Budget Girard : un budget axé plus sur l’emploi que sur la main-d’œuvre (CDS)
MONTRÉAL, le 27 mars 2021 - La Centrale des syndicats démocratiques (CSD) accueille tièdement le budget 2021-2022, présenté par le ministre des Finances du Québec, Éric Girard. L’organisation syndicale qualifie l’exercice budgétaire de prudent dans le contexte de la pandémie, mais est déçue du manque d’audace de la part du ministre.
Le retour à l’équilibre budgétaire et la gestion de la dette publique
La CSD se réjouit que le ministre des Finances ait entendu cette revendication syndicale lors des consultations prébudgétaires.
« Nous sommes satisfaits de voir que le budget ne fait pas du retour à l’équilibre budgétaire une priorité à court terme. Dans le contexte de crise, il est prioritaire d’investir dans nos filets sociaux et dans la relance », se réjouit Luc Vachon, président de la CSD.
La CSD trouve toutefois décevant l’entêtement du ministre Girard de maintenir le versement au fond des générations.
« Non seulement les déficits sont artificiellement gonflés par ces versements, mais il s’agit également de précieux deniers publics qui gagneraient à être mis à la contribution du bon financement des missions de l’État ou de la relance », d’ajouter M. Vachon.
Mettre sur pied un véritable plan de relance économique
En ce qui concerne le plan de relance économique, la CSD croit que le budget rate des enjeux importants.
« La pandémie a mis au jour de nombreuses faiblesses dans notre tissu économique et industriel. Nous n’avons qu’à penser aux problèmes d’approvisionnement en matériel médical et en médicaments. Nous nous serions attendus à un plan plus ambitieux et avec une vision à plus long terme de la part du gouvernement, comme en mettant en place une politique industrielle ou en favorisant non seulement une reprise, mais un véritable développement et une diversification des économies régionales », explique le président de la CSD.
Répondre aux besoins des travailleuses et travailleurs
La CSD souligne les efforts importants qui sont investis dans la formation de la main-d’œuvre. Elle s’inquiète toutefois de la perspective à court terme du gouvernement qui vise surtout les secteurs où les emplois sont très en demande. « Les mesures de requalification de la main-d’œuvre prévues dans le budget sont surtout axées vers l’emploi à court terme plutôt que le développement de la main-d’œuvre à plus long terme. En misant sur des formations de courtes durées, on s’inquiète de la qualité des emplois générés. Les personnes qui doivent se trouver un nouvel emploi n’ont pas besoin de rester précaires, ce qui risque fort de leur arriver en ne cherchant qu’à combler rapidement la place qui est disponible aujourd’hui », résume M. Vachon.
Budget 2021-2022 - Un pansement temporaire sur une plaie béante, selon la FSE-CSQ
QUÉBEC, le 26 mars 2021 - Bien qu’elle reconnaisse que les investissements annoncés au budget en éducation sont nécessaires pour traverser minimalement la crise actuelle, la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) se montre déçue du budget présenté hier à l’Assemblée nationale, puisqu’il passe complètement à côté de solutions durables pour des problèmes importants, dont la pénurie d’enseignantes et d’enseignants. De plus, les mesures ajoutées au budget sont nettement insuffisantes pour assurer le rattrapage et le suivi nécessaire de tous les élèves après une crise de cette ampleur.
À l’instar de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la FSE-CSQ a fait plusieurs constats :
– Il n’y a rien pour attirer et garder les enseignantes et enseignants ; le cadre financier prévu pour les négociations est resté le même à 6,2 % de la masse salariale, donc aucun ajout à ce qu’il y a sur la table en ce moment, alors que c’était déjà insuffisant ;
– D’ailleurs, on ne trouve aucune indication concrète d’une offensive pour contrer la pénurie, que ce soit par un allègement de la tâche, une augmentation de salaire ou une baisse de la précarité. On parle certes de valorisation en termes plutôt vagues, mais avec une mince enveloppe de 10 M$ cette année qui ne pourra régler le cœur du problème ;
– Rien n’a été ajouté dans ce budget pour l’éducation des adultes et pour la formation professionnelle, alors qu’ils sont des secteurs-clés de la relance économique partout sur le territoire. Il aurait fallu bonifier le financement des petites cohortes et des formations à temps partiel en formation professionnelle, tandis que du côté de l’éducation des adultes, on aurait voulu voir un ajout de services pour lutter contre le décrochage ;
– Les mesures supplémentaires, totalisant 205 M$ cette année, ont pour but de tenter de limiter les retards d’apprentissage et de soutenir le réseau scolaire. Elles répondent à des besoins liés à la pandémie et ne tiennent pas compte du fait que l’éducation était déjà en crise, faute de ressources, avant l’arrivée du virus ;
– Ainsi, les ajouts pour le tutorat et l’aide aux devoirs, que l’on souhaitait cohérents et bien planifiés afin de soutenir nos élèves les plus vulnérables, sont plutôt prévus pour être temporaires et sans vision à long terme, ce qui nous inquiète grandement ;
– Quelques classes spéciales sont prévues, en moyenne deux par centre de services scolaire, mais ce sera insuffisant pour répondre aux besoins des élèves sur l’ensemble du territoire ;
– Un bel ajout par contre, celui des 37 M$ pour favoriser la réussite éducative des autochtones et l’égalité des chances. Bravo ! Une initiative à poursuivre et à bonifier ;
– On ne retrouve pas l’élan attendu et promis pour relever le réseau mis à mal depuis plusieurs années.
Comme il semble l’ignorer dans son budget, la FSE-CSQ rappelle au gouvernement que l’éducation est un secteur d’emploi à prédominance féminine. De plus, selon les données publiées par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) et la CSQ1, chaque dollar qui y est investi a des retombées de 1,25 $ sur l’économie, alors qu’elles sont de 1 $ pour la construction résidentielle et de 1,03 $ pour les grands travaux. Non seulement ils nous concernent tous, mais les investissements en éducation sont rentables pour le Québec et favorisent une relance féministe de l’économie.
« La pandémie a mis en lumière les besoins criants qui existaient déjà en éducation. Or, ce budget, s’il ajoute des ressources pour soutenir des besoins immédiats, ne répondra pas à ceux de tous les élèves, loin de là, forçant la poursuite du délestage dans les milieux. Ce qui est le plus triste, c’est qu’il ne se dégage aucune perspective à terme pour des améliorations durables, puisqu’à échéance les mesures d’appoint disparaitront. On est déçus, on s’attendait à mieux, surtout à la veille d’un rendez-vous sur la réussite éducative. Le ministre Roberge s’y présentera les mains vides et c’est désolant », a déclaré Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ.
1- Source : cdn.iris-recherche.qc.ca/uploads/publication/file/Fonction_publique_WEB.pdf, cité dans CSQ (2021), Le Québec a les moyens !, p. 14, lequebecalesmoyens.lacsq.org/wp-content/themes/csq/assets/2021-058_Guide-Nego1e.pdf
Le budget provincial : des promesses séduisantes, un accueil mitigé (FNEEQ-CSN)
MONTRÉAL, le 26 mars 2021 - « L’enseignement supérieur a été déclaré comme un service essentiel ainsi qu’une priorité par le gouvernement Legault. On ne peut que se réjouir de l’attention qu’accorde enfin ce gouvernement aux études postsecondaires, mais le détail des investissements montre qu’il y aura finalement peu d’argent accordé aux enseignantes et aux enseignants des réseaux collégial et universitaire », constate Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN).
Malgré un déficit prévu de 12,5 G$ en 2021-2022, le ministre des Finances, Éric Girard, injecte 700 M$ de dollars en enseignement supérieur jusqu’en 2026. Nous nous réjouissons qu’une bonne partie de ces sommes vienne en aide aux étudiantes et aux étudiants, qui ont particulièrement souffert des impacts de la pandémie. Nous nous interrogeons toutefois sur les mesures d’encouragement, qui ciblent des domaines particuliers (notamment les technologies de l’information) au détriment des autres. Nous tenons à rappeler que l’enseignement supérieur n’est pas au service des besoins du marché de l’emploi.
Par ailleurs, nous constatons que, du primaire à l’université, le gouvernement mise de manière insistante sur le virage numérique, l’intelligence artificielle et le déploiement de solutions informatiques. Nous ne partageons pas cet engouement pour la technologie. L’enseignement en présence doit être maintenu et favorisé dans tous les ordres d’enseignement, et il ne faut surtout pas tirer de conclusions hâtives de la pandémie. Cependant, les décisions concernant l’utilisation des sommes annoncées devront refléter les préoccupations et les besoins exprimés par les enseignantes et les enseignants, qui ont été au premier plan de l’adaptation et de la poursuite des activités d’enseignement durant la dernière année. Nous craignons que de tels investissements ne fassent qu’alimenter la concurrence entre les établissements.
Quant au primaire et au secondaire, la Fédération se réjouit des investissements de 170 millions annoncés pour « Soutenir la consolidation des apprentissages en contexte de crise sanitaire », mais signale que la nature de ces investissements devra être précisée en collaboration avec le personnel enseignant. De plus, les 70 M$ octroyés « afin de valoriser la profession enseignante et les carrières en éducation, de soutenir les étudiants en enseignement et leur intégration en emploi ainsi que de mobiliser les personnes qui travaillent au quotidien auprès des élèves du Québec » d’ici 2025-2026 risquent de s’avérer bien insuffisants.
La Fédération accueille favorablement le soutien annoncé de 41 M$ d’ici 2025-2026 pour les établissements d’enseignement supérieur en région, mais elle souligne néanmoins que les besoins sont beaucoup plus importants.
« L’éducation et l’enseignement supérieur forment les citoyennes et les citoyens qui façonneront la société québécoise. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre et de sortie de crise difficile, il s’avère important de bien les soutenir. Qu’enfin le déficit provincial ne représente plus un frein constitue une bonne nouvelle », souligne Caroline Quesnel.
Vigilance et regrets
Personne ne peut ignorer que l’enseignement en mode non présentiel a accentué les inégalités et a eu un impact important sur la motivation ainsi que le parcours scolaire de milliers d’étudiantes et d’étudiants. La situation a alourdi considérablement la tâche des enseignantes et des enseignants et elle devrait perdurer durant les prochains mois, si ce n’est les prochaines années. L’annonce d’aujourd’hui est ainsi bien accueillie par la Fédération, qui, malgré tout, restera vigilante afin que les sommes injectées soutiennent concrètement le personnel enseignant des cégeps et des universités et répondent enfin aux besoins criants qu’ils expriment depuis plusieurs années.
Par ailleurs, la Fédération attend avec impatience la publication du Plan d’action pour la réussite en enseignement supérieur, doté d’un budget de 150 M$ d’ici 2025-2026. Nous mettons toutefois en garde le ministère sur le danger de concevoir la réussite uniquement en fonction de l’atteinte de cibles de diplomation sans tenir compte des impacts de la pandémie sur la persévérance et la motivation étudiantes.
La FNEEQ-CSN, qui représente notamment les enseignantes et des enseignants dans 45 établissements collégiaux publics, soit environ 85 % d’entre elles et eux, dénonce, à l’instar de la CSN, qu’aucune somme ne soit prévue afin de régler les négociations du secteur public. Si le gouvernement veut reconnaître la contribution des salarié-es de l’État dans la santé, dans les organismes gouvernementaux de même que dans l’éducation et l’enseignement supérieur, les bons mots ne suffisent pas : les actes doivent suivre la parole.
Nous regrettons que le gouvernement ait décidé de maintenir les versements au Fonds des générations et qu’il ne procède pas à la révision majeure de la fiscalité souhaitée par la Coalition Main rouge, dont elle est membre. Ce faisant, l’État se prive encore une fois de ressources importantes pour soutenir les services publics. Aussi, la décision de la CAQ d’uniformiser le taux de taxe scolaire privera l’éducation et l’enseignement supérieur de plus de 3,6 G$ entre 2020 et 2026. Tout porte à croire qu’à la suite des prochaines élections provinciales, le Québec subira une autre cure d’austérité. Les membres de la FNEEQ-CSN seront une fois de plus prêts et prêtes à se battre !
