La bonne nouvelle : plus de la moitié des 170M$ injectés au budget de l’éducation primaire et secondaire, soit 94M$, viseront le soutien des élèves du préscolaire et de la première année, notamment en favorisant la prévention des difficultés d’apprentissage et la mise en oeuvre de plans d’intervention pour les élèves en difficultés.
« Le gouvernement semble avoir bien compris la nécessité de dépister et d’intervenir tôt auprès des élèves manifestant des difficultés. L’embauche de 1 500 postes de professionnels et d’enseignants est également positif, car il est impératif d’améliorer les services aux élèves, toujours réduits de façon intolérable depuis les dernières coupes en éducation », a commenté Pascale Grignon, porte-parole du mouvement Je protège mon école publique.
La mauvaise nouvelle : le gouvernement a sciemment choisi d’abandonner les élèves qui sont déjà au primaire cette année ou au début du secondaire. Ce sont eux les grands laissés pour compte du gouvernement Couillard.
« Depuis six ans que durent les coupes en éducation, des enfants ont été privés des services qui auraient pu assurer leur réussite scolaire, ce qui a finalement pénalisé tous les élèves. Voilà maintenant près de trois ans que les parents somment le gouvernement de réinvestir de manière urgente dans les services aux élèves car trop d’enfants prennent un retard souvent insurmontable. Le gouvernement choisit dans ce budget d’allouer peu d’argent pour aider maintenant ces élèves en difficulté. Sans doute parce qu’il considère qu’il est trop tard pour eux. Le redressement des finances publiques - et les investissements annoncés aujourd’hui en éducation -, c’est entre autres sur leur dos qu’il a été réalisé. C’est scandaleux ! », poursuit Mme Grignon.
Rappelons que le décrochage scolaire coûte présentement 1,9 milliard de dollars par année au Trésor québécois. Un coût qui risque fort de grimper en flèche prochainement.
Les parents notent également que le budget apporte peu de réponses à de nombreux problèmes criants : la pénurie d’enseignants et de professionnels qui pourrait rendre impossible l’embauche de 1 500 professionnels et enseignants, la surpopulation dans les écoles alors qu’on prévoit 13 000 élèves de plus au Québec à la rentrée 2017 et davantage de maternelles 4 ans, le nombre catastrophique d’écoles en piteux état… Bref, le budget de l’éducation primaire et secondaire publique est loin d’être renfloué suite aux années de coupe et il reste aussi à voir à quel moment les sommes promises se rendront vraiment dans les écoles, et de quoi sera faite, concrètement, la première Politique sur la réussite éducative.
« C’est ainsi un constat déchirant que tirent les parents du budget 2017. Le gouvernement remet enfin de l’argent pour parer à des besoins urgents en éducation, mais il ne répare pas les pots cassés pendant l’austérité, » conclut Pascale Grignon.