Édition du 15 octobre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Budget Girard

Budget Eric Girard – une revue de presse

Presse-toi à gauche vous offre de nouveau une revue des réactions syndicales, populaires et politiques suite au dépôt du budget du gouvernement caquiste. Les communiqués seront ajoutés au fur et à mesure de leur publication.


Budget 2022-2023 : 5 fois où la CAQ a oublié les régions (QS)

QUÉBEC, le 26 mars 2022 - Émilise Lessard-Therrien, responsable de Québec solidaire en matière de développement régional, estime que la CAQ a carrément oublié les régions dans son budget présenté la semaine dernière. Le budget du gouvernement ne répond aucunement à la crise du coût de la vie et à la crise climatique, et il n’y a rien de notable pour les régions alors que les besoins sont immenses.

« À part pour profiter de leurs ressources naturelles, la CAQ n’a aucun intérêt pour les régions. C’est flagrant. Elle aime bien nos mines, nos forêts et nos ressources, mais n’est pas prête à investir pour les gens qui y habitent. Il n’y a pas de mesures spécifiques pour nous aider avec nos services publics qui nous font grandement défaut, pour le logement qui nous manque cruellement et pour la pénurie de main-d’œuvre qui hypothèque notre développement », explique la députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.

1. Le logement

La crise du logement est catastrophique en région et c’est la première condition pour l’établissement durable de nouveaux arrivants. Plusieurs villes, comme Rimouski qui a actuellement un taux d’inoccupation de 0,2%, avaient des attentes élevées et ont raison d’être déçues.

« Chez nous, à Rouyn-Noranda, le taux d’inoccupation est de 0,3%. C’est critique ! Le gouvernement prévoit des miettes, un dixième de ce qui est demandé, en matière de logements sociaux et communautaires ! C’est insuffisant et ça démontre, encore une fois, à quel point la CAQ est déconnectée des besoins des gens », dit-elle.

2. Places en services de garde

« Le manque de place en service de garde exacerbe la pénurie de main-d’œuvre en région. Combien de familles choisissent de quitter leur nouvelle région d’accueil pour retourner auprès de leur famille faute de place en service de garde ? C’est un réel enjeu ! Et le gouvernement ne prévoit aucune mesure dans son budget pour aider les familles dont un parent doit faire le choix de rester à la maison. Ces familles-là, elles quittent nos régions et le gouvernement n’a rien proposé pour les aider », déplore la députée solidaire.

3. Le transport en région

En pleine crise climatique et devant la hausse du prix de l’essence qui affecte particulièrement les gens des régions, le budget de la CAQ ne prévoit aucun nouveau montant pour développer l’offre en transport collectif régional.

« Développer et structurer le transport collectif en région, c’est possible et j’ai même proposé une solution au gouvernement la semaine dernière, mais la CAQ n’a pas ce courage politique. Elle ne peut entrevoir le transport collectif autrement que par des métros, des REM et des tramways. Le transport interurbain va rester sur le respirateur artificiel avec la reconduction d’un programme d’urgence pour un an seulement au lieu de le pérenniser et le bonifier. L’asphalte par contre, ça il y en a dans le budget. Il est plus que temps qu’on investisse dans des projets publics et collectifs de transports régionaux, comme le réclame Québec solidaire depuis des années » conclut Émilise Lessard-Therrien.

4. La lutte aux changements climatiques

« La CAQ avait les moyens d’agir dans son budget, mais c’est un autre rendez-vous manqué. Les gens dans les régions veulent jouer leur rôle dans la transition écologique, mais on ne leur offre aucune opportunité pour le faire. Nous avions proposé en novembre dernier l’implantation de conseils régionaux de transition avec des inventaires régionaux de GES. Si on veut que les gens se sentent interpellés, il faut rapprocher la lutte du plancher des vaches. Ça commence par savoir, en région, ça ressemble à quoi nos émissions de GES », explique la députée qui est aussi la responsable en matière d’environnement.

5. La pénurie de main-d’œuvre

Une somme de 80 M$ est prévue pour « favoriser l’attraction des personnes immigrantes en région » répartie pour 5 ans, mais seulement à partir de l’année 2023-2024.

« Il n’y a rien de prévu cette année ! C’est tellement fâchant ! Nos services publics s’écroulent parce qu’il manque de monde, nos entreprises freinent leur développement faute d’employés, nos restaurants et nos commerces sont contraints de réduire leurs heures d’ouverture et on ne prévoit absolument rien pour eux cette année. C’est un signe de plus de l’abandon des régions par ce gouvernement », a martelé Mme Lessard-Therrien.


Budget Girard : Préparons-nous à une hausse de l’itinérance au Québec (RSIQ)

MONTRÉAL, le 25 mars 2022 - Tout porte à croire que dans les années à venir, nous assisterons à une hausse de l’itinérance au Québec. Pour prévenir et réduire efficacement l’itinérance, il faut à tout prix agir sur la pauvreté, l’accessibilité à des logements sociaux avec soutien communautaire et le financement adéquat du milieu communautaire. Le Réseau SOLIDARITÉ itinérance du Québec estime que le budget Girard ne donne pas de leviers suffisants pour y arriver.

Absence de logement social

Le RSIQ, à l’instar du FRAPRU, décrie l’absence de financement pour de nouvelles unités de logement social du programme AccèsLogis. Le budget prévoit seulement les unités déjà annoncées confirmant l’abandon du programme. Nous sommes très loin des 10 000 nouvelles unités nécessaires et demandées. En plus, de ne pas reconnaître la crise du logement, le gouvernement se désengage vis-à-vis le logement social et effectue un virage vers la privatisation de celui-ci : scénario catastrophique pour les personnes en situation d’itinérance ou à risque de l’être.

Aucune mesure structurante pour augmenter le revenu

La pauvreté est aussi un des facteurs sociaux majeurs qui génèrent de l’itinérance au Québec. Le présent budget n’offre aucune mesure structurante pour lutter contre les impacts sur les revenus des personnes en situation d’itinérance ou à risque de l’être causé par l’inflation et la pandémie. Le RSIQ se questionne quant au gaspillage de 3,2 milliards pour le crédit d’impôt de 500$ et de l’occasion manquée de s’attaquer structurellement à la pauvreté et aux inégalités socioéconomiques. Un crédit d’impôt ne se rendra pas ou très peu aux personnes en situation d’itinérance.

Financement insuffisant des organismes communautaires

La présence d’une section entière qui vise à reconnaitre l’apport et renforcer l’action du milieu communautaire est un premier pas vers la reconnaissance qu’à cruellement manqué le milieu dans les 2 dernières années. Les besoins des organismes communautaires sont actuellement documentés à la hauteur de 460 millions de dollars supplémentaires par année. Le budget Girard rehausse ce financement de seulement 117,2 M de dollars pour 2022-2023 ce qui ne répondra qu’à un quart des besoins identifiés. Ces montants ne permettront pas d’atténuer l’énorme pression qu’a engendrée la pandémie sur les groupes communautaires en itinérance, l’épuisement des équipes de travail et encore moins les besoins supplémentaires qui émergeront dans un avenir rapproché.

Pour prévenir et réduire l’itinérance le gouvernement doit prendre ses responsabilités et :

 Assurer la poursuite du programme AccèsLogis en finançant une nouvelle programmation qui inclut du soutien communautaire et 10 000 logements sociaux par année ;

 Mettre en place des mesures structurantes de lutte contre la pauvreté, entre autres poursuivre le rehaussement du financement pour les prestations destinées aux personnes en situation de pauvreté ;

 S’engager davantage dans le chemin de la reconnaissance et combler rapidement le déficit restant de 342,8 millions pour le financement des organismes communautaires en 2022-2023.


Budget provincial 2022 - Beaucoup d’argent pour le béton, mais très peu pour les soins à domicile et pour enrayer l’appauvrissement des aînés (AREQ-CSQ)

QUÉBEC, le 23 mars 2022 - L’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ-CSQ) s’étonne que le budget proposé par le gouvernement n’accorde pas plus d’importance aux soins à domicile. Des effets tragiques de la pandémie avaient pourtant accru le souhait de la majorité des aînés qui préfère vivre dans le domicile de leur choix plutôt que dans les milieux de vie collectifs. En contrepartie, le gouvernement répond à une partie des demandes de l’AREQ quant à la réfection des CHSLD vétustes.

« Encore une fois, on priorise le béton. On ne fait que réparer des années de laisser-aller en injectant plus d’un milliard de dollars pour la reconstruction d’établissements en mauvais état. C’est bien, mais d’un autre côté on pelte un problème majeur par en avant en négligeant les soins à domicile. Avec seulement 137 millions de dollars, c’est insuffisant pour répondre aux besoins des aînés », souligne Lise Lapointe, présidente de l’AREQ.

Plus de 41 000 Québécois attendent un service à domicile

Rappelons que plus de 41 000 personnes sont en attente pour des services et des soins à domicile, un nombre qui a bondi de 20 % depuis trois ans. Or, avec le défi démographique qui nous attend, nous savons depuis des décennies que nous devons investir massivement dans les soins à domicile (maisons, appartements, condos ou résidences pour aînés autonomes) pour permettre à la majorité des personnes aînées de rester là où elles le veulent, le plus longtemps possible. Par ailleurs, seulement 3 % des aînés de 65 ans et plus vivent en centre d’hébergement et de soins de longue durée.

« Cela a été démontré maintes fois que des soins et des services à domicile permettent de retarder le recours aux CHSLD, et c’est le souhait exprimé par la grande majorité des aînés. En négligeant une fois de plus les soins à domicile, nous accentuons la pression sur les centres d’hébergement », ajoute Mme Lapointe.

Le pouvoir d’achat décroissant des aînés

L’AREQ accueille favorablement le 500 $ remis aux personnes avec un revenu de moins de 100 000 $, ce qui est susceptible d’aider ponctuellement les personnes aînées à faible revenu. Or, il ne s’agit que d’une mesure temporaire et l’AREQ milite pour des solutions permanentes afin d’éviter l’appauvrissement des aînés, dont plusieurs milliers n’ont pas de rentes pleinement indexées au coût de la vie.

« Le prix des denrées alimentaires ne va pas diminuer par magie le 1er janvier 2023. Le gouvernement doit trouver des solutions durables pour contrer la perte de pouvoir d’achat des aînés due à l’inflation. Les aînés ont besoin de mesures financières plus importantes qui perdureront dans le temps, plutôt que d’un chèque à la veille des élections », affirme Mme Lapointe.

Le privé en santé sous la loupe

L’AREQ s’inquiète de l’ouverture au secteur privé en santé, notamment en ce qui concerne les soins aux personnes les plus vulnérables de notre société. Ainsi, l’AREQ salue la volonté du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) de poursuivre la réduction du recours aux agences privées. Par ailleurs, le gouvernement a répondu à la demande de l’AREQ visant à conventionner les CHSLD privés.

Enfin, l’AREQ demande que les sommes additionnelles prévues au budget du MSSS permettent réellement de reconstruire le système de santé mis à mal depuis des décennies par des réformes successives qui n’ont pas permis d’assurer l’accessibilité aux soins pour toute la population.


Budget Girard : Le FRAPRU dénonce l’abandon du logement social en pleine crise du logement

QUÉBEC, le 23 mars 2022 - Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) réagit avec consternation au dernier budget déposé avant les élections générales par le ministre des Finances du Québec, Éric Girard. Alors que la pénurie de logements locatifs atteint presque tout le Québec, prenant en plusieurs endroits une ampleur dramatique, et que les loyers continuent de grimper en flèche, rendant intenable la situation des locataires à faibles et modestes revenus, le budget n’annonce le financement d’aucune nouvelle unité de logement social dans le programme AccèsLogis. « Comment le gouvernement Legault peut-il ignorer aussi grossièrement la crise du logement ? Comment peut-il abandonner ainsi des milliers de ménages locataires désespérés ? », a réagi la porte-parole du regroupement, Véronique Laflamme.