Budget 2021 - La FPSS-CSQ dénonce des efforts jugés temporaires
QUÉBEC, le 26 mars 2021 - La Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) salue l’investissement en éducation présenté hier dans le budget Girard, mais s’inquiète que les mesures prévues ne soient pas récurrentes.
En effet, malgré les sommes annoncées, la ventilation de plusieurs mesures reste encore nébuleuse et fait craindre que celles-ci ne soient que temporaires. Or, les problématiques issues de la pandémie, ou mises en lumière par celle-ci ne disparaîtront pas après deux ans.
Le masculin l’emporte encore sur le féminin
Alors que le Plan québécois des infrastructures s’élève maintenant à une somme record de 135 G$, rien de concret n’est annoncé pour régler définitivement la situation précaire du personnel de soutien scolaire, alors qu’il s’agit d’une catégorie d’emploi à prédominance féminine.
« 70 % du personnel de soutien scolaire occupe un emploi précaire, et la majorité d’entre eux doit avoir un deuxième emploi pour pouvoir payer ses factures. C’est un complet non-sens alors que nous sommes en situation de pénurie de main-d’œuvre ! » s’exclame Éric Pronovost, président de la FPSS-CSQ.
De la poudre aux yeux
Bien que les montants annoncés en éducation semblent généreux, il faut leur porter une attention particulière. « Prenons par exemple les 80 M$ annoncés sur deux ans pour améliorer l’état général des bâtiments dans les écoles. Divisé par le nombre d’établissements scolaires, ça représente une somme supplémentaire annuelle d’un peu plus de 12 000 $ par bâtisse. On est loin du compte » se désole, monsieur Pronovost.
Budget du Québec - La FIPEQ-CSQ reconnaît l’effort, mais juge les mesures pour accompagner les familles insuffisantes
MONTRÉAL, le 26 mars 2021 - Les attentes étaient énormes dans les rangs des intervenantes à la petite enfance en vue du dépôt du budget 2021-2022 par le ministre des Finances, Éric Girard. Malgré les sommes accordées sur cinq ans, la FIPEQ-CSQ doute que les mesures timides annoncées hier puissent régler les problématiques énormes, dont le manque de places criant en services éducatifs, une fois pour toutes.
Tout d’abord, la FIPEQ-CSQ est reconnaissante que sa demande d’aide financière pour les RSE accueillant plus de six enfants ait été entendue durant la négociation de l’entente collective en milieu familial. De reconnaître l’importance des responsables en services éducatifs (RSE) pour l’avenir du réseau est un pas dans la bonne direction, mais on leur demande d’en faire plus et elles vivent déjà une surcharge de travail à cause des dédales administratifs. Or, considérant la pénurie de main-d’œuvre dans le réseau, cette mesure financière par elle-même ne garantit en rien que de nouvelles assistantes seront au rendez-vous pour travailler avec les RSE qui désirent accueillir jusqu’à neuf enfants. La fédération a hâte d’en apprendre plus sur la vision qu’a le ministère de la Famille sur la mise en œuvre de cette aide, sa répartition pour le 7e, 8e et 9e enfant supplémentaire, ainsi que l’impact visé sur la rétention de personnel dans le réseau de la petite enfance.
La FIPEQ-CSQ a aussi des réserves concernant le programme de formation de courte durée, un projet pilote qui doit encore faire ses preuves. Le ministre de la Famille semble avoir entendu l’appel au recrutement. Le fait de privilégier des stages en milieu de travail pour les étudiantes à l’AEC est une bonne nouvelle. Par contre, une chose est sûre : ce programme ne réglera en rien le manque immédiat d’intervenantes qualifiées. De plus, les 45 millions $ proposés limitent à environ 3 000 le nombre de participantes au programme qui, après 3 ans, pourraient choisir de rester ou pas dans le réseau de la petite enfance compte tenu de la surcharge de travail et du retard salarial face aux autres secteurs d’emploi. Il y aurait plutôt un manque de 10 000 intervenantes pendant la même période selon le ministère de la Famille.
Le ministre des Finances a bien dit vouloir investir dans l’avenir et a nommé la pénurie d’éducatrices parmi ses priorités. Il est donc incompréhensible que le budget provincial qu’il a présenté hier nous laisse l’eau à la bouche. La FIPEQ-CSQ est surtout déçue que les règles budgétaires n’améliorent en rien les conditions de travail des intervenantes à la petite enfance, le principal frein à l’attraction et à la rétention de personnel qualifié, mais aussi à la création de places pour les tout-petits. Le budget ne prévoit aucun montant pour encourager l’embauche ou le démarrage d’un service éducatif ni de prime de fidélité pour reconnaître l’expertise des salariées qualifiées à long terme.
Le budget ne prévoit non plus aucun assouplissement des règles budgétaires visant les allocations pour les enfants issus de familles à faible revenu ou les enfants ayant des besoins particuliers. La FIPEQ-CSQ espère que le ministère de la Famille va reconsidérer les programmes de subventions actuels, afin de favoriser l’égalité des chances pour tous les enfants du Québec.
« Nous avons deux bonnes nouvelles, mais ce sont de très minces pistes de solution à de très gros problèmes. Nous voulions plutôt une série de solutions qui s’additionnent pour stopper l’hémorragie une fois pour toutes. Nous sentons que le ministère de la Famille nous prend au sérieux et nous espérons sincèrement que nous allons avoir d’autres annonces dans les semaines à venir qui vont être complémentaires aux mesures financières annoncées. Dans l’immédiat, il n’y a rien pour encourager les nouvelles intervenantes et rien pour améliorer les conditions de travail ou pour bonifier les salaires qui sont parmi les plus bas au Québec. C’est vrai que l’an dernier, nous avons eu « 0 », mais cette année avec la crise sur le terrain, on s’attendait à beaucoup plus », se désole Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ-CSQ.
Avec un cadre financier de négociation en dessous de l’indice des prix à la consommation, la FIPEQ-CSQ espère seulement que ses demandes aux tables de négociation en centre de la petite enfance (CPE), soumises récemment, seront entendues. La fédération souhaite que le gouvernement fasse un effort durant les discussions en cours pour proposer des solutions concrètes, à la hauteur de la qualité du travail des intervenantes à la petite enfance. Elle a confiance que l’engagement solide du ministère de la Famille va se poursuivre aussi dans les travaux du comité de rémunération des RSE d’ici cet automne.
Budget du Québec - Une aide saluée pour soutenir le secteur culturel pendant la crise
MONTRÉAL, le 26 mars 2021 - L’APASQ, l’AQAD, l’ARRQ, la FNCC-CSN, la GMMQ, TRACE, l’UDA et l’UNEQ saluent les efforts pour soutenir la culture, grâce à une enveloppe de 100 millions de dollars d’aide ponctuelle. Bien que temporaire, il s’agit d’un message positif envoyé par le gouvernement du Québec aux artistes, créateurs et professionnels de la culture. Une étude plus approfondie du budget permettra sans doute de mieux comprendre le détail des sommes indispensables annoncées jeudi.
En effet, il faut placer cette aide dans le contexte dramatique qui afflige le secteur de la culture, sans doute l’un des plus touchés par la pandémie. Rappelons que l’on assiste à une chute inédite du PIB pour les arts et spectacles au Québec. En comparant les périodes de mars à juin 2019 et de mars à juin 2020, nous constatons une baisse de 54 % du PIB sur l’année. Les emplois ont été perdus par dizaines de milliers, plus de 40 % de nos membres songent à quitter le métier et leur état psychologique est alarmant, comme nous l’avons détaillé dans un plaidoyer publié à la mi-mars.
Depuis maintenant un an, et pour de nombreux mois encore, les artistes, créateurs et professionnels de la culture risquent d’être sans travail et pour plusieurs sans revenu ni filet social. L’été s’annonce difficile, malgré la réouverture graduelle des salles de spectacle. Nous serons donc également attentifs aux orientations des sommes annoncées pour la santé mentale afin que cette aide soit accessible aux travailleuses et travailleurs autonomes de la culture.
Les huit associations qui regroupent quelque 26 000 membres font désormais de l’amélioration des conditions socioéconomiques des artistes, créateurs et artisans, la pierre angulaire de la relance en culture, car sans eux, celle-ci n’existe pas. Il faut marteler l’importance d’une réforme en profondeur des structures de financement du secteur culturel pour que l’argent « ruisselle » davantage jusqu’aux artistes.
En ce sens, une révision en profondeur des deux lois sur le statut de l’artiste afin d’améliorer la situation socioéconomique, des conditions de vie et de pratique des artistes, devient urgente.
Le secteur de la culture doit résister à la crise pour le rayonnement et la pérennité de la culture québécoise, sans quoi, c’est toute notre société qui en sortira perdante.
À propos
Représentant près de 26 000 travailleuses et travailleurs de tous secteurs confondus à travers le Québec, nous rassemblons huit associations œuvrant dans le milieu des arts et de la culture.
APASQ Association des professionnels des arts de la scène du Québec
AQAD Association québécoise des autrices et des auteurs dramatiques
ARRQ Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec
FNCC-CSN Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC-CSN)
GMMQ Guilde des musiciens et musiciennes du Québec (GMMQ)
TRACE Travailleuses et travailleurs regroupés des arts, de la culture et de l’évènementiel
UDA Union des artistes
UNEQ Union des écrivaines et des écrivains québécois
Des investissements nettement insuffisants pour relever les services publics (CSN)
MONTRÉAL, le 26 mars 2021 - Tôt ce matin, des travailleuses et des travailleurs des services publics, membres de la CSN, ont manifesté devant les bureaux du ministre des Finances, Éric Girard, à Montréal. Munis d’une grande bannière sur laquelle on pouvait lire « Les services publics s’écroulent. La CAQ doit agir ! », les militantes et les militants présents en avaient long à dire sur le manque de courage politique du gouvernement pour régler la crise qui perdure dans les réseaux depuis des années.
« La situation est catastrophique dans les services publics. Le Québec tout entier en a pris conscience au cours de la dernière année. Comment le gouvernement peut-il toujours refuser de faire ce qu’il faut pour que la crise dans les réseaux se résorbe enfin ? » a lancé Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.
Pour l’organisation syndicale, qui représente plus de 160 000 employé-es dans tous les secteurs des services publics, il est clair que les sommes prévues dans le budget du Québec pour financer les réseaux de la santé et des services sociaux et de l’éducation ne répondent pas aux besoins criants, qui vont bien au-delà la crise sanitaire. « À la question, a-t-on les moyens d’investir davantage, nous répondons a-t-on les moyens de ne pas le faire ? C’est le manque d’investissement des dernières décennies qui nous a menés là où nous sommes, avec des services publics en piteux état. Les Québécoises et les Québécois méritent mieux », a ajouté Mme Senneville.
Les militantes et les militants de la CSN tenaient aussi à dénoncer l’hypocrisie du premier ministre et de son gouvernement qui portent un certain discours publiquement et un tout autre discours aux séances de négociation qui se tiennent depuis plus d’un an pour le renouvellement des conventions collectives des travailleuses et des travailleurs des services publics. « Devant les caméras, c’est toujours Merci, Merci, Vous êtes des héros, mais lorsque vient le temps de poser des gestes concrets pour améliorer significativement les conditions de travail et les salaires de toutes ces femmes et de tous ces hommes qui prennent soin de la population du Québec, c’est silence radio aux tables de négociation. »
La vice-présidente de la CSN a tenu à conclure la manifestation par une mise en garde au gouvernement de la CAQ : « Nous luttons pour que les Québécoises et les Québécois aient accès à des services publics de qualité, des services auxquels ils ont droit. Les enjeux sont trop importants pour que nous baissions les bras. Nous n’avons pas dit notre dernier mot ! »
Un Québec résilient aurait eu besoin de plus d’aide au logement, selon le FRAPRU
QUÉBEC, le 26 mars 2021 - « Le gouvernement n’a pas compris l’urgence d’agir », telle est la réaction du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) au troisième budget présenté hier par le ministre des Finances, Éric Girard. Selon la porte-parole du regroupement pour le droit au logement, Véronique Laflamme, « pour améliorer la résilience du Québec comme il le prétend, le budget aurait dû prévoir des investissements beaucoup plus ambitieux pour le logement social et annoncer un plan sur plusieurs années ». Le regroupement est d’autant plus déçu que près de la moitié des investissements annoncés proviennent de fonds fédéraux.
