Édition du 19 novembre 2024

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Québec

Boom minier sans précédent autour du Mont Tremblant et dans le sud du Québec : Appel au moratoire

Dans une nouvelle carte rendue publique aujourd’hui, une coalition d’organismes environnementaux révèle un boom de claims miniers variant de 49,1 % à 408 % dans quatre régions touristiques du sud du Québec. Face à ce boom sans précédent, la coalition presse Québec d’instaurer un moratoire, et ce, tant que les règles dictées par la Loi sur les mines n’auront pas été modifiées.

Ce boom de claims miniers concorde avec une augmentation de la demande mondiale pour les minéraux dits « d’avenir » et le lancement du Plan québécois de valorisation des minéraux critiques et stratégiques, à l’automne 2020. Parmi les faits saillants relevés par les organismes, notons :

Une augmentation 4,9 fois plus rapide que dans le reste du Québec – C’est dans Lanaudière qu’on observe la plus forte augmentation de titres miniers depuis janvier 2021 (408 %), suivi de l’Outaouais (211%), des Laurentides (71,2 %) et de la Mauricie (49,1 %). Il s’agit d’une augmentation moyenne de 129%, soit 4,9 fois plus élevée que l’augmentation observée sur l’ensemble du territoire québécois au cours de la même période.

Autour de parcs et dans des réserves fauniques d’envergure – On compte aujourd’hui plus de 15 413 titres miniers dans l’Outaouais (4 359), les Laurentides (3 160), Lanaudière (3 827) et la Mauricie (4 067). Des centaines de claims sont collés sur des parcs nationaux et régionaux d’envergure (Mont Tremblant, Lac Taureau, etc.), alors que d’autres se retrouvent directement à l’intérieur de réserves fauniques d’importance (Papineau-Labelle, La Vérendrye, etc.).

Une augmentation 4 fois plus importante que celle des territoires protégés – À l’échelle du Québec, l’augmentation de la superficie couverte par des titres miniers depuis janvier 2021 (8,7 à 11,3 millions d’hectares ou +29,9 %) est 4 fois plus importante que l’augmentation des territoires protégés de l’activité minière (45,8 à 49,2 millions d’hectares ou +7,4 %) instaurés au cours de la même période.

Aussi grand que la Belgique, le Danemark et la Suisse réunis – Le Québec est vaste et bien que la superficie de son territoire aujourd’hui couverte de titres miniers paraît faible (6,8% du territoire ou 11,3 millions d’hectares), cela équivaut dans les faits à 20,4 millions terrains de football ou la superficie totale de la Belgique, du Danemark et de la Suisse réunis.

Populations non informées, non consultées – Rien dans la Loi sur les mines n’oblige présentement les entreprises minières à informer ou à consulter les citoyens, les municipalités et les communautés autochtones avant d’acquérir de nouveaux claims miniers sur leurs territoires. D’un simple clic en ligne, n’importe qui peut acquérir un claim avec moins de 40 $. Une fois acquis, le claim confère un « droit exclusif » à son détenteur qui peut alors le renouveler indéfiniment à peu de frais, empêchant dès lors la création d’aires protégées ou l’aménagement intégré du territoire.

Face à cette vague de claims miniers qui déferle sur le sud du Québec de façon chaotique, sans planification et sans consultation des populations locales, les organismes pressent Québec d’instaurer un moratoire. Dans une lettre envoyée au gouvernement, ils demandent notamment de revoir la Loi sur les mines et les règles d’application des « territoires incompatibles avec l’activité minière » (TIAM) afin de mieux protéger les zones touristiques et les milieux naturels valorisés.

Cet appel fait écho aux quelque 25 municipalités présentement mobilisées dans le sud du Québec, de même qu’à une autre demande faite plus tôt cette année concernant la nécessité de protéger des eskers d’eau potable en Abitibi-Témiscamingue.

Rappelons qu’un récent sondage Léger souligne que 3 personnes sur 4 au Québec (78 %) se disent favorables « d’exiger le consentement des populations locales (p.ex. : municipalités, Nations autochtones) avant d’autoriser toute activité minière sur leur territoire ». Une proportion semblable (75 %) demande « d’interdire tout projet minier dans des zones touristiques ou de villégiature ». La quasi-totalité (89 %) des répondants souhaitent « interdire le rejet de déchets miniers dans tout lac, rivière ou milieu écologique sensible ».

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