L’absence d’investissements pour la réalisation de nouveaux logements sociaux et communautaires dans le programme AccèsLogis, scandalise le FRAPRU qui y voit la preuve de son abandon par le gouvernement. Selon le regroupement, ça aurait été pourtant la façon la plus rapide de mettre rapidement en chantier des projets d’habitation sociale en attente de financement. Véronique Laflamme accuse le gouvernement de parler des deux côtés de la bouche : « la ministre de l’habitation, Andrée Laforest, continue d’affirmer qu’AccèsLogis se poursuit en complémentarité du nouveau Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ), mais le budget ne lui donne ni les moyens de finaliser enfin la totalité des milliers de logements déjà annoncés, qui sont bloqués faute d’un financement insuffisant, ni les moyens d’en réaliser d’autres ».

« Résultat : en quatre ans, le gouvernement Legault n’aura pas réalisé sa promesse électorale de livrer les 15 000 logements sociaux déjà prévus1, comme la CAQ s’y est engagé en campagne électorale, et n’aura financé que 500 nouveaux logements sociaux, alors que des projets comptant pour un total de 10 000 logements sont en attente de financement », résume la porte-parole du FRAPRU. « C’est scandaleux de constater à quel point le gouvernement minimise l’urgence des besoins », dénonce-t-elle. Pas moins de 38 000 ménages locataires à faibles revenus sont pourtant en attente pour une habitation à loyer modique et 196 000 ménages locataires du Québec consacrent plus de la moitié de leurs revenus pour se loger.

Dans son plan budgétaire, le gouvernement affirme investir des sommes importantes pour augmenter l’offre de logements sociaux et abordables. Pourtant seulement 100 millions $ pour 1000 logements supplémentaires dans le nouveau programme d’habitation abordable (PHAQ) sont prévus d’ici 2026-2027. 247 millions $ ont également été budgétés pour compléter la livraison de 3 500 logements sociaux déjà annoncés. Alors que Montréal demandait 250 millions $ à cette fin, le plan budgétaire ne lui réserve que 30 millions $. « C’est tout simplement choquant ! Il faut le dire clairement : 350 millions $ pour construire des logements pour les ménages à revenus faibles et modestes, ce ne sont pas des sommes importantes ; c’est très très loin de répondre aux besoins urgents et aux demandes répétées du milieu communautaire en habitation, et à celles du milieu municipal », dénonce la porte-parole du FRAPRU.

« Le gouvernement Legault refuse sciemment aux municipalités qui ont pris des engagements les moyens de les réaliser », constate Véronique Laflamme. Alors que l’Union des municipalités du Québec (UMQ) demandait le financement 4500 logements sociaux et de 13 400 « abordables » par année, « avec 1000 logements abordables dont une partie pourrait être sous forme de logement social ou communautaire, on est bien loin du compte », ajoute-t-elle. Le FRAPRU rappelle que, même si le premier appel de projets du nouveau programme pour lequel la mise à jour économique et financière annonçait 2200 logements a finalement été lancé le 1er mars, celui-ci favorise le secteur privé et que les modalités qui se font toujours attendre, entraînent des embûches particulières pour les groupes mettant sur pied des logements sociaux et communautaires, forcés de revoir complètement leurs projets.

Dans ce contexte, le regroupement s’explique mal les choix du gouvernement caquiste, qui démontrent que les moyens ne manquaient pourtant pas. Il décaisse en effet 3,2 milliards $ dès cette année pour des chèques de 500 $, dont pourront bénéficier tous les adultes ayant un revenu de moins de 100 000$, pour faire face au coût de la vie. « On est aux prises avec un évident manque de volonté politique d’investir dans des mesures structurantes », dénonce Véronique Laflamme, qui critique le caractère électoraliste de cette mesure. « Ce n’est pas avec l’envoi d’un chèque, comme le prévoit le budget, que l’on va être en mesure de faire face à l’augmentation du coût de la vie, surtout que, dans le cas du logement, elle a des causes structurelles nécessitant à la fois un accroissement majeur de l’offre de logements hors marché, et un contrôle plus efficace des loyers », commente la porte-parole.

Privatisation de l’aide au logement dénoncée

Le budget confirme le virage majeur imposé par le gouvernement Legault en matière d’aide au logement, d’abord avec le PHAQ qui promet des subventions publiques aux promoteurs privés, sans fixer aucun objectif de logements sociaux à réaliser. « On met sur le même pied le secteur sans but lucratif, hors marché, qui ne répond pas à une logique spéculative et qui développe des propriétés collectives qui demeureront abordables dans le temps, et le marché privé », déplore Véronique Laflamme.

Le budget 2022-2023 prévoit le financement de 1600 nouvelles unités de supplément au loyer privé. Selon Véronique Laflamme, « le supplément au loyer privé, même s’il peut être utile en situation d’urgence, ne crée pas de nouveaux logements locatifs à bas loyer, alors qu’il en manque cruellement ». Elle précise qu’en situation de pénurie, de nombreux propriétaires refusent ces subventions parce qu’ils les trouvent trop contraignantes. De plus, avec les sommets qu’atteignent les loyers sur le marché privé, le FRAPRU s’inquiète que les fonds publics servent à subventionner des logements de plus en plus chers, qui n’ont en plus, aucun effet structurant.

Pour répondre aux besoins criants, le FRAPRU estime qu’il est plus urgent que jamais de lancer un grand chantier de 50 000 logements sociaux en 5 ans, dont 10 000 dès 2022-2023, autant sous forme de coopératives, que d’OSBL d’habitation et de logements publics. Il demande au gouvernement Legault d’ajouter des investissements supplémentaires immédiatement et d’adopter une politique globale en habitation basée sur la reconnaissance du droit au logement. Il annonce d’ailleurs la tenue d’une manifestation le 2 avril prochain à Montréal, afin de le lui rappeler.


Budget 2022 : L’égalité pour toutes les femmes n’est pas la priorité de la CAQ (Groupe des 13)

Montréal, 23 mars 2022 - Dans son budget 2022-2023, le gouvernement semble avoir fait fi des impacts de la pandémie sur les femmes. Le constat s’impose pour les groupes et regroupements nationaux féministes (membres du Groupe des 13) alors qu’une Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes est budgétée pour une durée de cinq années, avec un financement inférieur à celui de la stratégie précédente, qui était déjà nettement insuffisant et structurant. Le dévoilement de quatre objectifs gouvernementaux n’est pas suffisant pour tendre vers l’atteinte de l’égalité pour toutes les femmes ! Par cette proposition, quelle valeur le gouvernement accorde-t-il à l’égalité entre les femmes et les hommes et entre toutes les femmes ?

« Les récentes consultations menées par le Secrétariat à la condition féminine (SCF) ont montré les nombreux et substantiels enjeux qui préoccupent les mouvements féministes et sur lesquels des mesures gouvernementales sont attendues. Pensons notamment aux enjeux environnementaux, à la régionalisation et au transport collectif. » partage Marie-Andrée Gauthier, coordonnatrice générale au Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec. L’objectif spécifique de réduire les inégalités pour les femmes vivant de multiples discriminations est intéressant. Toutefois, il est espéré de voir des actions structurantes qui agiront à la racine des systèmes d’oppressions, tels que le racisme, le capacitisme, le colonialisme et la lesbophobie.

L’annonce de financement, à la hauteur de 7 millions de dollars, pour appuyer des organismes qui ont pour mission de promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes est une annonce significative. La reconnaissance de l’expertise des groupes de femmes pour l’amélioration de leurs conditions de vie est attendue. Un tel geste de la part du gouvernement sera fort de sens et contribuera inévitablement à l’égalité pour toutes les femmes.

Dans l’attente d’avoir un ministère des Femmes et de l’Égalité , il est heureux de constater que le Secrétariat à la condition féminine aura davantage de moyens financiers, notamment pour que l’analyse différenciée selon les sexes dans une perspective intersectionnelle (ADS+) soit appliquée de manière transversale au sein de l’appareil gouvernemental.

Les mesures de soutien économique proposées par le gouvernement ne sont pas significatives pour sortir les femmes de la pauvreté ; elles ne sont pas suffisamment ambitieuses tout particulièrement pour celles qui vivent des parcours de vie complexes et difficiles. « Il est aberrant que les enjeux criants tels que le manque de places en garderie et la crise du logement ne représentent pas des investissements considérables qui sont nécessaires pour les femmes à la croisée d’oppressions. » ajoute Mme Gauthier.

En matière de violence, il est raisonnable de se demander si les montants annoncés permettront d’accompagner les femmes de manière adéquate.

Les groupes et regroupements nationaux féministes seront au rendez-vous dans les prochaines semaines afin d’obtenir des éclaircissements quant aux chiffres dévoilés. Les différentes stratégies gouvernementales qui les accompagneront sauront être gages de l’importance que le gouvernement actuel accorde aux femmes.

Signataires membres du Groupe des Treize (G13) :

Action santé femmes

Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale

Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine

Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail

DAWN-RAFH Canada

Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec

Fédération des femmes du Québec

Fédération des maisons d’hébergement pour femmes

Fédération du Québec pour le planning des naissances

Femmes Autochtones du Québec

L’R des centres de femmes du Québec

Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale

Regroupement Naissance-Respectées

Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel

Relais-femmes

Réseau d’action pour l’égalité des femmes immigrées et racisées du Québec

Réseau des lesbiennes du Québec– Femmes de la diversité sexuelle

Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec

Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes


Budget 2022-2023 : 117 M $ pour soutenir le milieu communautaire en 2022-2023 (RQACA)

TIOHTIÁ:KE, MONTRÉAL, le 23 mars 2022 - Le Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA) se réjouit de la confirmation du Plan d’action gouvernemental en matière d’action communautaire (PAGAC), mais reste sur sa faim quant aux investissements de seulement 117 M $, pour l’année 2022-2023. Dans cinq ans, l’investissement atteindra 234 M $ récurrents à la mission, ce qui ne représente que la moitié des besoins actuels des organismes communautaires autonomes.

« Nous reconnaissons que les sommes annoncées à la mission sont inégalées et récurrentes. Elles surviennent à la suite d’une vague de grève et d’actions historiques de la campagne Engagez-vous pour le communautaire qui a mobilisé plus de 1 600 organismes du milieu communautaire. Toutefois, ce qui nous déçoit c’est que pour 2022-2023, les sommes ne représentent qu’une infime partie (25 %) des besoins sur le terrain, et n’atteindront dans cinq ans que la moitié. Il faut souligner que c’est en grande partie grâce au milieu communautaire que le filet social a été maintenu durant la pandémie. »

 Caroline Toupin, coordonnatrice du RQ-ACA

Un PAGAC, après 15 ans d’attente

Le Réseau travaille depuis 2008 pour la confirmation du PAGAC : nous pouvons être fiers du travail collectif accompli. Des incertitudes demeurent tout de même puisque ce Plan doit être déposé avant que la législature actuelle ne tire à sa fin, afin d’être mis en place à temps.

Par ailleurs, des sommes sont prévues pour financer des organismes en attente d’un premier financement, ce qui répond à l’une de nos priorités. Dès cette année, 5 M $ leur seront accordés, un montant qui augmentera jusqu’à 15 M $ en 2026-2027.

« Nous soulignons l’écoute du ministre du Travail, de l’emploi et de la Solidarité sociale, M. Jean Boulet, ainsi que de toute son équipe dans l’élaboration du PAGAC et nous continuerons de collaborer avec eux. Notre objectif reste l’atteinte de l’ensemble des besoins réels de financement à la mission, chiffrés à 460 M $ indexés et récurrents avant la pandémie. »

 Marie-Line Audet, présidente du RQ-ACA

Des incertitudes demeurent

D’ici le dépôt et l’adoption du PAGAC, le RQ-ACA s’inquiète de l’équité dans la répartition des sommes à travers tous les organismes communautaires qui en ont besoin. Le RQ-ACA et ses membres analyseront avec intérêt les tenants et aboutissants du Plan d’action afin de s’assurer de ne laisser personne derrière.