500 nouvelles unités pour tout le Québec
Alors que la pénurie de logements s’étend dans plusieurs municipalités et que les loyers montent en flèche, le FRAPRU se réjouit que le gouvernement ait prévu le financement de nouvelles unités, comme lui demandaient non seulement les organismes communautaires, mais aussi de nombreuses municipalités. Cependant, les 500 unités budgétées sont très largement insuffisantes pour répondre rapidement aux besoins urgents des 244 120 ménages locataires qui avaient des besoins impérieux de logement lors du dernier recensement, c’est-à-dire avant la pandémie et la pénurie des dernières années. Pour les regroupements communautaires en habitation, le seuil minimal était de 5000 nouvelles unités pour la prochaine année. La Ville de Montréal, à elle seule, demandait 1500 unités pour pouvoir atteindre son objectif de 6000 logements sociaux durant le présent mandat de l’administration Plante, alors que celle de Québec en réclamait 500 par année pour les 5 prochaines années. Pour sa part, le FRAPRU demandait au gouvernement de lancer sans plus attendre un grand chantier de 50 000 logements sociaux en 5 ans.
Selon l’organisme, le manque d’ambition du gouvernement Legault est d’autant plus inexplicable que le Québec disposait d’un montant rétroactif de plus de 132,6 millions $ reçu d’Ottawa, en vertu de la nouvelle Entente Québec-Canada sur le logement.
Les milliers de logements promis mais pas livrés : un dossier qui n’est toujours pas réglé
Le FRAPRU se réjouit que le budget prévoie enfin les sommes manquantes pour compléter le financement de logements sociaux qui avaient déjà été annoncés avant l’arrivée du gouvernement Legault, il constate cependant que seulement 5000 des 11 000 logements sociaux promis seront finalement réalisés. Il espère que les 250 M $ prévus à cette fin suffiront malgré la hausse marquée des coûts de construction.
Pour une relance juste : des besoins qui ne peuvent plus attendre
Le FRAPRU s’indigne que les conséquences dévastatrices du mal-logement et du manque de logements abordables mises en lumière durant la pandémie, ne soient pas plus prises en compte dans le cadre de la relance. « 500 unités, ça ne permettra pas de répondre aux besoins variés et urgents exprimés partout au Québec, comme ceux des personnes en situation d’itinérance, des femmes victimes de violence conjugale, des Autochtones vivant en milieu urbain, des personnes aînées, de celles en situation de handicap, des familles vivant dans des logements surpeuplés. Toutes ces personnes sont encore abandonnées et condamnées à attendre des mois pour accéder à un logement décent », déplore Véronique Laflamme.
Des HLM qui demeureront barricadés
Les sommes additionnelles prévues au Plan québécois des infrastructures sont légèrement supérieures (10 M $) à celles de l’an dernier, mais largement insuffisantes pour rénover adéquatement les logements HLM en état de vétusté, dont les 350 qui sont toujours barricadés à Montréal, s’inquiète enfin le FRAPRU. Pourtant, en vertu de l’Entente Québec-Canada sur le logement, Québec pouvait compter cette année sur 85 M $ de plus du fédéral pour ces travaux de rénovation.
Enfin, le FRAPRU reçoit positivement l’annonce d’une bonification soutien aux municipalités offrant des services d’aide d’urgence aux ménages qui se retrouvent sans logis et l’octroi de 200 suppléments au loyer d’urgence, dans un contexte de pénurie, pour aider les locataires sans logis à trouver un logement et signer un bail. Il a d’ailleurs récemment émis des recommandations au ministre des Affaires municipales et de l’Habitation afin que le programme québécois soit amélioré.
Budget 2021 : Un rendez-vous manqué avec le communautaire (RQ-ACA)
MONTRÉAL, le 25 mars 2021 - Le Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA) est consterné par le budget du ministre Girard, qui n’accorde qu’un famélique soutien supplémentaire aux organismes d’action communautaire autonome.
Alors que les besoins de l’ensemble des organismes sont estimés à 460 millions $, ce sont 41,8 millions $ seulement qui s’ajouteront en 2021-2022 pour certaines initiatives ciblées.
« Ce n’est ni du financement récurrent, ni du financement à la mission, explique Marie-Line Audet, présidente du RQ-ACA. Il s’agit seulement de fonds d’urgence ciblés, qui seront, encore une fois, trop restrictifs et arriveront trop tard pour répondre aux besoins des organismes et des populations. »
« La déception est d’autant plus grande quand on sait que le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale s’était engagé à mieux soutenir le communautaire dès le printemps 2021 », soutient Caroline Toupin, coordonnatrice du RQ-ACA. Après 15 ans d’attente, deux tentatives ayant échoué avec les gouvernements précédents et deux années à travailler en étroite collaboration avec le ministère, le communautaire nourrissait beaucoup d’attentes envers ce plan d’action gouvernemental en matière d’action communautaire (PAGAC), que nous qualifions d’historique. Ce rendez-vous manqué fragilisera encore davantage la confiance des organismes envers le gouvernement à un moment où il aurait pu transformer sa reconnaissance verbale en engagement concret.
Dans un contexte où les effets de la pandémie se feront ressentir sur plusieurs années, il est plus qu’urgent de s’attaquer au sous-financement des organismes communautaires, qui sont des acteurs clés pour répondre aux besoins de la population et lutter pour une relance juste, verte et inclusive.
« La voix étudiante a été entendue » : La FECQ et l’UEQ saluent les investissements en enseignement supérieur
MONTRÉAL, le 26 mars 2021 - La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et l’Union étudiante du Québec (UEQ) constatent que les demandes étudiantes ont été considérées. En effet, les organisations observent une hausse des investissements en enseignement supérieur permettant la mise en place de mesures en santé psychologique, en réussite étudiante et en aide financière aux études.
Santé mentale étudiante : est-ce suffisant ?
Le plan en santé mentale étudiante du ministère de l’Enseignement supérieur n’étant pas encore disponible, les associations étudiantes nationales se demandent si le montant de 60 M$ sur 5 ans en santé psychologique étudiante sera suffisant pour répondre à l’entièreté des besoins de la communauté étudiante.
« Si nous voulons réellement aider les membres de la communauté étudiante, il sera important de veiller à ce que les sommes dédiées au Plan d’action en santé mentale du ministère de l’Enseignement supérieur, qui sera dévoilé ce printemps, soient conséquentes aux constats que l’on fait quant à la détérioration de la santé mentale étudiante », rappelle Noémie Veilleux, présidente de la FECQ.
Mesures d’aide en réponse à la pandémie
La suspension des paiements des intérêts sur les prêts étudiants est soulignée par les associations étudiantes nationales. Cette mesure de 72 M$ permettra aux personnes diplômées de se frayer une place dans le marché de l’emploi, sans se soucier d’une augmentation de leur dette étudiante jusqu’en mars 2022.
Une mesure à noter est le montant de 100 $ par session offert à toute personne ayant étudié à temps plein cette année, mesure totalisant 82 M$. Ce montant vise à aider la communauté étudiante à faire face aux défis de la pandémie. Les fédérations étudiantes souhaitent toutefois souligner que ce soutien financier ne règle pas tout. « C’est une mesure intéressante, mais nous ne serons satisfaits que lorsque l’argent reviendra réellement dans la poche de toutes les étudiantes et de tous les étudiants. Pour ce faire, le gouvernement devra mettre en place un processus simple et efficace », exprime Jade Marcil, présidente de l’UEQ.
L’enseignement supérieur comme pilier de la relance économique
Les associations étudiantes laissent tomber un soupir de soulagement à la vue du budget du ministre Girard. Loin de la rigueur budgétaire connue par le passé, ce budget semble démontrer que le gouvernement de la Coalition avenir Québec comprend les impacts positifs d’investir en enseignement supérieur dans un contexte de relance. Ces investissements permettront notamment de soutenir la réussite étudiante en enseignement supérieur par une multitude de mesures qui permettront d’outiller et de soutenir la communauté étudiante du Québec.
Budget 2021-2022 - Attraction et rétention des professionnelles en soins : la cible est manquée (FIQ)
MONTRÉAL, le 25 mars 2021 - La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ est déçue du budget 2021-2022 présenté par le ministre des Finances. Les attentes étaient élevées pour soutenir celles qui sont au front depuis le début de la pandémie. S’il y a de nouveaux investissements en santé, les mesures robustes attendues pour assurer la pérennité des soins et l’ajout d’effectifs sont carrément absentes. Une fois de plus, aucune mesure pour l’attraction et la rétention des professionnelles en soins n’apparaît au budget. Le gouvernement n’a pas traduit ses paroles de reconnaissance du travail des professionnelles en soins en gestes concrets.
Le budget établit clairement que la relance se fera au masculin, alors que les femmes sont les grandes oubliées. Les investissements en faveur de la relance et des infrastructures profiteront majoritairement aux hommes, alors que le secteur public, un secteur d’activité à prédominance féminine, a été complétement mis de côté par le gouvernement.
La FIQ réclamait un coup de barre pour reconstruire le réseau de la santé. Elle demandait des réinvestissements massifs et du soutien pour celles qui donnent les soins. La consolidation du réseau public attendue dans le budget pour offrir des soins de qualité à la population, et particulièrement pour les clientèles vulnérables, n’est pas tout simplement pas au rendez-vous. En santé mentale, il y a bel et bien un effort pour accroître l’offre de services, mais il n’y a aucune mesure pour s’assurer que les effectifs seront suffisants dans le réseau public.
« Le gouvernement rate sa cible. Le réseau public est brisé. Et on s’attendait à des investissements majeurs en santé. Si certaines sommes sont au rendez-vous, le budget ne propose rien pour assurer que les professionnelles en soins seront en mesure d’offrir des soins sécuritaires et de qualité à la population. Le gouvernement manque de courage pour lutter contre le recours à la main-d’œuvre indépendante en ne finançant pas des mesures d’attraction et de rétention du personnel. Au final, on réalise qu’encore une fois, ce sont les femmes qui sont pénalisées par ce budget. »
Nancy Bédard, présidente, Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ
Vieillir à la maison : le gouvernement manque sa chance
Les montants prévus au budget pour les soins à domicile, soit 750 millions de dollars sur 5 ans, ne permettront pas de répondre à la volonté des personnes aînées de vieillir à la maison. Les services publics ne couvrent que 5 % des besoins en soins à domicile actuellement, alors que la FIQ estimait que des investissements de 2,9 G$ étaient nécessaires. Si ce montant peut paraître important, la pandémie a malheureusement démontré le coût humain de négliger les soins aux ainé-e-s et les limites des modèles actuels d’hébergement. Le gouvernement n’a pas saisi l’opportunité de revoir l’offre d’hébergement et de soins pour les personnes aînées, ce qui le rattrapera nécessairement, avec le vieillissement de la population qui s’accélère.
Les femmes : 50 % de la population privée des retombées du budget Girard
La FIQ est outrée de voir que la relance économique fait complètement fi des femmes et des conséquences désastreuses de la pandémie qu’elles ont subies sur le plan économique. Les efforts déployés sont insuffisants pour soutenir les missions de l’État, comme la santé, l’éducation et les services publics, là où les femmes sont majoritaires. En soutenant l’innovation et les infrastructures, le gouvernement soutient les hommes. Le Québec a connu 7 féminicides depuis le début de l’année. Or, seuls 4,5 M$ par année sont investis pour les organismes d’aide aux femmes victimes de violence conjugale. La FIQ se désole de la faiblesse des investissements pour lutter contre ce fléau. Les mesures sont timides pour contrer l’énorme demande à laquelle ces organismes font face.
Budget du Québec et lutte à la pauvreté - Le gouvernement persiste et signe : « Débrouillez-vous ! » (Collectif pour un Québec sans pauvreté)
QUÉBEC, le 25 mars 2021 - Après un an de pandémie, le gouvernement du Québec persiste et signe : les personnes en situation de pauvreté ne doivent rien attendre de lui. Le Collectif pour un Québec sans pauvreté dénonce avec vigueur cette indifférence devant le fait que plus de 800 000 personnes n’arrivent pas à couvrir leurs besoins de base au Québec… et n’y arriveront pas de sitôt !
« D’entrée de jeu, il faut souligner la cruelle insuffisance des deux seules mesures du budget qui touchent directement les personnes en situation de pauvreté, d’affirmer le porte-parole du Collectif, Serge Petitclerc. D’un côté, la construction de 500 nouveaux logements sociaux est ridicule en regard des 5 000 réclamés comme seuil minimal, pour la prochaine année, par les regroupements communautaires en habitation. Il s’agit d’un choix politique irresponsable dans un contexte de pénurie de logements et d’augmentation vertigineuse des loyers. »
« Et que dire des 18,5 millions $ destinés à la bonification des prestations spéciales liées à la santé pour les personnes assistées sociales sur une période de cinq ans ? Comme il s’agit d’un rattrapage pour cause de non-indexation pendant des années, les personnes vont seulement cesser de perdre de l’argent chaque année. Et pendant ce temps, il n’est nulle part fait mention d’autres prestations spéciales qui n’ont pas été indexées depuis 1989, comme celles pour un déménagement, pour un incendie ou une catastrophe naturelle ou encore pour un séjour en maison d’hébergement pour victimes de violence. »
800 000 personnes abandonnées
Toujours selon Serge Petitclerc, « le problème avec ces annonces, c’est qu’elles ne changeront rien au fait que plus de 800 000 personnes n’arrivent pas à couvrir leurs besoins de base au Québec. Ces personnes ont été frappées de plein fouet par la crise sanitaire et il est indécent que le gouvernement n’ait rien d’autre que des pinottes pour elles dans ce budget. Pourquoi tolérer que des personnes n’arrivent pas à manger à leur faim au Québec ? Que faudra-t-il pour que ça devienne une priorité nationale ? Les appels au bénévolat et à la charité ne suffisent pas. C’est le gouvernement qui a la responsabilité d’assurer un revenu adéquat aux personnes en situation de pauvreté. »
« Si au moins ce même gouvernement arrivait à tenir ses maigres engagements ! Mais non. Pour les personnes assistées sociales, rappelons qu’il refuse toujours d’ajuster le montant des prestations en fonction de la révision de la Mesure du panier de consommation faite par Statistique Canada en 2020. Le budget vient le confirmer. Ce faisant, il renie les engagements du dernier plan de lutte contre la pauvreté. Cet entêtement prive les personnes de plusieurs centaines de dollars supplémentaires par année. Celles qui sont au programme d’Aide sociale, par exemple, sont ainsi privées annuellement de 1 020 $. Avec leurs revenus annuels actuels de 10 423 $, elles n’arrivent à couvrir que la moitié de leurs besoins de base. »
En conclusion
En somme, le budget 2021-2022 vient confirmer que le maître mot du gouvernement du Québec en matière de lutte contre la pauvreté, c’est l’indifférence. Cela explique peut-être son besoin d’en appeler à la proverbiale résilience dans le titre même de son budget, qui se veut « pour un Québec résilient et confiant ». Ce que ce titre dit aux personnes en situation de pauvreté, au fond, c’est qu’elles sont aussi bien de se montrer résilientes et confiantes en l’avenir parce que le gouvernement n’a pas l’intention de leur venir en aide.
La FQPPU salue des investissements importants en recherche et en enseignement supérieur
MONTRÉAL, le 25 mars 2021 - La Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) accueille favorablement les investissements importants de 3,5 milliards de dollars (+3,9 %) consacrés au financement du fonctionnement des universités québécoises par le ministre des Finances, Éric Girard, dans son troisième budget dévoilé aujourd’hui. Elle est aussi satisfaite des efforts substantiels accordés aux Fonds de recherche du Québec, qui voient leurs budgets passer à 254,3 millions de dollars, une augmentation de 18,5 % par rapport au budget de 2020-21.
Le report de l’atteinte de l’équilibre budgétaire est également une bonne décision dans le contexte actuel, où le Québec aura besoin d’investissements pour soutenir sa relance à la suite de la pandémie. Malgré l’impact de la lutte à la COVID-19 sur les finances publiques, il est encourageant de constater que le gouvernement du Québec poursuit ses efforts en enseignement et en recherche universitaires ; des secteurs qui se sont avérés essentiels pour surmonter les défis auxquels nous faisons face actuellement et qui le sont tout autant pour prévenir de futures crises. À plus long terme, le fait de miser sur les transferts fédéraux pour résorber le déficit du Québec est toutefois un pari risqué, étant donné le peu de signaux positifs reçus jusqu’à aujourd’hui de la part du gouvernement canadien en cette matière.
En ce qui a trait aux enveloppes dédiées à l’enseignement supérieur, l’investissement de 15 millions de dollars par année sur cinq ans pour soutenir la santé psychologique des étudiant-e-s et du personnel est à saluer, étant donné les conséquences importantes de la pandémie observées sur le terrain. L’aide ponctuelle accordée cette année aux étudiant-e-s universitaires, par le biais de montants forfaitaires de 100 $ par session et de l’élimination des intérêts sur les prêts, pourra avoir un effet sur leur fardeau financier, qui s’est alourdi en raison des mesures de confinement et des fermetures de nombreuses entreprises.
La FQPPU est toutefois inquiète des investissements de 85 millions de dollars sur cinq ans visant à « déployer plus de solutions numériques dans les établissements d’enseignement supérieur » et « consolider et développer des pratiques pédagogiques spécialisées ». Si les professeur-e-s et les enseignant-e-s ont accepté de modifier leur enseignement pour faire face à l’urgence sanitaire, l’enseignement en mode non-présentiel a aussi démontré ses limites au cours des derniers mois, notamment en ce qui a trait à la capacité de maintenir l’attention et la motivation des étudiant-e-s, voire de ses effets sur la santé mentale des uns et des autres.
La Fédération insiste par ailleurs sur le fait que les professeur-e-s et les enseignant-e-s doivent conserver leurs prérogatives quant au choix des méthodes pédagogiques qu’ils privilégient, ce qui inclut le mode d’enseignement. Par conséquent, elle veut éviter que les sommes annoncées pour soutenir la formation à distance en contexte de pandémie soient utilisées ultérieurement pour justifier le déploiement ou l’imposition de modes d’enseignement hybrides ou comodaux une fois la crise sanitaire résorbée. Elle invite le ministère de l’Enseignement supérieur, une fois la pandémie terminée, à travailler de concert avec les professeur-e-s, les chargé-e-s de cours et les étudiant-e-s, à une évaluation des impacts des mesures d’enseignement à distance qui ont été déployées durant la pandémie — et que tous ont considérées comme exceptionnelles depuis mars 2020 — de manière à déterminer, sur une base documentée, comment utiliser de manière rationnelle et efficiente ces importants investissements.
Enfin, l’enveloppe de 150 millions de dollars sur cinq ans pour favoriser l’accès à l’enseignement supérieur, la persévérance et la hausse de la diplomation est une bonne nouvelle. La FQPPU est d’avis que ces investissements devraient viser particulièrement les étudiant-e-s de première génération, les Autochtones et les personnes issues des minorités, dans une perspective de renforcement des dispositions en matière d’équité, de diversité et d’inclusion à l’université.
Coalition des garderies : Le budget provincial rate une occasion de soutenir les parents pour une relance économique durable
QUÉBEC, le 25 mars 2021 - La Coalition des garderies a fait la déclaration suivante à la suite du dépôt du budget par le ministre des Finances Éric Girard :
« Malgré la mobilisation des garderies partout au Québec qui réclament des places subventionnées dans le réseau pour faciliter le retour au travail et éviter de bouleverser les enfants en garderie, le budget du gouvernement déposé aujourd’hui n’est pas à la hauteur des attentes. Le gouvernement a manqué une occasion d’aider directement des milliers de familles en attente d’une place au tarif unique en ne subventionnant pas de places en garderies non subventionnées.
Les propriétaires de garderies que nous représentons, majoritairement des femmes entrepreneures, réitèrent leur désir de faire partie de la solution. Il y a une urgence à rendre disponibles des places au tarif unique partout au Québec. Nous proposons au gouvernement de prioriser la subvention des 70 000 places au sein de notre réseau, dont environ 25-30 % sont inoccupées, pour rendre plus de places à tarif unique disponibles, plus rapidement.
Nous l’entendons depuis des mois, les femmes ont été plus durement touchées par la pandémie, étant plus nombreuses à perdre leur emploi ou à devoir le quitter pour s’occuper des enfants à la maison. Le gouvernement avait une occasion d’envoyer un signal clair qu’il valorise la place que ces femmes joueront dans une relance économique durable. »
Réaction de la CSQ au budget 2021-2022 - Une pluie de mesures temporaires où le béton occupe encore une place de choix
QUÉBEC, le 25 mars 2021 - La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) qualifie le troisième budget Girard de florilège de mesures non récurrentes où le béton occupe une place de choix par rapport aux services à la population. Pour la CSQ, la CAQ continue de proposer une relance où le masculin l’emporte sur le féminin.
« Certains investissements sont intéressants, mais ce qu’on déplore, c’est que les mesures récurrentes sont rares. Il y a un manque flagrant d’investissements durables pour les services à la population. Par exemple, pour le soutien aux élèves, on investit plusieurs centaines de millions de dollars, qui sont justifiés uniquement par la pandémie, comme si les besoins criants n’existaient pas avant. Pour soutenir la diplomation, améliorer les soins et soutenir l’économie à long terme, ce sont des investissements durables qu’il nous faut. Dans une économie du savoir, investir en éducation, en petite enfance et dans les autres services à la population est aussi important que d’investir dans le béton », souligne d’entrée de jeu Sonia Ethier.
Éducation : un soutien d’urgence qui n’est pas durable
En éducation, la CSQ est soulagée de constater que le gouvernement prend acte de l’impact de la crise sanitaire sur le réseau et des besoins en ce qui a trait à la réussite éducative de nos jeunes. Les mesures supplémentaires totalisant 205 millions cette année pour limiter les retards d’apprentissage et pour soutenir le réseau scolaire sont plus que nécessaires. Cependant, la Centrale considère que ces efforts auraient dû être durables dans le temps. « Dans l’urgence actuelle, les mesures de tutorat, d’aide aux devoirs et de soutien psychosocial ou la création de classes spécialisées vont permettre de sortir la tête de l’eau, mais pour une courte durée. Les besoins sont nombreux et les mesures qui sont mises de l’avant ont une date d’expiration. Par le fait que les mesures ne sont pas récurrentes, le gouvernement annonce aujourd’hui qu’il y aura déjà un manque de ressources dans quelques années. Les problèmes du système d’éducation existaient bien avant la crise ; on a besoin d’investissements importants et durables, et le budget n’en apporte pas », rappelle Sonia Ethier.
Étranges priorités au collégial
Le gouvernement annonce une injection de 278 millions de dollars de plus en enseignement supérieur pour 2021. Quoique positives, il faut nuancer ces mesures : non seulement elles sont temporaires, mais, en plus, la part du lion sert à payer des incitatifs financiers aux étudiantes et aux étudiants. « Évidemment qu’il faut soutenir le revenu des jeunes, mais les problèmes de persévérance doivent être attaqués en améliorant l’offre de services, le soutien pédagogique et en appuyant concrètement le personnel dans les cégeps. » Vingt millions sont prévus pour mettre en place des solutions pour l’enseignement à distance. « Il faudra voir si des sommes iront à la formation du personnel ou si tout sera dépensé en matériel informatique », s’inquiète Sonia Ethier.
