7 mai 2024 | tiré d’Afrique XXI | Photo : La statue de Georges Washington a été recouverte d’un keffieh et d’un drapeau palestinien par les étudiants de la GWU. DR
https://afriquexxi.info/Aux-Etats-Unis-les-etudiants-se-soulevent-pour-la-Palestine
« Quand votre maison brûle, vous n’attendez pas quelques années pour commencer à éteindre l’incendie », Greta Thunberg.
Tout a commencé par un courriel alarmiste envoyé à toute la communauté de George Washington University (GWU), à laquelle j’appartiens depuis le 1er janvier 2012, qui compte près de 30 000 personnes dont 26 000 étudiants. Fondée en 1821, notre université privée est la plus ancienne de Washington DC, c’est un fleuron qui rivalise aujourd’hui avec la cossue Georgetown University. Si on était à New York, on pourrait comparer la première à New York University (NYU) et la seconde à Columbia University, mais nous sommes à Washington DC, capitale du pays depuis 1800.
Bâtie sur un terrain marécageux offert par George Washington, le riche planteur et chef militaire devenu premier président des États-Unis, GWU possède un atout exceptionnel : sa position stratégique et son accès aux cercles du pouvoir. Son campus est au cœur du quartier historique de Foggy Bottom, soit à quelques rues de la Maison-Blanche. Des grandes institutions internationales comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international sont mitoyennes tandis que nombre de ministères comme le Département d’État, sis au Harry Truman Building, se trouvent à moins de deux kilomètres. C’est dire combien le quartier est sous haute surveillance de jour comme de nuit. Les véhicules de la police, les caravanes de convois officiels sont tellement familiers que les étudiants n’y font plus attention.
Cette effervescence paraît tout à fait normale dans beaucoup de quartiers washingtoniens. Là où j’habite à South Capitol Metro, je tombe sur la brigade canine le matin, mais pas le soir, quand je rentre chez moi. La circulation est fluide l’après-midi, les agents fédéraux quittent les bureaux du Capitole. Les plus jeunes montent les marches quatre à quatre. Les autres se laissent porter par l’escalator. Foggy Bottom Metro est le point de passage pour me rendre à mon bureau avant de rejoindre mes étudiants. Sur le chemin, un gobelet de café à la main, chacun vaque à ses occupations.
Ça y est, ils sont là !
Quand le courriel est arrivé, le jeudi 25 avril à 10 h 30, c’est son titre alarmant et équivoque qui a attiré mon attention. J’ai mis un petit moment avant de saisir la portée de son message. Les étrangers, plus généralement les gens peu familiers du langage bureaucratique, ont de quoi se creuser le ciboulot : « Campus Advisory : First Amendment Activity on Foggy Bottom Campus » (« Avis sur les campus : Activité relative au premier amendement sur le campus de Foggy Bottom »). Le muscle de cette phrase repose sur le segment « First Amendment Activity ». Il recouvre toute activité à caractère politique ou religieux, rassemblant des gens dans la rue. Les rassemblements, les pétitions, les distributions de tract ou les prises de parole sont des activités garanties par le fameux amendement.
Trois phrases plus tard, le style de l’auteur du courriel se fait plus limpide. Ce matin, des étudiants de GWU se sont rassemblés sur la place University Yard et y ont planté des tentes. Des agents de la police de l’université et des hauts responsables discutent avec les étudiants. Suit un rappel du protocole de sécurité et de la protection des biens. Ça y est, ils sont là !
Nous sommes le 25 avril au matin. Nul ne pouvait imaginer que quelques jours plus tard, Gilad Erlan, l’ambassadeur d’Israël aux Nations Unies, déclarerait devant l’Assemblée générale de l’ONU que le Hamas se cache dans les universités américaines : « Nous avons toujours su que le Hamas se cachait dans les écoles. Mais nous n’avions pas réalisé qu’il n’y avait pas que des écoles à Gaza. Il y a aussi Harvard, Columbia et de nombreuses universités d’élite ». Pareille déclaration pourrait faire rire aux éclats en temps normal. Mais nous ne sommes pas en temps normal. Nous ne sommes plus en temps normal. Et pas seulement depuis le 7 octobre 2023, après que le Hamas a lancé ses horribles attaques sur le sol israélien.
Les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie ne connaissent depuis 1947 que l’occupation, les privations, les humiliations, la prison et la mort. Depuis sept mois, c’est la mort familière qui hante tous les Palestiniens de l’intérieur et de la diaspora, unis dans la même peur et la même angoisse. La mort, de nuit et en plein jour, à toute heure. La mort tombée du ciel, par bombardements sans trêve. Un génocide en direct. En son et en images. Un génocide payé en partie avec les milliards de dollars américains collectés par le fisc, dont une part provient des sommes reçues par les universités au titre des frais de scolarité. Des frais de scolarité astronomiques [plus de 60 000 dollars par an en règle générale, soit plus de 55 000 euros, NDLR] qui forcent les étudiants à s’endetter pour des décennies. Et ces derniers veulent mettre un terme au génocide.