Budget 2022-2023 : seulement 37,1 M$ de plus pour 3000 groupes communautaires en santé et services sociaux, une réponse offensante face au soutien qu’ils apportent à la population (TRPOCB)

MONTRÉAL, le 22 mars 2022 - La Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles (Table) et la campagne CA$$$H — Communautaire autonome en santé et services sociaux — Haussez le financement sont outragées de constater que les revendications des groupes communautaires autonomes du domaine de la santé et des services sociaux n’aient pas été entendues, malgré ce que le gouvernement avait laissé croire depuis plusieurs semaines. Le budget 2022 n’ajoute que 37,1 M$ pour rehausser le financement à la mission globale du Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC), à l’intérieur d’une enveloppe également insuffisante de 117,2 M$ à l’intention de l’ensemble du mouvement de l’action communautaire autonome pour la prochaine année.

Rappelons que le PSOC, administré par le ministère de la Santé et des Services sociaux, est destiné aux 3000 groupes communautaires, équivalant aux ¾ de l’ensemble des groupes soutenus par les programmes d’autres ministères. « En plus d’être globalement très insuffisant, il est illogique que la part prévue pour le PSOC, qui est le plus imposant des programmes de financement, représente moins du tiers de l’annonce pour cette année, et même moins du quart, en regard du total qui sera atteint dans 5 ans », déplore Gaëlle Fedida, présidente de la Table.

Considérant l’objectif de 370 M$ demandé dans le cadre de la campagne CA$$$H —Communautaire autonome en santé et services sociaux — Haussez le financement, l’annonce d’aujourd’hui n’atteint que 10 % du montant revendiqué. « C’est famélique. Non seulement le montant est très loin de répondre aux besoins de cette année, mais c’est encore pire lorsqu’on pense que les besoins ont continué de croître. Même au bout des 5 années du plan présenté, le gouvernement n’injectera que 40,1 M$ par année aux subventions, plafond qui sera atteint dès l’année prochaine. Nous sommes bien loin du 370 M$ qui était nécessaire dès 2018, lors de l’établissement de la revendication », s’insurge Jean-Pierre Ruchon, du comité de coordination de la campagne CA$$$H.

« À l’aube du dépôt du Plan d’action gouvernemental en action communautaire (PAGAC), le gouvernement pouvait donner du souffle aux organismes communautaires, mais ce n’est pas ce qu’on constate. Pour les groupes du domaine de la santé et des services sociaux, le plan proposé n’offre aucune perspective d’amélioration. Ce n’est pas avec un rehaussement moyen de 12 000 $ que les communautés vont obtenir le soutien qu’elles attendent de la part de groupes communautaires qu’elles se sont donné », conclut Mercédez Roberge, coordonnatrice.

Alors que ce budget est le dernier du gouvernement Legault avant les élections, les organismes réunis au sein de la Table et de la campagne CA$$$H s’attendaient à beaucoup mieux. Le gouvernement les oblige aujourd’hui à accroître leurs actions pour obtenir un soutien cohérent avec leur apport social.


Le budget montre que le gouvernement Legault ne comprend toujours pas l’urgence d’agir en matière d’environnement, déplore Nature Québec

Québec, le 22 mars 2022 – Nature Québec se désole des maigres investissements additionnels présentés dans le budget 2022-2023 pour lutter contre la crise climatique et protéger la biodiversité. Selon l’organisation environnementale, ce budget est la preuve que le gouvernement Legault ne comprend toujours pas qu’il y a urgence d’agir en matière d’environnement pour éviter le pire.

La protection de l’environnement a été identifiée dans le budget comme une priorité du gouvernement au côté du soutien aux collectivités, de l’éducation, de la croissance économique, de la santé et de la réponse à l’inflation. Nature Québec reconnaît que ces secteurs sont tous prioritaires et méritent des investissements importants, mais l’organisation déplore que l’environnement n’obtienne qu’un maigre 357 millions de dollars en investissements additionnels comparativement aux investissements d’entre 2,2 et 8,9 milliards de dollars pour les cinq autres priorités.

« Malgré les beaux discours et quelques investissements cosmétiques, l’environnement est encore cette année le grand perdant du budget. Si c’était réellement une priorité du gouvernement, les investissements additionnels auraient été comparables aux autres secteurs prioritaires identifiés dans le budget. Ce budget aurait dû être le budget de l’action climatique et environnementale, mais il est clair que le gouvernement Legault ne comprend toujours pas l’urgence d’agir face aux crises du climat et de la biodiversité », dénonce Alice-Anne Simard, directrice générale de Nature Québec.

L’organisation environnementale est surprise que le budget n’inclut aucun nouvel investissement pour que le Québec atteigne sa cible en matière de conservation de la nature. « Le budget n’offre aucun nouvel investissement pour développer le réseau d’aires protégées alors que le gouvernement s’est engagé à atteindre 30% d’aires protégées d’ici 2030. Des efforts substantiels seront nécessaires dans les huit prochaines années pour atteindre cette cible internationale, et des investissements additionnels auraient donc dû être prévus dès cette année », explique Mme Simard.

Alors que rien n’est prévu au budget pour créer de nouvelles aires protégées, l’industrie forestière bénéficiera pour sa part d’un soutien additionnel de l’ordre de 152 millions de dollars, notamment pour construire des chemins forestiers et récolter plus de bois sous le prétexte que les forêts publiques seraient gravement affectées par la tordeuse des bourgeons de l’épinette. « C’est une aberration que le budget présente aujourd’hui des millions additionnels pour l’industrie forestière alors que l’émission Enquête a montré la semaine dernière que la tordeuse des bourgeons de l’épinette est un faux prétexte utilisé par l’industrie forestière pour que le ministère des Forêts la subventionne grassement à couper toujours plus les forêts. Au moins autant d’investissements devraient aller à protéger les forêts québécoises qu’à les raser », explique Mme Simard.

Le budget prévoit 1 milliard de dollars de plus pour le Plan de mise en œuvre 2022-2027 du Plan pour une économie verte 2030 qui sera présenté dans les prochaines semaines, mais ces sommes proviendront majoritairement des revenus additionnels prévus provenant du marché du carbone. « Nous attendons de pied ferme le nouveau plan de mise en œuvre du Plan pour une économie verte, parce que le plan actuel permettrait au Québec d’atteindre à peine 50% de sa cible pour 2030. Nous demandons donc plus d’efforts et des nouveaux investissements de la part du gouvernement pour ce plan, et pas seulement des sommes additionnelles provenant du marché du carbone, sans quoi nous manquerons encore notre cible de réduction des émissions de GES », explique Mme Simard.

Nature Québec accueille positivement les investissements de 117,2 millions de dollars et 49 millions de dollars prévus respectivement pour les plans climat des villes de Montréal et Québec. « Le soutien financier aux plans climat de Montréal et Québec est une excellente nouvelle, mais les investissements devraient être beaucoup plus élevés et être élargis à toutes les municipalités du Québec qui auront besoin du gouvernement pour décarboniser leurs bâtiments et augmenter leur résilience face aux canicules et aux inondations grâce aux infrastructures vertes », explique Mme Simard. « L’équivalent de 1% des investissements en infrastructures publiques, soit environ 142 millions de dollars, aurait dû aller à la création de nouvelles infrastructures vertes, comme par exemple le verdissement des rues, des toits, des écoles et des hôpitaux afin de lutter contre les îlots de chaleur et la pollution atmosphérique », affirme Mme Simard.

En conclusion, Nature Québec espère que l’équilibre sera rétabli entre les beaux discours et les mesures concrètes mises en œuvre pour s’attaquer aux crises du climat et de la biodiversité. « À s’entêter à jouer ce numéro de funambule entre affirmer que l’environnement est une priorité et n’y investir que des peanuts, le gouvernement Legault risque de faire tomber le Québec dans le vide », conclut Mme Simard.


Un budget incomplet, déplore le Réseau FADOQ

MONTRÉAL, le 22 mars 2022 - Le Réseau FADOQ salue les investissements en soins et services aux aînés ainsi qu’aux proches aidants annoncés dans le budget provincial, mais déplore que les deux tiers de ceux-ci soient consacrés aux ressources dans les établissements.

« Il faut amorcer dès maintenant le virage vers les soins et services à domicile. C’est ce que souhaitent les personnes aînées. Nous sentons une volonté du gouvernement avec 785 millions $ additionnels en soutien à domicile. Nous serons attentifs lorsque le plan de refondation du ministre Dubé sera détaillé », affirme la présidente du Réseau FADOQ, Gisèle Tassé-Goodman.

Malgré les investissements en main-d’œuvre dans le domaine de la santé, le gouvernement du Québec ne s’est pas engagé dans la nécessaire modification des ratios professionnels en soins/patients. Ce mot n’est même pas mentionné une seule fois dans le budget. Cela doit pourtant être un objectif incontournable afin d’offrir des soins plus humains à la population et éviter d’épuiser le personnel soignant.

Beaucoup d’aspects du budget touchant le domaine de la santé demeurent flous. Nous espérons qu’ils seront plus concrets dans le plan de refondation du système de santé.

Une mesure de courte durée

Le montant de 500 $ offert aux adultes ayant un revenu de 100 000 $ et moins permettra aux personnes aînées de limiter l’impact de l’inflation sur leur portefeuille. Cependant, le Réseau FADOQ déplore le caractère ponctuel de cette mesure. Il aurait été préférable de cibler des mesures qui aideraient les aînés avec leurs besoins récurrents.

Nous avions d’ailleurs proposé d’instaurer une subvention (ou une couverture par la RAMQ) renouvelable tous les cinq ans pour les personnes de 65 ans et plus à faible revenu pour l’achat d’une prothèse dentaire, de lunettes ou d’appareils auditifs, autant de dépenses importantes pouvant déséquilibrer un budget personnel.

Une réduction qui envoie un mauvais message

Le gouvernement a annoncé une réduction de 4 millions $ du financement du Programme de soutien aux personnes aînées en situation de vulnérabilité.

Ce programme du ministère de la Santé et des Services sociaux permet de planifier, conseiller, coordonner et soutenir des politiques ou mesures propices à combattre les préjugés et l’âgisme, et favoriser la participation, la santé et la sécurité des personnes aînées, et ce, dans une perspective d’équité intergénérationnelle et de respect de la diversité.

L’âgisme, un enjeu qui nous préoccupe au Réseau FADOQ, doit être combattu. Nous considérons que cette réduction de financement envoie un mauvais message.

Le Réseau FADOQ salue toutefois l’investissement de 14,4 millions $ sur cinq ans pour prolonger les centres d’assistance et d’accompagnement aux plaintes. Il s’agit d’une bonne nouvelle en raison du contexte actuel entourant le logement.


Budget 2022-2023 : Toujours trop peu pour répondre aux besoins criants des ados du Québec (RMJQ)

MONTRÉAL, le 22 mars 2022 - Le Regroupement des maisons des jeunes du Québec (RMJQ) est véritablement déçu de la faible augmentation des subventions accordées aux organismes communautaires de partout au Québec. En effet, l’enveloppe totale de rehaussement du financement à la mission des 3 000 organismes en santé et services sociaux, soit 37,1 M$ pour l’année 2022-2023, ne correspond même pas aux 68 M$ nécessaires cette année pour assurer ne serait-ce que le fonctionnement de base des 217 maisons des jeunes (MDJ) membres du RMJQ.

« Nous attendrons de voir tous les détails lors de l’étude des crédits budgétaires, mais clairement les besoins criants de nos organismes communautaires n’ont pas été entendus malgré leur mobilisation historique au cours des dernières semaines », s’est désolé Nicholas Legault, directeur général du RMJQ. « Du côté des maisons des jeunes, nous ressentons une vive inquiétude, car ces nouvelles subventions ne permettront assurément pas de répondre aux besoins minimaux de fonctionnement des MDJ. Plusieurs d’entre elles seront toujours à risque de bris de service ou de fermer leurs portes, réduisant grandement leur capacité à accompagner les jeunes sur le terrain ».

Des besoins importants pour soutenir la jeunesse québécoise

Durant les dernières semaines, le RMJQ a lancé la campagne de mobilisation provinciale « Plus pour nos ados », une initiative d’envergure visant à obtenir le soutien de la population et des député.es politiques québécois.es face à ses demandes au gouvernement. Ceux-ci pouvaient signifier leur appui en signant une déclaration d’engagement. Au total, ce sont plus de 4 130 citoyen.nes, 169 élu.es et 403 organismes qui ont répondu à l’appel en joignant leur voix à celle du RMJQ.

À l’heure actuelle, les subventions à la mission que reçoivent les MDJ ne correspondent en moyenne qu’à un tiers seulement du budget nécessaire à leur fonctionnement de base. Ultimement, ce sont les adolescent.es qui en sont pénalisé.es. En effet, les MDJ sont très souvent le seul organisme s’adressant aux ados dans leur communauté et représentent une avenue centrale pour briser l’isolement et favoriser la santé physique et mentale de milliers de jeunes à travers l’ensemble du Québec. Leurs besoins sont aujourd’hui d’autant plus criants qu’ils ont été durement affectés par la pandémie, celle-ci ayant fortement exacerbé les problématiques de santé mentale, de violences et d’isolement.

« Le RMJQ et les maisons des jeunes du Québec ne baisseront pas les bras, continueront de se mobiliser et de faire entendre leur voix auprès du gouvernement pour enfin avoir les moyens de soutenir tous les ados du Québec qui viennent frapper à nos portes », a affirmé Nicholas Legault.


Budget du Québec 2022-2023 - Trop peu pour revitaliser les services publics et valoriser le personnel, juge le SPGQ

QUÉBEC, le 22 mars 2022 - Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) déplore l’absence de réinvestissement pour revitaliser les services publics, lesquels composent avec des moyens et des ressources de moins en moins adaptés pour répondre aux besoins sans cesse plus nombreux de la population.

« La pandémie a servi un électrochoc au gouvernement qui a dû reconnaître l’impérieuse nécessité de valoriser certains emplois en santé, en éducation et dans les services de garde. Toutefois, la pénurie de main-d’œuvre est généralisée : plusieurs ministères et organismes n’arrivent plus à rendre des services adaptés à l’ensemble de la population, faute de personnel en nombre suffisant pour répondre aux besoins. Avec ce budget, le gouvernement semble nous dire qu’il ne reconnaît pas cet enjeu pourtant criant. Saluons toutefois qu’il réinvestisse en éducation, en enseignement supérieur, en santé et en culture », indique Line Lamarre, présidente du SPGQ.

Selon le syndicat, ces impacts sur les services offerts à la population sont directement liés aux difficultés de l’État pour attirer et retenir du personnel expérimenté. Les emplois en pénurie dans l’administration publique sont légion, qu’on ne songe qu’aux curateurs délégués, psychologues, médecins vétérinaires, agronomes, inspecteurs, architectes, informaticiens et de nombreux autres. Le personnel de l’État ne cesse de perdre du pouvoir d’achat et il est de plus en plus nombreux à rechercher de meilleures conditions dans les administrations municipales, au gouvernement fédéral et dans les universités. Le budget déposé par le ministre Girard ne propose rien pour contrer cette fâcheuse tendance.

« Le manque de personnel entraîne aussi l’affaiblissement de l’expertise interne du gouvernement, de plus en plus dépendant de ressources externes, notamment dans les technologies de l’information. À ce titre, l’exemple du ministère de la Cybersécurité et du Numérique (MCN) est éloquent. Son ministre Éric Caire assurait que le MCN ne deviendrait pas un bar ouvert pour les consultants. Pourtant, récemment, il affirmait qu’ils représentaient 36 % des effectifs du ministère. Si ce n’est pas un bar ouvert à consultants, on se demande bien ce que c’est ! Le ministre Girard avait pourtant la marge de manœuvre pour contrer ce fléau qui engloutit des milliards année après année », indique la présidente du SPGQ.

En outre, le SPGQ estime que le gouvernement n’a pas pris acte de l’autre pandémie, celle qui a vu exploser la violence conjugale et familiale au Québec. Le ministre Girard semble peu sensible envers ces victimes en ne proposant aucun jour de congé sans perte de traitement. Le syndicat croit que Québec a gravement manqué le coche en rejetant l’idée d’offrir des jours de congés payés aux victimes de violence conjugale et familiale. Bref, rien pour leur permettre de s’absenter du travail afin de recevoir de l’aide, sans avoir à se préoccuper de leur sécurité financière. Soulignons néanmoins la volonté de favoriser l’égalité entre les femmes et les hommes.

« Le Québec avait une chance en or de faire en sorte que les victimes n’aient pas à s’inquiéter de subvenir à leurs besoins immédiats et, parfois, à ceux de leurs enfants. Le ministre Girard a choisi de faire du Québec une société tristement distincte en semblable matière, l’une des seules provinces canadiennes à ne rien offrir aux victimes de violence conjugale et familiale », regrette Mme Lamarre.

En raison des mesures d’austérité instaurées au Québec depuis 20 ans, sans parler de la pandémie de COVID-19 et de l’inflation galopante, le pouvoir d’achat des professionnels de l’administration québécoise ne cesse de s’éroder.

« Ce budget était aussi l’occasion rêvée pour revaloriser le secteur culturel. Plutôt que de s’attaquer à ce chantier, le gouvernement nous propose un budget à forte saveur électoraliste dans lequel il cherche à plaire à tous afin d’engranger des votes aux élections d’octobre prochain. Voilà une bien piètre façon de budgéter ! », conclut Line Lamarre.


Budget du Québec et logement : Le gouvernement Legault confirme l’abandon des ménages à faible revenu ! (RQOH)

MONTRÉAL, le 22 mars 2022 - Le Réseau québécois des OSBL d’habitation est estomaqué par un budget qui ne répond aucunement ni aux besoins des ménages québécois ni aux attentes exprimées partout à travers le Québec par les municipalités et les intervenants du secteur de l’habitation.

L’annonce de la construction de seulement 1000 nouveaux logements dits « abordables » en quatre ans frise le mépris alors que des centaines de milliers de ménages font face à des difficultés jamais vues pour se loger avec la pénurie de logements et les loyers qui augmentent en flèche. Au Québec, 82 000 ménages consacrent plus de 80 % de leur revenu au paiement du loyer.

« C’est dire à quel point l’annonce de ces 1000 logements est dérisoire, selon Chantal Desfossés, directrice générale du RQOH. C’est non seulement insuffisant pour répondre aux besoins, mais à ce rythme-là, l’écart entre les besoins et l’offre va continuer de se creuser et la pénurie de logements à loyer modique va s’approfondir. »

Dans ce budget, il n’y a pas de nouveaux investissements dans le programme AccèsLogis pour de nouveaux logements, le gouvernement se contentant d’investir 247 M$ pour compléter la livraison de près de 3 500 logements déjà annoncés par les gouvernements précédents. Rappelons que ce sont 15 000 logements qui devaient être livrés en vertu d’une promesse faite en 2018. « Dans le meilleur des cas, précise Mme Desfossés, au jour du 3 octobre, ce sont à peine la moitié de ces logements qui auront été réalisés. »

Le ministre des Finances confirme l’abandon du modèle de logement social et communautaire représenté par AccèsLogis, le seul programme qui permettait de subvenir aux besoins des ménages à faible revenu. Du même coup, il consolide le virage négocié par le gouvernement Legault vers le logement dit « abordable » au profit du secteur privé. Après quatre ans, il s’agit là de la principale réalisation du gouvernement caquiste en matière de logement : un abandon consternant d’un modèle qui avait bien servi les Québécoises et les Québécois depuis vingt-cinq ans.


Budget provincial 2022-2023 - Budget en éducation : on ne voit pas la lumière au bout du tunnel ! (FAE)

MONTRÉAL, le 22 mars 2022 - C’est avec une certaine déception que la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) a pris connaissance aujourd’hui du budget Girard. Alors que le gouvernement se targue d’une croissance de 5,4 % en éducation, force est de constater que les investissements destinés aux écoles publiques sont nettement plus décevants, avec une croissance limitée à moins de 4 %. Or, ce n’est pas parce qu’il y a une croissance du budget qu’il y a des investissements.

Selon l’économiste Michel Cousineau, dans le cadre d’une étude réalisée pour la FAE, les sommes qui auraient dû être investies afin d’assurer le même niveau de service, rembourser les compressions faites durant les années d’austérité et compenser les pertes financières causées par l’uniformisation de la taxe scolaire auraient dû être de l’ordre de 6,3 %. Dans les faits, le gouvernement ajoute 404 millions $ pour l’année 2022-2023 alors qu’il aurait dû en ajouter 898 millions $. On est donc loin de la coupe aux lèvres, surtout avec la situation économique enviable actuelle. Le gouvernement aurait dû faire le choix d’investir dans les réseaux qui ont été le plus malmenés par la pandémie, dont celui de l’éducation.

« Les deux dernières années ont démontré à quel point l’école publique souffrait de sous-financement, d’infrastructures désuètes et de manque de personnel. La pandémie a été très difficile pour les jeunes, plusieurs souffrent de retard scolaire, de démotivation ou de problèmes de santé mentale. Ce n’est pas le moment de tourner le dos à l’école publique. Au contraire, plus que jamais l’école a besoin d’investissements importants » clame Sylvain Mallette, président de la FAE.

Rappelons que le gouvernement s’est également privé de revenus de plus de 5,3 milliards $ au cours des 4 dernières années, à la suite de l’uniformisation de la taxe scolaire.

« La marge de manœuvre financière, elle, est disponible : les prévisions de croissance économique sont particulièrement conservatrices et, si on exclut le versement au Fonds des générations, le gouvernement prévoit atteindre l’équilibre budgétaire dès l’an prochain. C’est un choix politique de ne pas réinvestir de façon plus importante dans les écoles publiques. Après les difficiles années que nous venons de traverser et les multiples problèmes mis en lumière par la pandémie dans le réseau scolaire, ce choix est décevant et démontre que contrairement à ce que claironne le gouvernement, l’éducation n’est pas une priorité », dénonce M. Mallette.

Encore une fois cette année, la FAE constate une hausse du financement public des écoles privées de près de 23 millions $, portant le financement global de celles-ci à près de 614 millions $. Le Québec continue d’être la province canadienne qui finance le plus son réseau d’écoles privées, un réseau qui, rappelons-le, sélectionne ses élèves et éjecte certains d’entre eux en cours d’année. Finalement, autre constat décevant : les investissements accordés ne permettent pas de freiner la dégradation du parc immobilier scolaire, le déficit d’entretien passant de 5,204 milliards $ en 2021-2022 à 5,867 milliards $ en 2022-2023.


Budget provincial - Un budget électoraliste et des mesures non ciblées, selon la CSN

MONTRÉAL, le 22 mars 2022 - La Confédération des syndicats nationaux (CSN) déplore que le budget 2022-2023 du gouvernement provincial, présenté aujourd’hui par le ministre Éric Girard, en fasse trop peu pour réparer un Québec et des services publics mis à mal par des années d’austérité et deux ans de pandémie. Qui plus est, le gouvernement fait preuve d’une prudence financière inexplicable alors que la dette est amplement maîtrisée et que la situation financière ne justifie absolument pas une telle prudence.

Les services publics ont encore mal

Malgré des annonces positives pour le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur, la CSN demeure prudente. « On a hâte de connaître les détails pour voir où va aller l’argent. Pour voir si l’on va assister à une véritable relance post-COVID, ou bien si ce seront des mesures saupoudrées. Pour ce qui est de la santé, les montants annoncés sont navrants : ils ne feront que maintenir le niveau actuel du réseau, qui est dans un état lamentable, et qui fait face à de graves pénuries de main-d’œuvre », déclare Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« Il va falloir que quelqu’un comprenne, à Québec, que ne pas faire de rattrapage massif en santé, après des années de coupures et des mois de délestage, c’est en quelque sorte maintenir l’austérité. La santé et les services sociaux sont un rouage essentiel de l’économie. Sans réinvestissement important, pas d’attractivité pour les travailleuses et travailleurs. Et ce n’est certainement pas le recours au privé qui va régler les choses : ça va plutôt favoriser l’exode du personnel », selon.