Petite enfance : un secteur essentiel en péril
Pour la petite enfance, la CSQ est déçue de la timidité des mesures annoncées dans le budget pour s’attaquer à la pénurie de places et de main-d’œuvre. « Nous voyons d’un bon œil les sommes investies, bien que modestes, pour la formation et la rétention d’éducatrices qualifiées, ainsi que l’aide financière additionnelle qui seraient octroyées aux RSE accueillant neuf enfants. Nous invitons le ministère de la Famille à s’asseoir avec nous pour discuter de la mise en œuvre de cette aide et espérons qu’elle sera complémentée par d’autres mesures financières. Nous souhaitons que l’ouverture manifestée aujourd’hui par le gouvernement pour bonifier la rémunération des RSE ne soit qu’un premier geste pour stopper l’hémorragie une fois pour toutes et améliorer les conditions de travail actuellement en discussion dans l’ensemble du réseau, tant pour les intervenantes en milieu familial que pour celles en CPE », souligne la présidente.
Santé et services sociaux : priorité à la lutte contre la pandémie
Sans surprise, la lutte contre la COVID-19 demeure la priorité gouvernementale en santé. Avec des hausses de 5,8 % en 2021-2022 et de 4 % en 2022-2023 (hors dépenses liées à la pandémie), le gouvernement octroie des ressources qui devraient permettre de couvrir les coûts de système du réseau. La CSQ accueille favorablement les nouveaux investissements pour le soutien à domicile ainsi que les sommes récurrentes consenties pour bonifier les services de première ligne en santé mentale et pour les personnes vulnérables et les jeunes en difficulté. Les sommes sont modestes, mais il s’agit d’un pas dans la bonne direction. Cependant, le budget ne contient rien de concret pour stabiliser les équipes de soins et améliorer les conditions d’exercice du personnel infirmier.
Secteur communautaire
Dans le secteur communautaire, la CSQ voit d’un bon œil l’aide de 10,4 millions de dollars de bonification du financement des organismes d’aide à la réhabilitation sociale ainsi que le 50 millions de dollars aux organismes communautaires œuvrant auprès des familles, mais estime que les sommes ne permettront pas de répondre aux besoins, qui étaient déjà grands et qui se sont accrus depuis la pandémie de la COVID-19. « Particulièrement, un montant annuel de 4,5 millions de dollars dédié spécifiquement aux organismes d’intervention auprès des femmes victimes de violence conjugale nous apparaît nettement insuffisant considérant la hausse dramatique des cas de violence conjugale depuis plusieurs mois », explique la présidente de la CSQ.
Langue et culture
En culture, l’investissement de 147 millions de dollars pour bonifier le plan de relance du milieu culturel mérite d’être salué puisque ce secteur a été durement éprouvé durant les mois de la pandémie ; encore une fois, cette mesure est temporaire.
Dans un contexte où l’anglicisation gagne toujours plus de terrain, le gouvernement a la responsabilité de défendre la langue commune du Québec. En ce sens, la CSQ salue l’investissement de 103,6 millions de dollars d’ici 2026 pour la promotion de la langue française et attend impatiemment la réforme de la Charte de la langue française pour en assurer une protection renforcée.
Jeter du lest sur le retour à l’équilibre budgétaire
À propos de l’équilibre budgétaire, la Centrale est rassurée que l’austérité ne soit pas à l’ordre du jour cette année. « En repoussant de cinq à sept ans l’exigence du retour à l’équilibre budgétaire, le gouvernement se donne les coudées franches pour traverser la pandémie. Par contre, nous sommes inquiets pour le futur puisque, dès 2022, la croissance moyenne des dépenses de programme chute à moins de 3 %. Pour éviter le spectre de l’austérité qui se pointe à moyen terme, nous maintenons que le ministre des Finances doit suspendre les versements au Fonds des générations », conclut Sonia Ethier.
Budget provincial : de l’aide pour les aînés, se réjouit le Réseau FADOQ
MONTRÉAL, le 25 mars 2021 - Le Réseau FADOQ constate avec plaisir que plusieurs mesures du budget du ministre québécois des Finances, Éric Girard, concernent les aînés, les plus touchés par la crise sanitaire : hausse du crédit d’impôt pour maintien à domicile, hausse de l’enveloppe consacrée aux soins à domicile, aide aux petites résidences privées pour aînés (RPA) en région, ainsi que pérennisation des postes des préposés aux bénéficiaires embauchés dans les CHSLD pendant la pandémie.
Le plus important organisme d’aînés au pays se réjouit particulièrement de l’injection de 269 M$ sur 5 ans pour le crédit d’impôt remboursable pour maintien à domicile. Le remboursement des dépenses admissibles passera de 35% à 40% d’ici 2026.
« Il s’agit d’un gain important pour notre organisation, souligne la présidente du Réseau FADOQ, Gisèle Tassé-Goodman. Nous demandions précisément dans notre mémoire prébudgétaire que ce crédit d’impôt passe à 40 %. Le gouvernement bonifie l’aide fiscale pour les aînés vivant en immeuble de logements, octroie une aide financière plus importante aux personnes en perte d’autonomie, en plus de simplifier la mesure fiscale. »
Vivement les soins et services à domicile
Du côté des soins et services à domicile, le Réseau FADOQ est satisfait que des sommes additionnelles de 750 M$ soient prévues d’ici 2025-2026 afin d’intensifier l’offre de services publics. Ces sommes supplémentaires permettront d’ajouter des heures de services de soutien à domicile, des services d’assistance personnelle et d’aide aux activités de la vie domestique, des soins et services professionnels, de même que des services aux personnes proches aidantes.
« Ça fait des années que nous réclamons des investissements dans les soins à domicile, un moyen de favoriser l’autonomie des aînés, d’augmenter leur bien-être et de soulager les finances publiques. Nous avions d’ailleurs salué en novembre dernier l’octroi de 100 M$ supplémentaires pour bonifier l’offre de services. Évidemment, les investissements devront continuer de croître au cours des prochaines années, alors que le vieillissement de la population s’accélérera au Québec », affirme Mme Tassé-Goodman.
Des efforts à poursuivre
En matière de santé, le budget recèle également une excellente nouvelle : l’investissement de 750 M$ annuellement pour pérenniser des mesures prises durant la pandémie, notamment l’embauche de 10 000 préposés aux bénéficiaires et de gestionnaires d’établissements de soins de longue durée, ainsi que la conversion des postes de préposés à temps partiel vers du temps plein.
« C’est une bonne nouvelle, mais nous espérons évidemment que le gouvernement poursuivra ses efforts quant au rehaussement du personnel soignant dans le réseau, ce qui, à terme, permettra d’améliorer les ratios personnel soignant/patients, et d’améliorer la qualité des soins. Ce qui rime avec bientraitance », ajoute la présidente du Réseau FADOQ.
Hébergement de longue durée : attention !
Le budget Girard prévoit également des sommes supplémentaires pour faire face à la hausse des coûts des maisons des aînés, qui passent de 1,56 G$ à 2,6 G$. Il prévoit également 95 M$ d’ici 2025 pour améliorer la qualité de vie des proches aidants.
« Nous demeurons toutefois perplexes, précise Mme Tassé-Goodman. Nous accueillons favorablement le fait que ces sommes soient réservées. Mais comme le diable se cache parfois dans les détails, nous avons hâte de voir comment les sommes seront déployées. Et nous avons tout aussi hâte au dépôt de la politique nationale pour les proches aidants et du plan d’action. »
Le Réseau FADOQ, qui réclamait une aide pour les petites RPA, salue finalement le programme d’aide à la mise aux normes de certaines RPA. L’aide financière de 52 M$ cible en particulier les plus petites résidences, importantes dans les régions.
Budget : le ministre des Finances entend en partie raison, estime la CSN
MONTRÉAL, le 25 mars 2021 - La CSN constate que le ministre des Finances du Québec, Éric Girard, a finalement mis le dogmatisme de côté et entendu raison, en partie, quant au report de deux ans du retour à l’équilibre budgétaire. Cette flexibilité, souhaitée par la centrale syndicale, permettra au gouvernement d’éviter les coupes draconiennes dans les principales missions sociales de l’État.
« On ne peut nier les efforts consentis par le ministre des Finances quant à la croissance des dépenses de programmes, reconnaît le président de la CSN, Jacques Létourneau. Mais il reste tellement de manque à gagner pour rattraper les effets dévastateurs des années d’austérité que nous avons connues, il reste tant de besoins de la population auxquels nos réseaux publics sont incapables de répondre que nous sommes en droit de nous demander si les investissements seront suffisants. D’autant plus que l’on poursuivra les versements au Fonds des générations, même dans un contexte déficitaire. Juste pour l’année qui se termine, c’est une somme de trois milliards, dont nous aurions eu grandement besoin. C’est un non-sens complet que le gouvernement envisage de se priver de ce même montant pour l’année qui s’amorce. »
Haro en santé et en éducation
Pour la CSN, la croissance anticipée des dépenses en santé et en services sociaux ne permettra pas de mettre un frein à l’effritement de plusieurs missions fondamentales de l’État. « Lorsqu’on retire toutes les mesures devenues nécessaires strictement en raison de la pandémie, on constate une stagnation, voire une régression de certains budgets, notamment dans les services sociaux. Malheureusement, malgré les histoires d’horreur que nous entendons chaque jour, que ce soit en santé mentale, à la protection de la jeunesse ou encore dans les soins pour les aînés, dans les faits, le budget présenté aujourd’hui laisse entrevoir une réduction du panier de services. Et pas seulement en 2022 », souligne Jacques Létourneau.
Le gouvernement demeure muet quant au renouvellement des conventions collectives du secteur public, déplore la centrale syndicale. « On le sait et le gouvernement le sait aussi : le principal obstacle à la dispensation des services de santé et d’éducation, c’est le manque criant de main-d’œuvre dans nos réseaux publics, rappelle le président de la CSN. Et tout le monde le reconnaît, la principale raison de ce manque de main-d’œuvre, ce sont les mauvaises conditions de travail du secteur public, tant sur le plan des salaires que de la charge de travail. Or, le budget ne contient aucune indication laissant envisager le nécessaire coup de barre que nous attendions de la part du gouvernement. »
Des sommes nettement insuffisantes pour les femmes victimes de violence
La CSN déplore vivement les sommes faméliques réservées aux centres venant en aide aux femmes victimes de violence. « On compte déjà sept féminicides de trop cette année. Faute de moyens, les maisons d’hébergement doivent refuser 75 % des demandes qu’elles reçoivent. Et le ministre des Finances nous annonce aujourd’hui qu’il injectera… moins de cinq millions cette année. Quel est l’objectif du gouvernement, d’abaisser à 71 ou 72 % le nombre de demandes refusées ? »
La centrale syndicale aurait également souhaité des mesures beaucoup plus costaudes pour favoriser la création de places en services de garde subventionnés. « Il y a plus de 50 000 enfants dont les parents sont en attente d’une place en CPE ou en milieu familial régi, rappelle Jacques Létourneau. Or, c’est moins de vingt millions qui seront alloués à la « stimulation » de la création de nouvelles places. Quand on sait à quel point les femmes ont été les premières victimes de la pandémie, qu’elles ont été deux fois plus nombreuses que les hommes à avoir perdu leur emploi, il faut tout faire pour favoriser leur retour sur le marché du travail, notamment en consolidant nos services de garde. Malheureusement, l’occasion en ce sens est aujourd’hui ratée. »
Budget 2021 : Des annonces insuffisantes pour les « anges gardiens » (FSSS-CSN)
MONTRÉAL, le 25 mars 2021 - En réaction au budget déposé aujourd’hui, la Fédération de la santé et des services sociaux affiliée à la CSN (FSSS-CSN) dénonce le manque de volonté politique du gouvernement Legault en l’absence d’un plan concret de sortie de crise.
Après une année de pandémie qui a mis à rude épreuve le réseau de la santé et des services sociaux et les services de garde éducatifs à l’enfance, le budget 2021 n’annonce pas de mesures pour redresser la situation de crise qui prévaut dans ces réseaux. Le refus de réinvestir massivement signifie que la surcharge du personnel et le manque de ressources continueront à nous empêcher de donner des services accessibles et de qualité à la population.
« En refusant de rompre avec les politiques d’austérité mises en place par les libéraux, le gouvernement maintient le poids du manque à gagner qui fait souffrir les travailleuses et travailleurs », s’indigne Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.
Un manque à gagner accumulé de plus de 11,5 milliards en santé et services sociaux : le poids de l’austérité s’accentue
Les annonces du budget 2021 n’apportent pas de réponses satisfaisantes aux besoins de la population et à l’épuisement du personnel. L’accroissement du financement de n’est que de 1.63 G$, si on soustrait les sommes nécessaires à l’embauche des 10 000 préposé-es aux bénéficiaires recruté-es en réponse à la pénurie. Cette année, pour couvrir les couts du système, il aurait fallu investir 1,97G$ au lieu de 1,63G$. Ça se traduit par un manque à gagner d’au moins 19 % pour le réseau de la santé et des services sociaux. Depuis la réforme Barrette, les gouvernements ont récupéré plus de 11,5 milliards de dollars dans le financement des établissements publics.
« Après un an de pandémie, on espérait que le gouvernement aurait compris l’importance de financer adéquatement les réseaux. Malheureusement, on laisse encore tomber la population, ainsi que les travailleurs et les travailleuses », explique Jeff Begley
Dépôt du budget 2021-2022 du Québec - L’art de rater le coche avec brio, juge le SPGQ
QUÉBEC, le 25 mars 2021 - Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) dénonce vivement les coupes de 5 000 postes annoncées dans le cadre du budget 2021-2022 du Québec que vient de déposer le ministre des Finances, Éric Girard.
« C’est ainsi que le ministre remercie son personnel après plus d’un an de pandémie à tenir l’État à bout de bras ? C’est complètement indécent, d’autant plus qu’il ne négocie même pas de bonne foi actuellement, juge Line Lamarre, présidente du SPGQ. « Le personnel de l’État a fait des miracles au quotidien en plus de s’adapter au télétravail dans des conditions loin d’être idéales. Malgré tout, il a augmenté sa productivité et permis au gouvernement de réaliser des économies importantes. Le gouvernement va continuer de presser le citron alors que nos membres vivent de la surcharge et plusieurs sont au bord de l’épuisement. »
Le personnel de l’État devra continuer de faire plus avec moins, puisque les dépenses des ministères seront réduites de 0,2 %. « Comme tous les coûts augmentent, cela signifie que moins de ressources seront disponibles pour assurer les services à la population », ajoute Mme Lamarre.
Discrimination et retard salarial
En plus, ce budget n’offre rien pour régler la discrimination systémique envers les milieux de travail majoritairement féminins. « La mesquinerie de ce budget est flagrante, car il ne propose rien pour combler le honteux retard salarial qui afflige encore de trop nombreuses personnes au Québec. L’occasion était pourtant belle de contribuer à la relance économique en remettant des dollars dans les poches des Québécoises et des Québécois. Quel effroyable rendez-vous manqué pour dynamiser la croissance, l’employabilité et la productivité » exprime Line Lamarre.
Régionalisation de certains postes
Le SPGQ voit d’un bon œil la régionalisation de 5 000 postes rendue possible par le télétravail. « Nous sommes heureux que cela permette une meilleure conciliation travail-vie personnelle et une diversification des lieux de travail pour plusieurs personnes », estime Mme Lamarre. Néanmoins, cela devra se faire avec un équipement adéquat fourni par l’employeur. Le personnel a été conciliant en début de crise en acceptant d’utiliser ses outils personnels, mais cela n’est pas une solution à long terme.
Réinvestissement en éducation
Évidemment, le SPGQ est aussi favorable au réinvestissement de 556,3 millions $ en éducation supérieure. « Toutefois, les 15 millions $ consacrés à la santé et au bien-être des étudiants et du personnel sont insuffisants compte tenu des besoins. Nous constatons quotidiennement à quel point les besoins sont criants, notamment pour les services des psychologues, des aides pédagogiques individuels et des conseillers en orientation » note Line Lamarre. Or, créer de nouveaux postes ne suffira pas, cela doit s’accompagner de meilleures conditions de travail. Actuellement, les problèmes d’attraction et de rétention de personnel sont énormes.
Culture et langue
Le SPGQ se réjouit aussi des investissements en culture, notamment pour permettre un meilleur accès aux jeunes. « Espérons que les musées nationaux ne seront pas une fois de plus oubliés dans l’exercice », indique la présidente du SPGQ.
En outre, le syndicat juge intéressante, mais insuffisante, l’injection de 104 millions $ sur les six prochaines années pour assurer la défense et la promotion du français, de même que la somme additionnelle de 100 millions $ en culture pour soutenir, entre autres, le patrimoine immobilier et la mise en place d’infrastructures culturelles en région. « Défendre et promouvoir la langue française en y consacrant 2 $ par Québécois pendant 6 ans, c’est plutôt anémique », observe Mme Lamarre.
Finalement, le SPGQ tient à saluer l’attribution de crédits pour mettre en place le réseau de maisons de la culture, de même que pour ériger les maisons des aînés et de nouvelles écoles. Cependant, à s’attarder outrageusement au béton et aux infrastructures, ce budget laisse en plan trop de Québécoises et de Québécois profondément touchés par la pandémie, de même que toutes celles et tous ceux qui ont mis courageusement l’épaule à la roue en ces temps difficiles et qui ne percevront que très peu d’amélioration à leur qualité de vie.
Budget 2021 et violence conjugale : Répondre à l’urgence avec des miettes
MONTRÉAL, le 25 mars 2021 - Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale est outré par la teneur du budget 2021 qui octroie des miettes aux maisons d’aide et d’hébergement, qui sont pourtant sur la ligne de front pour assurer la sécurité des femmes et des enfants.
« 4,5 millions par an supplémentaires, ça représente à peine 10% des besoins que le Regroupement réclame pour consolider et développer le réseau des maisons d’aide et d’hébergement en violence conjugale. » souligne Chantal Arseneault, présidente du Regroupement.
L’actualité des dernières semaines réaffirme l’urgence de renforcer le filet de sécurité autour des femmes. « Nous sonnons l’alarme depuis des mois. À de nombreuses reprises nous avons fait part de nos craintes au gouvernement concernant la sécurité des femmes victimes de violence conjugale, les rapports de comités se sont multipliés : pourtant, nous n’avons pas été entendues. En 2020, 8 femmes ont été tuées. Même les 7 femmes assassinées récemment, et les 14 enfants orphelins laissés derrière elles, n’ont pas fait bouger le gouvernement. Qu’est-ce que ça va prendre pour affirmer haut et fort que la sécurité des femmes et des enfants, ça n’a pas de prix ? » s’alarme Chantal Arseneault.
Encore une fois, nos maisons vont devoir porter à bout de bras un réseau à bout de souffle. « Pour répondre adéquatement à toutes les demandes d’aide des femmes, nous devons délaisser d’autres aspects essentiels et complémentaires de notre mission : la prévention, la sensibilisation, la formation et le soutien à d’autres professionnel.le.s. Ça revient à reporter encore à plus tard le changement des mentalités si nécessaire », ajoute Madame Arseneault.
À la suite du premier ministre Legault et de la ministre Charest, le ministre Girard a rappelé aujourd’hui que « si des sommes supplémentaires sont nécessaires, elles seront allouées ». Après 7 féminicides en 7 semaines et 3 tentatives de meurtres rapportées, il n’est plus temps de parler, il est temps d’agir : il faut débloquer ces sommes dès maintenant, pour soutenir le réseau des maisons mais aussi pour mettre en œuvre urgemment les recommandations du Comité d’experts sur l’accompagnement des victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale et du Comité d’examen des décès liés à la violence conjugale.
Budget du Québec 2021 - Rien pour améliorer les conditions de travail du personnel professionnel et technique au front depuis le début de la pandémie (APTS)
LONGUEUIL, QC, le 25 mars 2021 - C’est avec déception, quoique sans surprise, que l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) a accueilli le Budget 2021-2022 du Québec déposé par le ministre des Finances, Éric Girard, puisqu’il ne prévoit aucune mesure pour régler la négociation des conventions collectives dans le réseau de la santé et des services sociaux alors qu’elle stagne depuis plus de 16 mois.
« Quand il faut réinvestir dans les secteurs traditionnellement masculins ou quand il faut donner de meilleurs salaires à Investissement Québec, le gouvernement trouve toujours de l’argent. Mais quand il faut réinvestir dans le personnel qui procure les services de santé et les services sociaux, majoritairement féminin, il n’y a jamais d’argent disponible. Le pire, c’est que nous n’en sommes même plus surpris·es. Ce ne sont pas les gestionnaires d’Investissement Québec qui analysent les tests de la COVID-19, qui font les scans et les radios, qui entretiennent les respirateurs, qui gèrent l’apport nutritionnel des personnes hospitalisées, qui font la rééducation physique des survivant·e·s, qui s’occupent de la santé mentale de la population confinée depuis des mois, qui protègent les enfants vulnérables. Encore une fois, ce sont les femmes les grandes perdantes de ce budget », a commenté Laure Letarte-Lavoie, 4e vice-présidente de l’APTS.
L’APTS est également déçue que la CAQ ne suspende pas les versements au Fonds des générations. Le gouvernement se prive ainsi de sommes qui auraient été des plus bénéfiques pour réinvestir dans le personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux, dont la rémunération accuse toujours un retard d’environ 8 % en comparaison avec celle des autres salarié·e·s québécois·es.
« Malgré la crise, le taux d’endettement de l’État demeure sous contrôle et le coût de notre endettement est à un plancher historique. Pourquoi le gouvernement s’entête-t-il à mettre de l’argent dans le Fonds des générations alors que les salaires des personnes qui tiennent le réseau à bout de bras ont diminué constamment au cours des 20 dernières années ? C’est sans compter les agences de placement et les compagnies privées qui vampirisent les forces vives du réseau public en offrant des conditions de travail qui font paraître celles du gouvernement dérisoires », a ajouté Laure Letarte-Lavoie.
Les investissements dans les programmes-services sauvent la mise
L’APTS salue la décision du gouvernement de poursuivre des réinvestissements majeurs en santé publique, en santé mentale, en hébergement, dans les services à domicile et les programmes jeunesse. Du même souffle, elle l’encourage à franchir la dernière étape pour combler le sous-financement de 1 milliard de dollars qui perdure dans le programme « Services dispensés à la population ». Il s’agira maintenant de s’assurer de la pérennité de ces réinvestissements.
Toutefois, si le gouvernement veut qu’ils se traduisent véritablement par une augmentation des services à la population, il doit miser sur le personnel de la santé et des services sociaux.
« À un moment donné, il faut arrêter d’essayer d’attirer les mouches avec du vinaigre. Le gouvernement aura beau débloquer des sommes pour augmenter les services en santé mentale, dans les services à domicile et dans les centres jeunesse, personne ne viendra les donner à la population si les salaires et les conditions de travail ne sont pas attrayantes. Il faut valoriser l’expertise du personnel professionnel et technique et cela passe obligatoirement par une augmentation importante des salaires et une amélioration significative des conditions de travail », a conclu la vice-présidente de l’APTS.