« Always Historicize ! »
Tout cela n’a pas commencé hier mais en 1947. Et si on ne veut pas ajouter de l’incompréhension à la déroute intellectuelle et à la dérive génocidaire du gouvernement israélien, il faut remonter le temps, revenir aux enseignements tirés du passé et expliquer encore et encore - n’en déplaise aux Manuel Valls de toutes les contrées ! Il faut pour le dire avec les mots de Fredric Jameson, le plus célèbre des marxistes américains, professeur de littérature comparée à Duke qui a marqué des générations d’étudiants et d’enseignants : « Always Historicize ! » (« Toujours historiciser ! ») Mettre en ordre et en perspective avec les outils de la science historique.
Jameson outille son lecteur d’une grille qui permet de dénicher dans une figure deux réalités incommensurables, deux codes indépendants, deux pôles asymétriques. Ainsi, il faudrait tenir d’une main un livre d’histoire et de l’autre le journal sorti la veille. Les révoltes pacifiques des étudiants américains de ces dernières semaines s’expliquent par des facteurs historiques qui sont connus de tous les jeunes activistes d’aujourd’hui.
Les révoltes sont d’abord des occupations de bâtiments, de halls, de jardins, de parcs soustraits provisoirement à l’autorité de la présidence de l’université et déclarés « zones franches », « territoires libérés ». Les thèmes de l’occupation et de la libération constituent le fil directeur des récits en circulation sur tous les camps (le terme « encampment » est plus dynamique) qui ont fleuri sur les campus américains. Cette vague de campements propalestiniens n’est pas sans parenté, loin de là. Elle s’inscrit dans une longue tradition qui, pour rester dans les six dernières décennies, va des grandes manifestations pacifistes pour les droits civiques et contre la guerre du Vietnam de 1968, à l’onde de choc « Black Lives Matter » de 2013, en passant par le mouvement « Occupy » qui a démarré le 17 septembre 2011 dans le parc Zucotti tout en bas de Manhattan avec une poignée de personnes qui ne se connaissaient pas.
Un mouvement est né ce jour-là. Il a son slogan : « We Are the 99 % » (« Nous sommes les 99 % »). Il va se répercuter jusqu’à Oakland en Californie, faire pousser des campements devant les townhalls de bourgades improbables, infuser les consciences, puis disparaître pour laisser la place à une nouvelle vague animée par une nouvelle génération d’organizers - le terme d’organisateur fait pale figure, fomenteur est trop louche, praticien, suggérerait le camarade Lénine s’il était de ce monde. Il y a une ligne droite entre les révoltes d’hier et celle d’aujourd’hui.
Le cap de la boussole morale
Au-delà - peut-être même à cause - de son immense fortune, Columbia University (et son affilié le Barnard College) est resté un volcan actif. Si les revendications des étudiants de la décennie 1960 ont un écho mondial, celles des années 1980 n’étaient pas moins nobles. L’enjeu était immobilier et concernait des pans entiers de Harlem qui ont été vidés de leurs habitants noirs puis revendus avec une grosse plus-value. Ce phénomène appelé « gentrification » s’exportera facilement. En 1985, de nombreux étudiants vinrent aux secours des habitants expulsés de leur logement. La même année, les mêmes ou d’autres tenaient la dragée haute à l’administration en l’invitant à boycotter l’Afrique du Sud. Les massacres de Soweto avaient provoqué une vague d’indignation sans précédent. Quelques mois plus tard, l’université se décidait à couper ses liens avec le régime d’apartheid après des années d’atermoiements.
En 2024, les étudiants tissent les liens entre justice climatique, critique de l’institution carcérale, rejet de toute forme de racisme, combat pour la dignité des migrants et lutte pour l’autodétermination de la Palestine. À chaque crise, la part la plus progressiste du corps enseignant s’est levé pour défendre les libertés académiques et protéger les jeunes gens qui ne font que tester la portée de l’enseignement reçu. Et nous sommes, à l’heure où j’écris ces lignes, en cette 11e journée d’occupation, 460 professeurs et personnels à avoir signé la pétition intitulée « DMV Faculty for Academic Freedom » pour protéger les étudiants qui s’indignent devant le martyr de Gaza.
La lettre ouverte à l’adresse des présidents des universités de l’agglomération appelée DMV [1]
rappelle combien le sursaut de nos étudiants donne le cap de la boussole morale du moment, marqué par la campagne génocidaire menée par Israël contre les Palestiniens à Gaza notamment, à travers des massacres, des destructions généralisées et d’autres actes susceptibles d’être condamnés par la Cour internationale de justice.
Les messages de ces étudiants sont basés sur une compréhension de notre bien-être collectif et, souvent, sur une objection de principe à ce qui l’entrave. En tant que professeurs, nous prenons au sérieux notre obligation de préparer nos étudiants au leadership, à la pensée critique, à la citoyenneté mondiale et à l’engagement politique dans une société de plus en plus divisée et inégalitaire. Le but d’une université est d’encourager par tous les moyens l’expression ouverte et libre de la parole afin de défendre les idéaux démocratiques d’une société. L’Université George-Washington, tout comme les universités du DMV et des États-Unis dans leur ensemble, échoueront dans leurs promesses et leurs engagements les plus fondamentaux si elles continuent à réprimer, arrêter, suspendre et étouffer la liberté d’expression et l’activité politique de leurs étudiants.
Le commissariat pour les brimades et les interrogations
Nous condamnons toute décision de GWU visant à interdire les rassemblements d’étudiants et à restreindre l’accès au campus. Nous ne tolérerons pas l’utilisation de présomptions infondées de sectarisme pour intimider, punir et faire taire nos étudiants. En tant qu’enseignants, nous ne tolérerons pas la criminalisation des manifestations pacifiques sur nos campus. Les étudiants qui participent aux manifestations aujourd’hui maintiennent et renforcent la fière tradition de protestation, de dissidence et de liberté d’expression si chère à George Washington et aux révolutionnaires d’illustre mémoire. Si l’administration actuelle choisit de leur faire obstacle, elle se placera du mauvais côté de l’Histoire. Tous nos étudiants sont membres du Consortium des universités de la région métropolitaine de Washington. Leur action collective est conforme à la mission du consortium qui consiste à défendre tous nos membres.
Nous appelons donc les conseils d’administration, les présidents et les administrations des collèges et universités du DMV et du pays dans son ensemble à s’engager à nouveau en faveur de la liberté d’enquête, d’expression et de mouvement sur les campus, qui sont les piliers de l’académie américaine depuis des décennies. Alors que les massacres de Palestiniens et les destructions généralisées se poursuivent à Gaza, les signataires de la pétition exigent également que l’administration assume sa responsabilité pour défendre les manifestants pacifiques, faire respecter la liberté académique et rejeter toutes les pressions visant à bloquer l’accès et à criminaliser les campements et les manifestations pacifiques.
Je me suis contenté de traduire de longs paragraphes de la pétition pour donner à voir les grandes lignes du plaidoyer et les points saillants du contexte historique. Le contenu de cette lettre n’est pas singulier, on le trouve peu ou prou dans la bouche des nombreuses personnalités qui ont soutenu la révolte des campus. La militante iconique, professeure émérite de UC Santa Cruz (Californie), Angela Davis, a affirmé son admiration, puis délivré le même message aux étudiants de Brown (dans la ville de Providence, État de Rhode Island), le 25 avril, quelques heures avant que l’étincelle allumée à Barnard et Columbia (New York) n’embrase la plaine des universités de la Côte Ouest, puis du reste du pays.
De facto, la situation s’est tendue sur les campus, à cause de la police ou des militants pro-Israël qui cherchent à provoquer des heurts ou lancer des attaques. À grand renforts, la police new-yorkaise a bouclé tout le quartier autour de Columbia le 31 avril en fin d’après-midi. À la tombée de la nuit, elle a brisé l’occupation pacifique du Hamilton Hall à Columbia, maltraité les étudiants et en a parqué plus d’une centaine dans des véhicules sous les cris et les pleurs de leurs camarades. Puis ce fut le commissariat pour les brimades et les interrogations. Cette nuit du 31 avril fut un choc national. Du côté des étudiants et dans une grande partie de l’opinion nationale, le maire de New York, Eric Adams, et la présidente de l’université, Minouche Shafek, ont été tenus pour responsables du fiasco. Pourtant, pas loin de là, à Brown, autre institution d’excellence, la principale revendication portant sur le désinvestissement et l’arrêt de toute relation avec l’État d’Israël a été actée après un vote et les étudiants ont levé le camp dans un climat euphorique. Preuve que la répression n’est pas la solution.
La mort d’Aaron Bushnell [2] et de Rachel Corrie [3] ne sera pas vaine.
La tête et le cœur entre Paris et Washington
Pour étouffer l’indignation et la colère estudiantines dans l’œuf, c’est au tour des grands médias et de l’élite politique de passer à l’attaque à coup de mensonges, de faits tronqués ou maquillés. Une vedette de CNN ment effrontément en opérant un numéro de jonglage destiné à faire passer des sbires pro-Israël qui ont attaqué les étudiants pour les victimes. Le président Joe Biden a condamné le climat de violence sur les campus, en considérant tout propos critique à l’encontre du régime de Benyamin Netanyahu comme un geste antisémite. