Le SCFP souligne que le problème en santé ne réside pas dans les outils de triage, qu’ils soient gérés par un ou une téléphoniste ou un modèle d’intelligence artificielle, mais bien dans le manque criant de main-d’œuvre. Ce déficit structurel, exacerbé par des années de compressions et de sous-financement, entraîne des répercussions directes sur la capacité de la clientèle du réseau à accéder aux soins nécessaires.
« Qu’il s’agisse d’une téléphoniste ou d’une IA, le résultat sera le même : les patients seront orientés vers les urgences parce qu’il manque de médecins, d’infirmières et de spécialistes disponibles pour les prendre en charge. Ce n’est pas une machine qui va régler les enjeux humains et structurels d’un réseau à bout de souffle », déplore Karine Cabana, coordonnatrice du secteur des affaires sociales du SCFP.
Ce projet d’IA suscite d’autant plus d’inquiétudes qu’il s’inscrit en contradiction avec les demandes actuelles du gouvernement. Alors que celui-ci exige des établissements de santé de réduire leurs dépenses administratives, il introduit une nouvelle dépense, potentiellement coûteuse et sans limites clairement définies. Le passé a démontré que les solutions technologiques mal planifiées deviennent fréquemment des gouffres financiers pour les gouvernements.
« En demandant de couper dans l’administratif tout en lançant un projet aussi incertain et dispendieux, le gouvernement envoie un message confus et incohérent. Nous ne sommes pas contre des solutions qui peuvent réellement améliorer le système de santé, mais, encore une fois, il fait fausse route. Les employés de la santé ont besoin de renforts humains, pas d’une improvisation technologique qui détourne des ressources précieuses », ajoute Fanny Demontigny, présidente du secteur des affaires sociales du SCFP.
Le SCFP appelle le gouvernement à cesser de chercher des raccourcis technologiques et à prioriser l’embauche, la formation et le soutien des travailleuses et travailleurs de la santé. Un système performant passe d’abord et avant tout par les gens qui y travaillent et par des investissements cohérents dans les services de première ligne.
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