Budget 2021-2022 - Rien pour la fonction publique, constate le SFPQ
QUÉBEC, le 25 mars 2021 - Malgré une augmentation générale des dépenses de l’État, le Budget 2021-2022 présenté par le gouvernement Legault propose une croissance insuffisante des ressources dans la fonction publique pour aider à la relance de l’économie et maintenir des services publics de proximité, estime le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ). Depuis le commencement de la pandémie, le personnel de la fonction publique a su maintenir les services à la population ; toutefois, sans investissements réalistes dans les services publics, il devra composer avec une surcharge de travail et des heures supplémentaires, déplore le SFPQ.
« L’amélioration des services publics ce n’est pas une dépense d’épicerie, mais un investissement, au même titre que les dépenses d’infrastructures. Les ministères et organismes devront continuer d’en faire plus avec moins. Les effectifs sont toujours au plus bas alors que les besoins d’intervention de l’État en cette période de pandémie ne cessent d’augmenter. Sans ressources supplémentaires, le gouvernement continuera de gérer le risque et demeurera en mode réaction plutôt qu’en mode prévention. Les inspections, les contrôles, la vérification, l’octroi d’aide financière sous toute forme et l’entretien des routes se poursuivent malgré la pandémie. De toute évidence, les services offerts par le personnel de la fonction publique ne sont pas une priorité pour ce gouvernement », constate Christian Daigle, président général du SFPQ.
Le SFPQ rappelle que les crises, comme celle de la Covid-19, accentuent les inégalités entre les femmes et les hommes ; le gouvernement ne propose pas de solutions durables pour éviter un creusement des inégalités. « Dans la fonction publique, la grande majorité de la main-d’œuvre est féminine ; donc, lorsque le gouvernement fait des coupes dans les ministères et les organismes, c’est avant tout le personnel féminin qui en fait les frais en augmentant la précarité d’emploi. Une utilisation systématique de l’analyse différenciée selon les sexes serait bénéfique pour analyser toutes les politiques publiques et constater leurs impacts sur les femmes et les hommes », rappelle monsieur Daigle.
Le SFPQ salue tout de même la décision du gouvernement de reporter sur 7 ans l’échéance du retour au déficit zéro. « Nos services publics sont le plus grand outil de solidarité à notre disposition et c’est leur rôle de protéger coûte que coûte leurs citoyens à travers cette crise. Inévitablement, pour le gouvernement du Québec, ces dépenses supplémentaires vont engendrer un déficit substantiel pour quelques années. Le gouvernement de la CAQ n’avait d’autres choix que d’accepter la nature inédite de la situation actuelle. Le sous-financement chronique des services publics et des infrastructures publiques est une forme de dette laissée aux futures générations. La dette écologique en est une autre. Il est largement préférable d’accepter de garder ces deux formes de dette sous contrôle et de revenir un peu plus tard à l’équilibre budgétaire », se réjouit monsieur Daigle.
Négociation du secteur public
Près de 18 mois après le début des négociations pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public, le gouvernement Legault n’a toujours pas d’argent frais à mettre sur la table pour attirer et retenir la main-d’œuvre, constate le SFPQ. « Plutôt que d’offrir des conditions de travail attractives à l’image du secteur privé, des municipalités et du fédéral, le gouvernement Legault met du sable dans l’engrenage des négociations. Il n’y a toujours pas de volonté réelle du gouvernement de reconnaître que son personnel mérite d’être mieux valorisé et respecté pour le travail accompli, et ça passe par une rémunération comparable aux autres employeurs », conclut monsieur Daigle.
Budget 2021 de la CAQ ; réaction de la FTQ - Un budget qui aurait pu être plus ambitieux
MONTRÉAL, le 25 mars 2021 - La Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ) réagit de façon mitigée au troisième budget du ministre des Finances, Éric Girard. La centrale accueille favorablement le report de l’atteinte de l’équilibre budgétaire, mais est déçue de constater que le gouvernement poursuit ses versements au Fonds des générations.
« Le ministre Girard aurait pu utiliser ces sommes pour proposer une relance plus ambitieuse, autant sur le plan économique, environnemental, social et de nos services publics. La crise a mis en lumière la fragilité de notre filet social et des failles de notre système de santé. Ces sommes devraient servir à financer les services publics et les programmes sociaux qui profiteront également aux générations futures ! », explique le président de la FTQ, Daniel Boyer.
La FTQ se questionne sur la façon dont les montants prévus au secteur public seront investis. « À quand des mesures de rétention et d’attraction du personnel ? À quand une amélioration des conditions d’exercices d’emploi et une meilleure rémunération des travailleuses et travailleurs ? Ça doit être la priorité ! Monsieur Legault, j’en profite pour vous rappeler qu’on attend toujours vos représentants à la table de négociation. Ce n’est pas parce que le ministre retarde l’atteinte de l’équilibre budgétaire qu’il doit retarder la signature des conventions collectives dans le secteur public », déclare le président de la FTQ, Daniel Boyer.
Au chapitre de l’environnement, la FTQ est dans l’attente de plus détails. « Ce qu’on veut, ce sont des mesures concrètes pour une transition juste pour les travailleurs et travailleuses, notamment en formation de la main-d’œuvre. Les mesures de mobilité durable sont intéressantes, mais si le ministre veut s’engager dans une réelle transition écologique, il faut des investissements plus ambitieux et une planification sérieuse. Il est temps de se doter d’un véritable plan de lutte contre les changements climatiques qui met à contribution tous les acteurs sociaux et économiques », conclut le président de la FTQ, Daniel Boyer.
La FTQ salue les sommes supplémentaires dédiées à l’aide aux femmes victimes de violence conjugale, ainsi que celles consacrées à la jeunesse. La centrale accueille aussi favorablement les ressources prévues en santé mentale, pour les ainés et pour la protection de la langue française.
Budget du Québec - Réaction de la CSQ en lien avec la négociation du secteur public
QUÉBEC, le 25 mars 2021 - Représentant 200 000 membres œuvrant essentiellement en éducation, en petite enfance et en santé, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) émet une réaction préliminaire de sa présidente, Sonia Ethier, au budget 2021-2022 :
« L’immobilisme du gouvernement aux tables de négociation est confirmé. Le cadre financier de la négociation n’a pas bougé d’une miette : il était à 6,2 % l’automne dernier, il est toujours à 6,2 %, six mois plus tard !
» On ne s’attendait pas à voir une nouvelle proposition de négociation dans le budget, mais, pour nous, les informations sur le cadre financier confirment publiquement ce qu’on répète depuis un an : le gouvernement se présente aux tables, mais il ne bouge pas. Il refuse d’accorder des ressources financières suffisantes pour qu’on puisse améliorer durablement les conditions de travail et les services à la population, qui sont occupés en majorité par des femmes. La CAQ continue de proposer une relance où le masculin l’emporte sur le féminin. Ça va prendre plus que des beaux mots, "des propositions novatrices" ; il faudra que le gouvernement investisse concrètement pour ses employés et les services à la population.
» Ce qu’on recherche pour nos conventions, ce sont des mesures récurrentes. Le gouvernement "innove" en mettant en place du temporaire : lettre d’entente hors convention, montant forfaitaire sur une année. Les problèmes de surcharge de travail et de manque de ressources ne sont pas apparus avec la COVID-19. Il faut trouver des solutions durables et prendre des engagements concrets. L’éducation et la santé, ça nous concerne tous. »
Enfin, la Centrale salue le report de l’équilibre budgétaire de deux ans, mais estime que le gouvernement aurait également dû annoncer la suspension de versements au Fonds des générations. À défaut, il convie le Québec à un retour à l’austérité et aux compressions à partir de 2023, après la prochaine échéance électorale.
La CSQ prendra connaissance, plus en profondeur, des mesures budgétaires et fera part, dans les prochaines heures, de ses commentaires plus détaillés.
Budget du Québec - « Ceci n’est pas un budget de sortie de crise » - Manon Massé
QUÉBEC, le 25 mars 2021 - C’est avec un grand étonnement que Manon Massé et Vincent Marissal de Québec solidaire ont pris connaissance du budget du Québec, qui ne correspond pas aux attentes des Québécois pour sortir rapidement de la crise, relancer le Québec et faire la transition nécessaire de notre économie afin de sortir de la pandémie,
lutter contre l’autre crise climatique et remettre nos services publics en état.
« Ce n’est pas un budget de sortie de crise. Après l’année que nous avons vécu, la souffrance vécue par la population, on se serait attendu à un budget plus ambitieux. La population du Québec a mangé la claque. Les gens ont attrapé la Covid, perdu leur job, vécu de la détresse psychologique. On se serait attendu à un budget qui aurait permis de donner un coup de main aux travailleurs et travailleuses essentielles qui ont tenu le fort, mais qui sont exténuées par manque de renfort, en particulier dans le réseau public de santé, en éducation et dans les services de garde », résume la cheffe parlementaire de Québec solidaire Manon Massé.
Aux yeux des solidaires, le budget de cette année fait preuve d’un étonnant manque d’ambition et ne correspond pas à ce dont on devrait s’attendre d’un budget de sortie de crise comme nous l’avons vécue.
« C’est un budget conservateur alors qu’il aurait fallu de l’audace et de l’ambition. Il y a dans ce budget très peu de choses pour stimuler l’économie, stimuler la demande et provoquer une relance économique digne de ce nom. Malheureusement, le ministre Girard a refusé notre proposition de se donner les coudées franches, d’aller chercher des revenus là où il y en a, notamment chez les grandes entreprises qui ont vu leurs profits augmenter cette année, à cause de la pandémie. C’est une occasion ratée de rétablir une forme d’équité fiscale. Je vous le rappelle : les inégalités ont explosé cette année. Les riches sont plus riches et les pauvres sont plus pauvres », souligne le responsable solidaire en matière de justice fiscale, Vincent Marissal.
Optimisation des effectifs
« Le mot optimisation est un bel euphémisme pour dire couper des services. Il s’agit de la pire année pour annoncer à 5000 fonctionnaires qu’ils vont perdre leur emploi. La CAQ propose une réingénierie de l’État 2.0. On a joué dans ce film-là avant. Chaque fois que cette prétention a été avancée par le PLQ et le PQ dans le passé, ça ne s’est pas avéré. La démonstration reste à faire que ces 5000 postes sont superflus et que les services ne seront pas affectés. » - Vincent Marissal
Changements climatiques
« Pas un sou de plus n’est prévu pour lutter contre les changements climatiques. C’est un échec de Benoit Charrette qui n’a pas réussi à faire comprendre à son collègue aux Finances que la crise climatique était aussi grave que la crise de la Covid, et surtout, qu’il y avait là une opportunité extraordinaire pour relancer l’économie, faire la transition économique sur des bases plus durables. C’est aussi l’échec de M. Legault qui vient de larguer les jeunes une fois de plus. » - Manon Massé
Violences faites aux femmes
« Les sommes minimalistes consacrées à lutter contre les violences faites aux femmes, c’est une insulte ! En pleine crise des féminicides, c’est un échec de la ministre Isabelle Charest incapable de convaincre son ministre des Finances que c’est une priorité, qu’il faut mettre les ressources pour renverser la vapeur en matière de violences faites aux femmes. » - Manon Massé
Services de garde
« 23 M$ par année pour les services de garde alors qu’on vit une autre crise. La liste d’attente de 50 000 enfants ne va se pas réduire substantiellement avec ça. Je vous rappelle qu’actuellement, des femmes se privent de retourner au travail par manque de places en garderie pour leur enfant. Le manque de places en garderie nuit à l’économie et nuit aux femmes en particulier. » - Manon Massé
Logement social
« Le budget a donné lieu à un énième recyclage des unités de logement abordable déjà annoncées par les libéraux et non réalisées. À peine 500 nouvelles unités financées. Je rappelle qu’il y a 400 000 personnes mal logées au Québec. La CAQ ne remplit pas sa promesse. C’est un échec de la ministre Andrée Laforest, qui n’a pas su convaincre son ministre des Finances de l’urgence de la situation en pleine crise du logement, alors que des familles peinent à se loger ou y consacrent une trop grosse part de leur revenu, ni de l’opportunité de stimuler l’économie par la construction de logements. » - Manon Massé
Santé et éducation
« Nos services publics ne reçoivent pas les ressources nécessaires pour non seulement se relever de pandémie, mais aussi se relever des années précédentes d’austérité libérale. À part l’augmentation du nombre de préposées aux bénéficiaires, qui est essentiellement une annonce recyclée du mois de mai dernier, il n’y a pas dans ce budget un signe d’espoir pour les femmes et les hommes qui ont tenu à bout de bras notre réseau public de la santé et notre système d’éducation. Ils et elles sont à bout de souffle. Elles ont besoin de renfort. Leur cri n’a pas été entendu. Notre réseau public demeure plus fragile que jamais, à part quelques ressources additionnelles ponctuelles. Il aurait fallu une embauche massive dans nos services publics. Ça aussi, ça aurait relancé l’économie locale en donnant de l’argent à des gens qui vont le dépenser ici. » -Vincent Marissal
Service de la dette
« Malheureusement, le ministre Girard a refusé notre proposition de se donner les coudées franches, d’aller chercher des revenus là où il y en a, notamment chez les grandes entreprises qui ont vu leurs profits augmenter cette année à cause de la pandémie. Donc, pas d’impôt de pandémie. C’est une occasion ratée. Une occasion de rétablir une forme d’équité fiscale. Je vous le rappelle : les inégalités ont explosé cette année. Les riches sont plus riches et les pauvres sont plus pauvres. Autre chose qui nous laisse pantois : le gouvernement versera au moins 3 milliards de dollars pour diminuer la dette du Québec cette année, via les versements au Fonds des générations. Est-ce la bonne année pour payer la dette ? Non. Les versements au Fonds des générations auraient dû être suspendus et utilisés pour la relance. » - Vincent Marissal
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Budget 2021-2022 : en injectant seulement 3,300$ par groupes, comme en 2017, le gouvernement ne reconnaît pas le travail des groupes communautaires en santé et services sociaux
Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles
Montréal, le 25 mars 2021 – La Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles est plus que déçue de la faible augmentation du financement des groupes communautaires autonomes du domaine de la santé et des services sociaux. Dans le contexte où la pandémie a permis au gouvernement de voir sous un nouvel éclairage l’importance des organismes communautaires pour soutenir la population du Québec, les 3000 OCASSS s’attendaient à ce que la reconnaissance financière se poursuive.
« Le budget 2021-2022 du gouvernement n’ajoute que 10 millions de dollars à l’intention des 3 000 groupes subventionnés par le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) du ministère de la Santé et des Services sociaux, souligne Doris Provencher, du comité exécutif de la Table. Le gouvernement ne fait pas que briser le rythme de croissance établi depuis il y a 5 ans, il n’accorde que le quart du montant d’augmentation de l’an dernier. C’est un grave retour en arrière, en 2017, alors que le montant injecté était justement de 10M$.
Bien qu’insuffisants, rappelons que les montants avaient néanmoins toujours progressé, passant de 10 millions à 17 millions en 2017 et 2018, sous le gouvernement du Parti libéral du Québec, pour ensuite atteindre 35 millions et 40 millions, entre 2019 et 2020, sous le présent gouvernement de la Coalition avenir Québec. Le 10 millions ajouté cette année équivaut à une somme très modeste, lorsque divisée entre plus de 3000 groupes, et qui équivalautt à un rehaussement moyen de moins de 3 300$ (comparativement à 12,000$ l’an dernier).
« Le montant accordé cette année ne représente qu’une bien faible proportion des besoins, considérant l’objectif de 370 millions de dollars demandé dans le cadre de la campagne CA$$$H - Communautaire autonome en santé et services sociaux – Haussez le financement objectif fixé d’ici au budget de 2022. Ce manque de vision se fait sur le dos des groupes communautaires du domaine de la santé et des services sociaux » de dire Mercédez Roberge, coordonnatrice de la Table.
De plus, le budget est imprécis quant à un 6M$ que le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) destinerait aussi aux organismes communautaires, mais qui ne semble pas transiter par le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC). Cela est problématique en regard du faible montant de rehaussement annoncé, mais aussi quant au manque de transparence du gouvernement.
Nicholas Legault, du comité de coordination de la campagne CA$$$H, ajoute : « Lorsqu’on regarde d’autres annonces du budget il y a lieu de se questionner sur l’importance que le gouvernement accorde véritablement aux organismes communautaires. Il a par exemple ajouté 10 fois plus d’argent pour mettre en place 10 aires ouvertes supplémentaires, alors que celles-ci dupliquent en partie ce que font des centaines d’organismes communautaires autonomes jeunesses. Dans le contexte où le budget du MSSS est bonifié de plus de 10 milliards de dollars, il est d’autant plus choquant de voir que l’enveloppe du PSOC ne représente toujours que 1,6% du budget du MSSS. »
La Table constate un grand décalage entre les actions et les discours du gouvernement. Alors qu’il a louangé le travail des organismes communautaires autonomes du domaine de la santé et des services sociaux pour le soutien qu’ils apportent à la population depuis le début de la pandémie, son budget est un manque de reconnaissance flagrant.
Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles
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Budget provincial 2021-2022 : Soutenons le milieu communautaire en attendant la politique nationale de soutien aux personnes proches aidantes.
Montréal, le 25 mars 2021 – Le Regroupement des aidants naturels du Québec est impatient de connaitre les montants qui seront octroyés pour la politique nationale de soutien aux personnes proches aidantes, qui devrait sortir le 28 avril. Bien que le budget 2021-2022 ajoute un montant supplémentaire de 19 millions pour augmenter le soutien actuel aux personnes proches aidantes, il faut toutefois noter que ce soient des mesures structuelles qui sont nécessaires puisque peu d’organismes communaitaires et les proches aidants qu’ils soutiennent, bénéficient actuellement des services correspondants à leurs besoins.
Depuis plus de 30 ans, et encore plus en contexte de pandémie, les organismes communautaires ont assuré des services et du soutien essentiels aux personnes proches aidantes (répit, soutien psychosocial, formation, information, etc.), alors que le réseau de la santé délestait de nombreux services. « Nous demandons à la Ministre Marguerite Blais qu’un pourcentage important soit dédié au financement récurrent des organismes communautaires. Malheureusement, ces dernières années, les montants otroyés étaient insuffisants. Les organismes sont dans l’impossibilité d’innover, ni d’amplifier leurs services ou de réduire leur liste d’attente. » explique Mélanie Perroux, directrice générale du RANQ.
La pandémie a démontré que le système d’hébergement des soins de longue durée n’est pas la panacée. Les personnes en situation de handicap, les personnes aînées et leurs proches aidants devraient pouvoir choisir de demeurer à domicile. Pourtant, le gouvernement investit massivement dans le développement de Maisons des Ainés, dans les résidences privées pour aînés (RPA), et dans un crédit d’impôt qui bénéficie aux RPA. Mais le crédit d’impôt pour les personnes proches aidantes n’est quant à lui pas bonifié. « Le budget montre un investissement dans les soins à domicile, mais il faut en revoir toute la vision et l’organisation. Aujourd’hui, 85% des soins sont donnés par les personnes proches aidantes, au détriment de leur santé mentale, physique et financière. Avec le vieillissement de la population, un système de santé public efficace est primordial pour la qualité de vie des personnes proches aidantes pour qu’elles arrêtent de s’appauvrir à long terme. » déclare Mme Perroux.
Fondé en 2000, le Regroupement des Aidants Naturels du Québec (RANQ), rassemble 114 membres et représente plus de 41 500 proches aidants à travers le Québec. Le RANQ a acquis une expertise auprès de tous les proches aidants et a comme mandat d’améliorer la qualité de vie de tous les proches aidants.
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Communiqué de presse
Budget 2021-2022
Un pansement temporaire sur une plaie béante, selon la FSE-CSQ
Québec, le 26 mars 2021. – Bien qu’elle reconnaisse que les investissements annoncés au budget en éducation sont nécessaires pour traverser minimalement la crise actuelle, la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) se montre déçue du budget présenté hier à l’Assemblée nationale, puisqu’il passe complètement à côté de solutions durables pour des problèmes importants, dont la pénurie d’enseignantes et d’enseignants. De plus, les mesures ajoutées au budget sont nettement insuffisantes pour assurer le rattrapage et le suivi nécessaire de tous les élèves après une crise de cette ampleur.
À l’instar de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la FSE-CSQ a fait plusieurs constats :
Il n’y a rien pour attirer et garder les enseignantes et enseignants ; le cadre financier prévu pour les négociations est resté le même à 6,2 % de la masse salariale, donc aucun ajout à ce qu’il y a sur la table en ce moment, alors que c’était déjà insuffisant ;
D’ailleurs, on ne trouve aucune indication concrète d’une offensive pour contrer la pénurie, que ce soit par un allègement de la tâche, une augmentation de salaire ou une baisse de la précarité. On parle certes de valorisation en termes plutôt vagues, mais avec une mince enveloppe de 10 M$ cette année qui ne pourra régler le cœur du problème ;
Rien n’a été ajouté dans ce budget pour l’éducation des adultes et pour la formation professionnelle, alors qu’ils sont des secteurs-clés de la relance économique partout sur le territoire. Il aurait fallu bonifier le financement des petites cohortes et des formations à temps partiel en formation professionnelle, tandis que du côté de l’éducation des adultes, on aurait voulu voir un ajout de services pour lutter contre le décrochage ;
Les mesures supplémentaires, totalisant 205 M$ cette année, ont pour but de tenter de limiter les retards d’apprentissage et de soutenir le réseau scolaire. Elles répondent à des besoins liés à la pandémie et ne tiennent pas compte du fait que l’éducation était déjà en crise, faute de ressources, avant l’arrivée du virus ;
Ainsi, les ajouts pour le tutorat et l’aide aux devoirs, que l’on souhaitait cohérents et bien planifiés afin de soutenir nos élèves les plus vulnérables, sont plutôt prévus pour être temporaires et sans vision à long terme, ce qui nous inquiète grandement ;
Quelques classes spéciales sont prévues, en moyenne deux par centre de services scolaire, mais ce sera insuffisant pour répondre aux besoins des élèves sur l’ensemble du territoire ;
Un bel ajout par contre, celui des 37 M$ pour favoriser la réussite éducative des autochtones et l’égalité des chances. Bravo ! Une initiative à poursuivre et à bonifier ;
On ne retrouve pas l’élan attendu et promis pour relever le réseau mis à mal depuis plusieurs années.
Comme il semble l’ignorer dans son budget, la FSE-CSQ rappelle au gouvernement que l’éducation est un secteur d’emploi à prédominance féminine. De plus, selon les données publiées par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) et la CSQ1, chaque dollar qui y est investi a des retombées de 1,25 $ sur l’économie, alors qu’elles sont de 1 $ pour la construction résidentielle et de 1,03 $ pour les grands travaux. Non seulement ils nous concernent tous, mais les investissements en éducation sont rentables pour le Québec et favorisent une relance féministe de l’économie.
« La pandémie a mis en lumière les besoins criants qui existaient déjà en éducation. Or, ce budget, s’il ajoute des ressources pour soutenir des besoins immédiats, ne répondra pas à ceux de tous les élèves, loin de là, forçant la poursuite du délestage dans les milieux. Ce qui est le plus triste, c’est qu’il ne se dégage aucune perspective à terme pour des améliorations durables, puisqu’à échéance les mesures d’appoint disparaitront. On est déçus, on s’attendait à mieux, surtout à la veille d’un rendez‑vous sur la réussite éducative. Le ministre Roberge s’y présentera les mains vides et c’est désolant », a déclaré Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ.
Profil
La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) regroupe 34 syndicats représentant plus de 65 000 enseignantes et enseignants de centres de services scolaires et de commissions scolaires de partout au Québec. Elle compte parmi ses membres du personnel enseignant de tous les secteurs : préscolaire, primaire, secondaire, formation professionnelle et formation générale des adultes. Elle est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
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