les syndicats au pays, voire de les faire disparaître. Cette attaque, car c’en est une, fait fi des autres décisions de ce gouvernement et, surtout, elle fait fi des faits. Le Fonds de solidarité FTQ et Fondaction CSN sont, sans contredit, des outils économiques importants pour le Québec, des créateurs de richesse et d’emplois.
Après avoir mis en place une réforme ignoble de l’assurance-emploi, Stephen Harper continue le saccage en s’assurant qu’on ne pourra pas développer d’emplois dans les régions du Québec en retirant aux entreprises une source de capital de risque locale et engagée. L’aveuglement idéologique du gouvernement conservateur le pousse à faire tout, et son contraire, dans le seul but de s’attaquer aux travailleuses, aux travailleurs et aux organisations qui défendent leurs droits et leurs intérêts.