Des mesures peu porteuses pour ceux qui en ont besoin

Pour la centrale syndicale, le montant de 500 $ qui sera remis à plus de 90 % des contribuables est une mesure non ciblée, trop généreuse pour les personnes à hauts revenus, et insuffisante pour ceux qui en ont le plus besoin. Une mesure plus circonscrite contre la hausse du coût de la vie devrait passer entre autres par des hausses de salaires conséquentes pour soutenir efficacement et durablement la population. Et une majoration beaucoup plus importante du salaire minimum, sur lequel le gouvernement pourra prélever taxes et impôts. À propos d’une éventuelle baisse d’impôts, la centrale syndicale est catégorique : cette stratégie profite aux plus nantis tout en nuisant au financement des services donnés à l’ensemble de la population.

En plus des services publics, la relance économique doit passer par des investissements majeurs dans les infrastructures, la formation et la requalification de la main-d’œuvre et dans les milieux qui sont et seront affectés par la transition écologique.

Une « réserve » insensée

« En annonçant vouloir réviser les cibles de réduction de la dette pour les 10 ou 15 prochaines années, le gouvernement détournera des dizaines de milliards de dollars de revenus vers le Fonds des générations et se privera ainsi de réinvestir de façon majeure dans les services publics et le développement économique. Ça laisse croire que les finances sont en mauvais état, ce qui n’est absolument pas le cas. On creuse notre déficit social pour payer une dette qui est largement maîtrisée. Nous, ce qu’on demande, c’est d’investir dans notre présent avant de se priver pour l’avenir », conclut la présidente.


BUDGET 2022-2023 - Un budget insuffisant pour rétablir le réseau public de santé : les professionnelles en soins voulaient des actions claires (FIQ)

QUÉBEC, le 22 mars 2022 - Pour la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ et la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec | Secteur privé-FIQP, un seul constat s’impose à la lecture du budget 2022-2023 présenté aujourd’hui : le réseau public de santé sera maintenu en situation de grande vulnérabilité face aux imprévus, par manque de mesures fortes d’attraction et de rétention des professionnelles en soins. Les choix budgétaires démontrent que le gouvernement n’a pas su tirer les leçons de la pandémie : sans rehaussement de la capacité de soigner dans le réseau public de santé, c’est à la fois la population et l’économie québécoises qui se trouveront à nouveau exposées.

Des signaux encore une fois ignorés

Les Fédérations sont consternées du fait que le gouvernement ne s’est pas appuyé sur les consensus de nombreux observateurs du terrain et ceux colligés dans les rapports sur la gestion de la pandémie. Travailler avec moins est la norme depuis trop longtemps et il aurait été grand temps de renverser la vapeur en s’attaquant à la crise des conditions de travail. Les Fédérations ont demandé à maintes reprises au gouvernement de prévoir à long terme les besoins nationaux en main-d’œuvre, grâce à un exercice de planification national, et d’investir dans des équipes de travail stables et dédiées par l’implantation de ratios sécuritaires.

Cette crise ne sera pas résorbée à court terme, car malheureusement aucune nouvelle mesure s’y attaquant ne figure au budget. Certes, les conventions collectives devront être mises en œuvre, mais cela ne représente pas d’argent neuf pour redresser la barre et mettre en place des mesures attrayantes autres que des primes temporaires et décrétées unilatéralement. Cela aura pour conséquence que le robinet de la dépendance au privé et à la main-d’œuvre indépendante pourra continuer de couler, dilapidant les ressources du gouvernement qui avait pourtant promis de s’y attaquer. Notons tout de même l’effort pour favoriser l’utilisation accrue des autres professionnel-le-s de la santé en première ligne et en prévention et promotion de la santé.

Une confiance à rebâtir avec le réseau

La confiance des professionnelles en soins a été ébranlée plus d’une fois par des promesses non tenues. Les professionnelles en soins entendent aussi les discours sur la refondation du réseau de la santé et demeurent sceptiques. Les Fédérations déplorent qu’un milliard soit prévu sur cinq ans pour « rétablir le réseau de la santé » sans donner les détails sur les mesures que le gouvernement envisage de mettre en place. Cette façon de faire a assez duré.

Des choix qui font du surplace pour les soins aux personnes aînées

Les besoins grandissants pour des soins de santé aux aîné-e-s et l’accès à la première ligne nécessitent une vision à long terme. Avec un déficit nettement moins élevé que prévu, le ministre des Finances aurait très bien pu donner ce grand coup de barre tant réclamé pour effectuer le virage vers les soins et services à domicile. Les sommes investies sont nettement insuffisantes pour répondre aux besoins estimés à quatre milliards sur cinq ans. Il investit deux fois plus de nouvelles sommes pour les maisons des aîné-e-s que pour le soutien à domicile ; le gouvernement n’a pas compris le souhait de la population. Il prévoit finalement un budget de trois milliards sur cinq ans pour le plan d’action en hébergement, mais ici encore, il sera présenté ultérieurement. Si on ajoute les CHSLD privés, dont une vingtaine pourraient être conventionnés, on ne sait quand ni comment. Cela fait beaucoup de questions nébuleuses dans ce budget.

« La résistance du gouvernement de considérer les investissements en santé comme une mesure économique urgente est inexplicable, pas plus qu’elle n’est logique au regard du traumatisme collectif que nous avons vécu pendant la pandémie. La facture sociale et économique est telle qu’elle exigeait des investissements majeurs, dès maintenant. Nos membres exigeaient des mesures immédiates et concertées qui tiennent compte de leurs besoins. Au contraire, l’incertitude demeure à savoir si le réseau pourra se remettre de la pandémie sans risquer d’accentuer la détresse du personnel. Beaucoup de sommes sont prévues pour des mesures qui restent à annoncer. Les professionnelles en soins auraient espéré un peu d’espoir, mais malheureusement, elles n’ont pas été entendues. »

 Julie Bouchard, présidente, Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ

« Qu’on le veuille ou non, les choix budgétaires du gouvernement affectent les plus vulnérables de notre société et les femmes, car elles composent majoritairement la main-d’œuvre du réseau de la santé. Les conditions de travail et la qualité des soins prodigués sont d’une grande importance pour les professionnelles en soins et les deux sont intimement liées. L’absence de nouvelles mesures en vue de stabiliser les équipes de travail, comme l’implantation graduelle des ratios sécuritaires, ne freinera pas l’exode vers les agences privées, le recours au TSO, la substitution de titre d’emploi, le délestage, la surcharge de travail et l’absentéisme. »

 Sonia Mancier, présidente, Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec | Secteur privé-FIQP


La FTQ commente le budget de la CAQ - Un effort insuffisant pour aider la population à passer à travers de l’inflation

MONTRÉAL, le 22 mars 2022 - La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) accueille le budget du ministre des Finances, Éric Girard, avec une grande réserve. S’il faut reconnaitre les investissements en formation professionnelle, en francisation et pour les régions, la centrale ne peut qu’être déçue de l’absence d’un plan crédible pour lutter contre la hausse du coût de la vie pour les Québécois et Québécoises.

« C’est bien beau un crédit d’impôt de 500 $ par personne pour les personnes salariées gagnant 100 000 $ et moins, mais on est loin d’un plan structurant ! C’est insuffisant pour les personnes plus démunies. Ça va payer deux ou trois épiceries, mais une fois dépensé, il ne reste rien. Rien pour contrer la hausse des coûts d’électricité, du logement et de l’alimentation. À quelques mois des élections, on pourrait être tenté de parler de bonbons électoraux. Ce n’est pas un plan de lutte contre l’inflation. Ça manque de vision », déclare le président de la FTQ, Daniel Boyer.

« Pour réellement venir en aide aux personnes plus défavorisées, pourquoi ne pas bonifier les prestations gouvernementales d’aide sociale ou celles du crédit d’impôt pour solidarité ? Encore mieux, si la CAQ souhaite réellement sortir les gens de la pauvreté, elle pourrait finalement hausser le salaire minimum à au moins 18 $ l’heure. Ça, c’est structurant, ça aide les femmes et les plus jeunes, dont beaucoup étaient pourtant considérés comme « essentiels » par le gouvernement. Une mesure d’augmentation du salaire minimum leur donnerait plus de 500 $ de plus par mois et non un cadeau à la pièce jusqu’aux prochaines élections », ajoute le président de la FTQ.

En santé et en éducation, c’est à peine un peu plus que les coûts de système. « Encore une fois, c’est décevant et ça ne va surement pas permettre au ministre de la Santé de réaliser sa réforme. Avec ce budget, le ministre Dubé n’a vraiment pas les moyens de ses ambitions, cela ouvre la porte à la privatisation, ce qui nous inquiète grandement. Par ailleurs, au lieu de verser les 3,4 milliards de dollars dans la caisse du Fonds des générations, Québec devrait plutôt investir dans les services publics qui vont aussi profiter aux générations futures », conclut le président de la FTQ.


Budget 2022 : Les maisons d’aide et d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale devront poursuivre leur plaidoyer

MONTRÉAL, le 22 mars 2022 - À l’issue du discours sur le budget 2022-2023, le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale prend acte des efforts consentis par le gouvernement pour améliorer le traitement judiciaire de la violence conjugale et pour donner aux maisons d’aide et d’hébergement plus de moyens pour accompagner les femmes et les enfants. « On ne peut toutefois que déplorer l’écart important entre les sommes attribuées aux maisons et les demandes présentées au ministre des Finances. Le budget annoncé aujourd’hui permettra de couvrir seulement le tiers des besoins que nous avions identifiés » souligne la présidente du Regroupement, Chantal Arseneault.

En effet, le Regroupement a estimé qu’en dollars d’aujourd’hui, un rehaussement de 35,5M$ était nécessaire pour la consolidation du réseau et la création immédiate de six nouvelles maisons. Or en additionnant les sommes promises au printemps 2021 et les sommes prévues au budget 2022, l’enveloppe globale des maisons sera rehaussée de 14M$. Même à l’échéance, dans cinq ans, ce ne sont que 28M$ qui auront été ajoutés. C’est donc un manque à gagner important, qui se répercutera sur les services des maisons.

Un plaidoyer à poursuivre

Le budget prévoit des mesures pour aider les femmes à se loger en ajoutant l’accès au programme de supplément au loyer pour 100 femmes et en poursuivant la création de maisons de 2e étape pour celles qui font face à des problèmes de sécurité importants à l’issue de leur séjour en maisons d’aide et d’hébergement. Malgré ces mesures encourageantes, le financement de logements sociaux et le rehaussement des budgets pour les maisons d’aide et d’hébergement ne sont pas à la hauteur des espoirs. Au fil des ans, les maisons devront faire face à l’inflation et à la nécessité d’augmenter les salaires des travailleuses pour respecter les échelons salariaux.

« Comment les maisons feront-elles pour n’échapper aucune femme qui demande de l’aide ? Comment feront-elles pour dégager les intervenantes vouées à accompagner les femmes au tribunal spécialisé ? Comment pourront-elles répondre aux demandes de formation et de sensibilisation de professionnel.le.s qui se multiplient, que ce soit dans les services de police, à la protection de la jeunesse, dans les milieux de travail, en milieu scolaire auprès des jeunes ? Telles sont les questions qui préoccupent aujourd’hui les gestionnaires de nos ressources spécialisées » souligne Chantal Arseneault. « Bien que le gouvernement ait entendu les représentantes des maisons, il ne semble pas avoir saisi pleinement l’ampleur des besoins des femmes », ajoute Louise Riendeau, coresponsable des dossiers politiques.

Une réponse à « Rebâtir la confiance »

Le Regroupement salue par ailleurs le fait que le présent budget alloue aux ministères de la Justice et de la Sécurité publique des fonds pour augmenter le nombre de procureurs et d’effectifs policiers dans le cadre de la mise en œuvre du tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale. Il en va de même pour la Cour du Québec, avec sa division spécialisée en violence sexuelle et en violence conjugale, qui pourra embaucher plus de juges, notamment en protection de la jeunesse. « Le budget 2022 contient de très bonnes nouvelles au plan de l’adaptation du système de justice » affirme Louise Riendeau.

Ne ménager aucun effort pour la sécurité des femmes et des enfants

Dans la foulée des avancées notoires en matière de justice et de lutte contre la violence conjugale, l’expertise des travailleuses des maisons s’avère indispensable pour accompagner ce virage historique que prend le Québec et en faire un succès. Tout comme elle l’est, au jour le jour, auprès des femmes et des enfants qui tentent de fuir la violence. Aucun effort ne devrait être ménagé pour assurer leur sécurité, leur dignité et leur liberté. C’est parfois une question de vie ou de mort. C’est le message que le Regroupement entend porter aux ministres concerné.e.s par ces mesures, au premier chef les ministres Charest, Guilbault et Jolin-Barrette.

Pour lire le mémoire du Regroupement : https://bit.ly/Budget2022-RMFVVC


Réaction au budget du Québec 2022-2023 : Les Banques alimentaires du Québec déçues par l’absence d’un financement spécifique pour lutter contre l’insécurité alimentaire

LONGUEUIL, QC, le 22 mars 2022 - Les Banques alimentaires du Québec (BAQ) sont déçues qu’aucune mesure spécifique pour lutter contre l’insécurité alimentaire ne soit prévue dans le budget déposé par le gouvernement du Québec, alors que l’inflation constitue une menace plus grande pour les plus vulnérables de notre société.

Il est clair que le réseau des banques alimentaires aura besoin de financement additionnel afin de faire face à d’importants défis, tels que l’augmentation du coût de la vie, les besoins en infrastructure du réseau et la pénurie de main-d’œuvre.

« Outre l’allocation de 500 $ qui pourra aider à court terme les ménages à tempérer les effets de l’inflation, le budget ne mentionne aucune mesure spécifique pour s’attaquer à la précarité alimentaire. Nous allons poursuivre notre collaboration avec le gouvernement afin que des mesures soient mises en place pour faire face à une demande en aide alimentaire accrue de 50 % à 60 %. »

- Martin Munger, directeur général, Banques alimentaires du Québec

Un réseau grandement fragilisé en raison de l’inflation et de la pénurie de main-d’œuvre
L’inflation a un double impact sur Les Banques alimentaires du Québec puisqu’elle a pour effet de non seulement accroître la demande en aide alimentaire, mais également d’augmenter le coût des denrées que BAQ et ses membres doivent se procurer pour nourrir les personnes dans le besoin. Malgré les mesures prévues par le gouvernement pour lutter contre l’inflation, de nombreux Québécois continueront d’avoir faim cette année, faute d’un revenu adéquat.

« Plus de 300 000 personnes ont un revenu équivalent au salaire minimum1 et on estime que près de la moitié des contribuables ont un revenu en dessous de 30 000 $ par année2. L’alimentation représente bien souvent une des premières dépenses qui sera compressée, avant le loyer, la facture d’électricité ou encore l’essence. Ces personnes sont les plus vulnérables face à l’augmentation du coût de la vie, qui semble s’installer pour de bon. Elles sont les premières victimes de l’inflation », mentionne M. Munger.

La pénurie de main-d’œuvre n’épargne pas non plus le réseau des Banques alimentaires du Québec. Il est difficile pour les membres de BAQ d’offrir des conditions de travail concurrentielles par rapport au marché pour attirer ou retenir leur main-d’œuvre.


Budget du Québec : Une aide ponctuelle, une pauvreté persistante (Collectif pour un Québec sans pauvreté)

Québec, le 22 mars 2022. – Le Collectif pour un Québec sans pauvreté déplore que le gouvernement du Québec ait fait une fois de plus le choix d’ignorer les personnes en situation de pauvreté. Aucune mesure structurante n’a été mise en place spécifiquement pour elles dans le budget 2022-2023. L’aide ponctuelle de 500 $ pourra les aider à ne pas s’appauvrir davantage pour un temps, mais elle n’améliorera pas leur revenu comme tel. Le gouvernement du Québec a-t-il oublié qu’il a la responsabilité de lutter contre la pauvreté et les inégalités socioéconomiques ?

« C’est certain qu’un montant de 500 $ peut faire, sur le coup, une différence pour des personnes prises à la gorge, souligne le porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, Serge Petitclerc. Ça va servir à payer la carte de crédit déjà bien remplie, l’épicerie, le loyer et les factures qui s’accumulent. Au mieux, ça va ralentir momentanément leur appauvrissement. Mais le montant sera vite dépensé. Et que se passera-t-il ensuite ? Avec ce budget, le gouvernement fait juste pelleter les problèmes des personnes en situation de pauvreté par en avant. Dans peu de temps, elles seront revenues au point de départ. Parions que les banques alimentaires n’auront pas un long répit ! Des mesures structurantes de lutte contre la pauvreté étaient nécessaires, le budget n’en propose malheureusement aucune. »

« Par ailleurs, nous croyons que le gouvernement aurait dû accorder une attention spéciale aux personnes en situation de pauvreté. Encore plus dans le contexte actuel. Ces personnes sont plus durement touchées par la moindre hausse des prix, car elles vivent déjà dans le rouge à l’année, sans aucune marge de manœuvre. Pourquoi avoir fait le choix de donner moins d’argent aux plus pauvres pour pouvoir en donner aussi à ceux et celles gagnant jusqu’à 105 000 $ ? C’est le contraire que le gouvernement aurait dû faire : favoriser une redistribution de la richesse collective des personnes les plus fortunées vers les moins nanties. »

Quelques mesures écartées par le ministre

Rappelons qu’en vue du présent budget, le Collectif préconisait la mise en place de mesures structurantes pour permettre aux personnes en situation de pauvreté de sortir la tête de l’eau. Virginie Larivière, également porte-parole du Collectif, donne quelques exemples : « Il y a plusieurs mesures concrètes qui auraient permis d’augmenter rapidement et durablement leurs revenus, comme l’augmentation permanente du Crédit d’impôt pour solidarité, l’élargissement du Crédit d’impôt pour le soutien des aînés aux personnes de 65 à 69 ans, l’augmentation des prestations d’assistance sociale et l’indexation trimestrielle de ces dernières. On aurait aussi pu geler les tarifs d’électricité. Toutes ces demandes ont été écartées par le ministre.

« Par ailleurs, le gouvernement avait la chance d’ajuster le montant des prestations d’assistance sociale selon la MPC révisée pour respecter les cibles du dernier plan de lutte contre la pauvreté. Encore là, le ministre a préféré maintenir le statu quo. Mais nous pouvons souligner le pas supplémentaire qui a été fait pour mettre fin au détournement des pensions alimentaires pour enfants, l’exemption passant de 350 $ à 500 $. »

En ce qui concerne le logement, le Collectif dénonce l’inaction du gouvernement.Dans son mémoire prébudgétaire, il réclamait, à l’instar du FRAPRU, que le gouvernement respecte ses engagements et verse les sommes nécessaires dans le programme AccèsLogis, pour livrer le plus rapidement possible la totalité des logements sociaux déjà prévus. Il exigeait aussi que le gouvernement finance sans plus tarder un grand chantier de 50 000 logements sociaux en cinq ans par l’entremise de son programme AccèsLogis.

Par ailleurs, si le Collectif est satisfait du dépôt prochain du Plan d’action gouvernemental en matière d’action communautaire 2022-2027, qui accuse deux ans de retard, il déplore que la demande d’un investissement de 460 M$ par le mouvement communautaire n’ait pas été satisfaite et qu’aucun détail n’ait été dévoilé dans le budget. Comme pour plusieurs autres dépenses inscrites dans le budget, le gouvernement se réserve le droit d’annoncer les détails dans les mois à venir, ce que dénonce le Collectif.

En conclusion

Pour le Collectif pour un Québec sans pauvreté, le budget déposé aujourd’hui vient confirmer une tendance lourde, que la pandémie a mise en évidence à plusieurs reprises : la lutte contre la pauvreté ne fait juste pas partie des préoccupations du gouvernement. Tôt ou tard, il devra pourtant reconnaître qu’il a la responsabilité, en vertu de la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale, de « rehausser le revenu accordé aux personnes et aux familles en situation de pauvreté, en tenant compte de leur situation particulière et des ressources dont elles disposent pour couvrir leurs besoins essentiels ».


« Un budget opportuniste, sans vision à long terme », déplore la CSQ

QUÉBEC, le 22 mars 2022 - « Le ministre des Finances, Éric Girard, vient de déposer, aujourd’hui, un budget qui fera certainement plaisir dans l’immédiat à un grand nombre de Québécoises et de Québécois, mais qui ne règle pas nos problèmes à long terme. »

Telle est la réaction du président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Éric Gingras, au dépôt du quatrième budget du gouvernement Legault.

« Les finances du Québec sont en excellente situation. Soyons clairs, si on ne prend pas en compte le versement au Fonds des générations, le Québec sera à l’équilibre budgétaire dès l’année prochaine. Il n’y a pas de déficit structurel. Dans ce contexte budgétaire favorable, le gouvernement avait l’opportunité de procéder à des changements structurels qui pressent et de mettre en place une vision à long terme du développement de nos services publics. Malheureusement, enfermé dans sa vision comptable, le gouvernement de la CAQ a préféré des solutions simples, immédiates et séduisantes pour les électrices et les électeurs », constate Éric Gingras.

Une solution ponctuelle pour des problèmes durables

Ce dernier précise qu’il est difficile, en effet, de ne pas voir ces 3,2 milliards de dollars versés directement dans la poche de 6,4 millions de Québécoises et de Québécois comme un cadeau qui tombe drôlement bien à l’approche des élections. « Tout le monde va être content de recevoir 500 dollars ce printemps, mais l’année prochaine, que restera-t-il ? Les coûts du logement, de l’alimentation et de l’énergie vont continuer d’augmenter. Le gouvernement aurait pu utiliser sa marge de manœuvre pour mettre en place des mesures structurantes et durables afin de lutter contre la hausse des prix. C’est décevant de constater qu’en 2022-2023, c’est uniquement 115 millions de dollars, soit 30 fois moins d’argent, qui iront pour améliorer l’offre de logement social et abordable et aider à la transition hors du pétrole. »

Annonces mitigées en éducation

En éducation, le gouvernement semble avoir répondu à notre appel de ne pas révoquer brutalement les mesures mises en place lors de la pandémie afin de venir en aide aux élèves en difficulté. En effet, près de la moitié des 275 millions de dollars supplémentaires annoncés va servir à maintenir les mesures d’urgence. « Cela est rassurant, car les retards d’apprentissage et les besoins des élèves en difficulté ne disparaîtront pas du jour au lendemain. Cependant, avec des budgets qui vont augmenter de 5,4 à 3 % dans les prochaines années, on ne peut pas dire que l’éducation est une réelle priorité », de dire le président de la CSQ. Le gouvernement annonce pour quelque 34 millions de dollars de mesures pour la formation professionnelle, sans les définir. Pouvons-nous espérer que le gouvernement permettra enfin qu’on s’y inscrive à temps partiel, comme nous le demandons depuis longtemps ?

Réinvestissements en enseignement supérieur

Les réinvestissements en enseignement supérieur seront majoritairement consacrés au programme de prêts et bourses et seront accueillis favorablement par les étudiantes et les étudiants qui pourront en profiter. Jusqu’à 63 millions de dollars par année seront injectés afin de favoriser l’attraction des cégeps en région. Espérons que les détails du programme ne révéleront pas des mécanismes favorisant la compétition entre les établissements.

Une année de sursis en santé et services sociaux

Le budget de la santé gagne encore une année de sursis, avec une croissance annoncée de 6,3 % cette année, mais, dès l’année prochaine, le gouvernement annonce une augmentation qui couvrira à peine les coûts de système. Faut-il craindre de nouvelles compressions ou des mesures de privatisation ?

Le gouvernement semble avoir pris acte du résultat des dernières négociations et des besoins criants en termes d’organisation du travail. En effet, sur les 900 millions de dollars de nouvel argent injectés cette année, c’est plus de la moitié qui servira à cette fin. Notons que le budget ne contient que quelque 400 millions de dollars d’initiatives nouvelles pour cette année. Du côté des soins aux personnes aînées, les 234 millions de dollars annoncés pour les soins et services aux aînés sont les bienvenus, mais nettement insuffisants pour rencontrer les besoins criants exposés par la pandémie. Du même souffle, avec l’explosion des besoins en santé mentale, le montant de 35 millions de dollars investi dans ce secteur est une mince consolation.

Rehaussement de budget dans le secteur communautaire

D’autre part, Éric Gingras tient à saluer le rehaussement du financement des organismes communautaires autonomes. Bien que l’augmentation de 117 millions de dollars, en 2022-2023, ne répond pas à l’ensemble des besoins identifiés par les groupes, il s’agit tout de même d’un pas significatif.

L’environnement, un rendez-vous manqué

Au sortir de la crise sanitaire et inflationniste, la crise environnementale s’accélérera encore. Le gouvernement de la CAQ manque une occasion de marquer un coup dans la lutte aux changements climatiques. Les initiatives nouvelles sont au compte-gouttes. Le gouvernement de la CAQ s’appuie sur son plan annoncé en 2020 sans prendre d’engagements additionnels. « C’est dommage, car le gouvernement avait l’occasion de faire d’une pierre, deux coups, en accélérant le développement du transport en commun et en aidant les ménages à délaisser les véhicules à essence. Mais il n’en a rien fait. C’est ici que le manque de vision du gouvernement est le plus criant », conclut le président de la CSQ.


Budget du Québec 2022 - Des demi-mesures pour l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre (APTS)

QUÉBEC, le 22 mars 2022 - Bien qu’elle reconnaisse les réinvestissements du gouvernement Legault dans les services publics, l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) déplore le manque dans le budget du ministre des Finances, Éric Girard, de mesures pour favoriser l’attraction et la rétention du personnel dans un réseau qui a été fragilisé par la pandémie.

« On dirait que le ministre n’a pas eu le mémo à propos de la pénurie de main-d’œuvre qui affecte la société, et plus particulièrement le réseau de la santé et des services sociaux (RSSS). On ne peut pas miser uniquement sur le privé pour colmater les brèches que la pandémie a mises au grand jour. Dans son budget, le ministre Girard semble reconnaître l’importance d’un personnel valorisé et bien traité pour consolider le réseau. Il admet que c’est d’abord en investissant dans le personnel, dont les technicien·ne·s et les professionnel·le·s, et en reconnaissant leur expertise à sa juste valeur que nous pourrons offrir à la population des soins et des services de qualité. Malheureusement, ce 4e budget du gouvernement Legault ne va pas au-delà des mots et rate encore une fois la cible en ne prévoyant aucune nouvelle mesure pour l’attraction et la rétention du personnel », a déploré le président de l’APTS, Robert Comeau.

Alors que l’inflation atteint des sommets, inégalés dans les 40 dernières années, le poids des augmentations salariales octroyées lors de la dernière convention collective fond comme neige au soleil. Dans un contexte où le taux de chômage est très bas malgré la crise, il faudra que le gouvernement Legault s’assure de renforcer le réseau public, seul garant du principe de l’accès universel, et de diminuer ainsi les listes d’attente qui ne cessent de s’allonger dans tous les secteurs.

« Les agences de placement ont vampirisé les ressources du RSSS en offrant des conditions de travail et des salaires plus alléchant·e·s pendant la pandémie. Nous sommes dans un système de vases communicants. Ce que le gouvernement va offrir au secteur privé, il va le piger dans le réseau public. Et c’est la population qui va payer grassement le secteur privé avec ses taxes et ses impôts, alors qu’elle pourrait avoir les mêmes services dans le réseau public sans enrichir une petite élite qui s’en mettra impunément plein les poches », a poursuivi Émilie Charbonneau, 2e vice-présidente de l’APTS.

Éviter de rejouer dans le même mauvais film

L’APTS regrette aussi que le ministre des Finances n’ait pas profité de ce budget pour en finir avec le sous-financement hérité de la période d’austérité des dernières années. Pour éviter toute dérive future et de nouveaux cycles de compressions, l’APTS a suggéré au gouvernement de mettre en place un bouclier budgétaire pour protéger le financement du RSSS.

« S’il est acceptable de restreindre la marge de manœuvre du gouvernement au nom de l’équilibre budgétaire et de la diminution de la dette publique, pourquoi ne pourrait-on pas appliquer le même type de contraintes légales au financement des soins de santé et des services sociaux ? Là, on se dirige encore une fois vers une nouvelle réforme du RSSS et on n’a aucune garantie sur son financement futur. Il y a une pénible impression de déjà-vu pour les salarié·e·s » a ajouté Émilie Charbonneau.

Avec un tel mécanisme en place, c’est aujourd’hui 1,5 milliard de dollars en plus qui serait disponible pour améliorer les services à la population. L’intention affichée par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, de « refonder » le RSSS gagnerait en crédibilité s’il décidait de se doter d’un réel outil de planification et de pérennisation du financement de la santé et des services sociaux.

Refondation ou privatisation ?

Malgré l’absence d’un bouclier budgétaire dans ce budget, il va sans dire que la table est mise pour le projet de refondation du RSSS. Cette nouvelle réforme part malheureusement sur de mauvaises bases. De plus, aucune consultation publique ne semble avoir eu lieu, ce qui aurait pourtant permis d’éviter les erreurs de la réforme Barrette.

« Encore une fois, un gouvernement va tenter réformer le RSSS sans consulter les travailleur·euse·s. Encore une fois, on ne va pas prendre en compte les besoins populationnels. Encore une fois, on va se baser sur une vision managériale - qui provient de compagnies privées - pour tenter de mesurer la performance des soins et des services procurés par nos membres. Le RSSS, ce n’est pas une usine de pâtes et papiers. Nous traitons, soutenons et accompagnons des êtres humains, dont plusieurs sont dans une situation de grande vulnérabilité. Si le ministre Dubé veut réellement améliorer le réseau, il doit écouter les personnes sur le terrain et travailler avec elles. Je lui tends la main, encore une fois », a conclu Robert Comeau.


Budget 2022-2023 : un budget qui ne fait pas de vague d’après la CSD

QUÉBEC, le 22 mars 2022 - La Centrale des syndicats démocratiques (CSD) accueille avec tiédeur le budget 2022-2023, présenté par le ministre des Finances du Québec, M. Éric Girard. La CSD considère que ce budget prend la mesure des défis auxquels font face les travailleurs et les travailleuses, mais propose des réponses timides et insuffisantes pour adéquatement les soutenir.

Soutenir adéquatement et durablement les travailleurs et des travailleuses

Bien que le ministre des Finances semble à l’écoute des besoins de la population québécoise, la réponse à l’inflation proposée par le budget 2022, soit un montant de 500$ pour l’année 2021, n’est pas satisfaisante.

« Offrir une aide partielle et ponctuelle par l’entremise de la fiscalité permettra peut-être d’égaliser les comptes pour cette année, mais il ne s’agit pas d’un soutien structurel s’inscrivant dans le temps. Les prix continueront d’augmenter », explique Luc Vachon, président de la CSD.

La CSD juge que le budget 2022 aurait dû présenter d’autres mesures plus progressives et plus durables pour mieux soutenir les travailleurs et les travailleuses.

« L’allocation de 500$ s’applique de manière indifférenciée à plusieurs revenus différents, alors que les individus les moins fortunés ont besoin d’un soutien plus important. Il aurait été pertinent que les aides offertes soient plus progressives afin d’aider davantage les moins nantis », d’ajouter M. Vachon.

Soutien à l’économie : un manque d’audace

La CSD déplore qu’en termes de soutien à l’économie, le gouvernement mette encore une fois la grande partie de ses énergies dans le soutien aux secteurs de pointe.

« Il est fort regrettable que l’objectif de l’augmentation de la productivité passe surtout par le soutien aux technologies de pointe, au détriment des autres secteurs économiques, notamment du manufacturier. Des emplois de qualité et la vitalité de régions sont pourtant en jeu si on ne soutient pas adéquatement et durablement ces secteurs », critique le président de la CSD.

Pour la centrale syndicale, l’action gouvernementale doit appuyer l’ensemble du développement économique.

« Pour bien soutenir le secteur manufacturier et les autres secteurs, il faut viser l’instauration d’une réelle politique industrielle. Une telle politique aura selon nous de bien meilleurs impacts que le recours à des crédits d’impôt pour encourager les investissements privés dans la productivité. Elle permettra en outre de dynamiser les régions et de pérenniser des emplois, tout en faisant face aux défis actuels, notamment celui de la transition énergétique », renchérit Luc Vachon.

Des engagements intéressants en formation de la main-d’œuvre

La CSD relève avec intérêt des investissements pour moderniser les programmes de formation professionnelle, ce qui comprend d’assurer des parcours de formation plus flexibles. La CSD relève aussi positivement les investissements accrus pour soutenir les travailleurs immigrants et les travailleuses immigrantes, notamment en francisation.

« Il est essentiel d’améliorer substantiellement l’accès à la formation professionnelle qualifiante et nous sommes optimistes que cette fois-ci, les moyens sont présents pour que nos demandes soient entendues », M. Luc Vachon.

Une gestion obtuse des finances publiques

La CSD déplore finalement l’obsession du gouvernement à continuer les versements au Fond des générations. Selon la CSD, cette obsession retient le gouvernement de réaliser les grands projets sociaux structurants nécessaires.

« Nous remettons en question la pertinence de ces versements, car ils forcent le gouvernement à mettre de côté une part croissante de ses revenus, alors que la situation budgétaire et économique plutôt favorable. Ces sommes seraient bien mieux investies dans les services publics, qui accusent d’un retard en investissement si on se compare aux autres provinces, ou dans l’urgente transition énergétique », conclut Luc Vachon.


Budget 2022 : insuffisant pour réparer nos réseaux(FSSS-CSN)

MONTRÉAL, le 22 mars 2022 - En réaction au budget déposé aujourd’hui, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) aurait souhaité que le gouvernement en fasse davantage pour aider nos réseaux mal en point après deux ans de pandémie. Pour la FSSS-CSN, il aurait fallu aller chercher les revenus nécessaires pour avoir les moyens de nos ambitions pour réparer nos réseaux.

« Notre réseau de la santé et des services sociaux subit de plein fouet les impacts de la pandémie. Plus que du rattrapage, il faut aussi s’assurer de plus d’investissements qui assureront son attractivité auprès du personnel et l’accessibilité de ces services pour la population. Comme une anomalie dans le système que le gouvernement ne veut pas résoudre, le privé en santé est la brèche qui fait que notre réseau public ne peut pas se rétablir. Notre réseau a besoin d’une refondation en profondeur basée sur les principes de décentralisation, de démocratisation et d’amélioration des conditions de travail. Une réforme telle que celle-là aura besoin de financement pour se réaliser pleinement et ainsi répondre aux besoins de la population québécoise. C’est un budget qui manque d’ambitions et qui n’en fait pas assez pour régler l’enjeu du manque de personnel », lance Réjean Leclerc, président de la FSSS-CSN.

Il en va de même pour les services de garde éducatifs à l’enfance, souligne Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN. « On nous a promis 37 000 nouvelles places. Les familles ne peuvent attendre encore 18 mois voire 2 ans avant de concrétiser le tout. Pourtant, ce n’est pas faute de les avoir informés de la situation du réseau dès le début de leur mandat. Le recul du droit des femmes pendant la pandémie est un fait qui ajoute à la situation. Si on y additionne le manque de places de qualité et à contribution réduite, cela devient une catastrophe pour de nombreuses jeunes familles et surtout pour les femmes alors contraintes dans beaucoup de cas de demeurer à la maison. Le gouvernement doit en faire plus pour appuyer les travailleuses des services de garde et les familles ! »

Avec le vieillissement de la population, la FSSS-CSN est également déçue de constater le peu d’investissement supplémentaire pour les soins et services à domicile. « C’est un investissement avec lequel tout le monde gagnerait, puisqu’il revient moins cher que d’aller en centre d’hébergement. Qui ne souhaite pas vieillir à la maison ? Pourtant, le gouvernement ne met pas ce qu’il faut pour rattraper le retard du Québec », de conclure Réjean Leclerc.


Déclaration du président de la CSD en réaction au budget Girard

QUÉBEC, le 22 mars 2022 - En réaction au budget 2022-2023 du Québec présenté par le ministre des Finances Éric Girard, le président de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), Luc Vachon, a fait la déclaration suivante :

« Le budget nous impressionne peu. Bien qu’il prenne la mesure des défis que vivent les travailleurs et les travailleuses et propose quelques avenues, la réponse offerte est timide. Alors que l’économie québécoise vit une forte reprise et que la situation budgétaire du Québec se porte bien, ce budget représente une opportunité manquée de mettre de l’avant des changements structurels soutenant plus fortement la classe des travailleurs et des travailleuses. ».


Budget du Québec 2022 : une approche peu adaptée aux défis de l’heure (IRIS)

QUÉBEC, le 22 mars 2022 - Après les perturbations sanitaires et économiques des dernières années, le 4e budget du ministre des Finances Eric Girard est marqué par la volonté d’engager le Québec dans une ère post-pandémique. À la sortie du huis clos du budget, l’équipe de recherche de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) constate que le gouvernement peut pour ce faire compter sur une situation budgétaire qui ressemble étonnamment à celle qui prévalait à la fin du mandat du précédent gouvernement. Des recettes fiscales imprévues (12,4 G$) placent le ministre dans une posture enviable et lui permettent de distribuer des cadeaux préélectoraux. Suivant une approche conservatrice, il n’en demeure pas moins que le budget 2022-2023 est marqué par des demi-mesures face aux défis de l’heure. 

Quatre ans après son élection, et alors que la pandémie de COVID-19 s’estompe, le gouvernement a maintenu intacte l’architecture budgétaire et fiscale du Québec. Il n’a pas modifié la méthode de calcul du solde budgétaire — qui a pour effet de noircir le portrait des finances publiques — pas plus qu’il n’a cessé de verser des sommes considérables dans le Fonds des générations en dépit de l’atteinte des cibles de réduction de la dette. « En conservant ce carcan budgétaire, le gouvernement s’empêche de mettre en place des politiques structurantes pour lutter contre les effets de l’inflation sur les ménages et remédier à la crise climatique », souligne le chercheur à l’IRIS Guillaume Hébert en marge du huis clos du budget.

Coût de la vie

« Le gouvernement, qui versera 500 $ à chaque adulte ayant un revenu de 100 000 $ ou moins, opte pour une mesure ponctuelle et régressive alors qu’il dispose de nombreux outils pour protéger le pouvoir d’achat des ménages québécois, surtout les plus vulnérables », signale Julia Posca, chercheuse à l’IRIS. Plus élevé que celui qui a été attribué…

« Le gouvernement, qui versera 500 $ à chaque adulte ayant un revenu de 100 000 $ ou moins, opte pour une mesure ponctuelle et régressive alors qu’il dispose de nombreux outils pour protéger le pouvoir d’achat des ménages québécois, surtout les plus vulnérables », signale Julia Posca, chercheuse à l’IRIS. Plus élevé que celui qui a été attribué aux personnes touchant des revenus plus modestes dans la mise à jour économique de novembre, ce montant aurait à tout le moins dû diminuer à mesure que les revenus augmentent. Par ailleurs, le gouvernement aurait dû miser sur des mesures qui ont des effets à long terme comme la bonification des prestations d’aide sociale ou la hausse du salaire minimum. Pour agir sur les dépenses des ménages, il aurait aussi pu geler temporairement les loyers, les frais de scolarité, et surtout, revenir sur sa décision de fixer les tarifs d’hydroélectricité en fonction de l’inflation.

Santé et services sociaux

En santé, les besoins sont grands, la pandémie ayant mis en évidence les torts que les précédentes réformes avaient infligés au réseau de la santé et des services sociaux. L’objectif gouvernemental de rendre les soins et services « plus fluides, accessibles, humains et performants » est donc louable, tout comme l’est l’engagement « d’assurer une gestion décentralisée », une « gestion de proximité », de faciliter l’accès aux données, ainsi qu’un « changement de culture dans l’organisation du travail », mais les mesures précises pour atteindre ces objectifs restent à déterminer. Les annonces en matière de soins de longue durée sont peu détaillées, ou carrément faméliques dans le cas des services à domicile (100 M$) ou de l’aide aux proches aidant·e·s (38 M$). « Investir dans les services publics demeure un moyen efficace de retenir le personnel épuisé par deux ans de pandémie, mais aussi de soutenir la reprise économique sans creuser notre empreinte écologique », rappelle Guillaume Hébert.

Environnement

Malgré l’urgence climatique, le gouvernement se contente de nouvelles mesures environnementales s’élevant à 63,2 M$ cette année, un montant qui ne fait pas le poids face aux 1,1 G$ consacrés aux mesures visant à stimuler la croissance économique. « En contexte de flambée des prix du pétrole et de l’essence, les mesures qui visent à réduire la dépendance de l’économie québécoise aux énergies fossiles ne devraient pas être, comme le fait le gouvernement, reléguées au second plan », estime Julia Posca. Les 225,8 M$ prévus en 2022-2023 pour maintenir les services de transport des personnes et d’approvisionnement des communautés ne sont en outre pas à la hauteur des besoins en matière de transport en commun, une industrie qui contribue pourtant à la vitalité économique du Québec.

Une analyse plus pointue des différentes mesures sera disponible en fin d’après-midi mardi à l’adresse suivante : https://iris-recherche.qc.ca/blogue/analyse-iris-budget-quebec-2022.


Budget du Québec : « Bienvenue au lancement de la campagne électorale de la CAQ », lance Manon Massé

QUÉBEC, le 22 mars 2022 - La porte-parole de Québec solidaire Manon Massé et la responsable solidaire en matière de Finances publiques, Ruba Ghazal, dénoncent le budget « irresponsable » de la Coalition Avenir Québec, qui pense davantage à sa réélection qu’à aider les Québécoises et les Québécois à traverser les crises.

« Bienvenue au lancement de la campagne électorale de la CAQ. Le Québec avait les moyens d’aller plus loin pour aider les gens, mais la CAQ a décidé d’en faire juste assez pour que ça flashe aux élections. La vérité, c’est que François Legault fait pleuvoir des chèques en espérant passer à la caisse le 3 octobre prochain », déplore la porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé.

Crise du coût de la vie : avantage aux plus riches

Alors qu’un nombre important de familles québécoises peinent à joindre les deux bouts, le gouvernement Legault refuse de geler temporairement les loyers et geler les tarifs d’Hydro-Québec sous prétexte que les plus riches seraient avantagés.

Pour Manon Massé, en donnant le même montant à des ménages gagnant près de 200 000$ qu’aux familles ordinaires qui peinent à payer le loyer et l’épicerie, « la CAQ nous fait croire que les plus riches vivent l’inflation comme le monde ordinaire. Ce n’est pas vrai. Est-ce que c’est l’intérêt de la majorité des Québécoises et des Québécois qui prime, ou l’intérêt de la CAQ ? »

Échec climatique en vue

Québec solidaire déplore le recul de la part de financement des infrastructures du transport collectif, l’absence de nouvelles mesures en efficacité énergétique ainsi que le manque de soutien aux sociétés de transport, faisant planer la menace de diminutions de service.

« Pour un quatrième budget consécutif, la lutte aux changements climatiques continue d’être une note de bas de page pour la CAQ. On est gelés au même point qu’à leur arrivée au pouvoir : à zéro ! Le gouvernement Legault fonce tête première avec des solutions qui ont déjà échoué », déplore Manon Massé.

Santé : où est la refondation ?

Ce budget aurait dû envoyer un message clair : la « refondation » du réseau de la santé promise par le ministre Dubé passe par une reconstruction de notre système de santé public. Pour la porte-parole de Québec solidaire, le budget n’est pas à la hauteur des slogans.

« Ce budget prouve une chose : le privé siphonne déjà trop d’argent à l’État québécois. Depuis maintenant plusieurs années, la CAQ promet d’éliminer le temps supplémentaire obligatoire des soignantes et garantir des ratios sécuritaires aux infirmières qui portent notre système public à bout de bras. Encore une fois, ils ne s’en donnent pas les moyens », affirme Mme Massé.

Les locataires et les premiers acheteurs laissés à eux-mêmes

« Ce matin, le premier ministre aurait dû laisser tomber les espadrilles et chausser ses bottes de shérif pour mettre de l’ordre dans le Far West de l’immobilier. Le budget de la CAQ ne donne aucun espoir aux jeunes familles prises dans la bulle immobilière et les abandonne à la surenchère » affirme Ruba Ghazal.

En outre, Mme Ghazal s’inquiète de la démission du gouvernement Legault en matière de logement. « Ce qu’on redoutait est en train d’arriver. AccèsLogis est complètement abandonné. La CAQ est en train de privatiser l’aide au logement alors que le privé échoue déjà à construire des logements à la portée des portefeuilles des familles ordinaires ! Après trois ans et demi à nier la crise du logement, les millions de locataires du Québec sont loin de voir la lumière au bout du tunnel. »


Budget du Québec : Le personnel de l’État restera encore sur son appétit, s’attend le SFPQ

QUÉBEC, le 22 mars 2022 - Alors qu’il manque cruellement de personnel dans les services à la population, les travailleuses et travailleurs de l’État, membres du SFPQ, ont rappelé ce midi au gouvernement Legault qu’il doit investir afin de valoriser les emplois dans la fonction publique. Il en va de la qualité des services publics. Lors d’une manifestation qui a eu lieu quelques heures avant le dépôt du Budget 2022-2023, les membres du SFPQ ont tenu à rappeler que les offres de ce gouvernement à ses employées et employés de la fonction publique sont complètement déconnectées de la réalité du marché du travail, de la hausse de l’inflation et de la pénurie de main-d’œuvre. Alors qu’il reconnaît l’impact de cette pénurie dans tous les secteurs de l’économie québécoise, François Legault refuse obstinément de tenir compte du manque cruel de personnel qui affecte ses propres ministères et organismes.

« Malheureusement, les services à la population paient déjà pour le manque de vision du premier ministre, comme en témoigne l’accroissement des délais pour accéder à plusieurs services. Ce gouvernement se plaît à jouer à l’autruche quand vient le temps d’adopter des mesures spécifiques pour améliorer l’embauche et cesser d’être le « club-école » des autres employeurs. Il doit reconnaître que son personnel mérite d’être mieux valorisé et respecté pour le travail accompli. Depuis plus de deux ans, nous lui tendons la main pour trouver des solutions concrètes à l’amélioration des conditions de travail qui permettraient d’endiguer la pénurie de personnel, mais il continue de nier le problème. C’est pour cela qu’on manque de bras dans les services publics québécois. », indique Christian Daigle, président général du SFPQ.

Plutôt qu’un réinvestissement dans les services à la population, il faut s’attendre à ce que l’augmentation des dépenses de l’État passe dans des annonces électoralistes. « Sans une croissance suffisante des ressources dans la fonction publique, nos membres ne pourront contribuer efficacement à la relance de l’économie et maintenir des services publics de proximité. Les inspections, les contrôles, la vérification, l’octroi d’aide financière sous toutes formes et l’entretien des routes, des services offerts par le personnel de la fonction publique ne sont, de toute évidence, pas une priorité pour ce gouvernement. Nos membres en ont assez de ce manque de cœur du gouvernement Legault et continueront à se faire entendre », explique monsieur Daigle.

Rappelons que 26 000 membres du SFPQ dans les ministères et organismes occupant majoritairement des emplois de bureau et de technicien.ne.s dans les ministères et organismes québécois déclencheront une première journée de grève le 30 mars prochain. La convention collective de l’accréditation Fonctionnaires est échue depuis le 1er avril 2020.

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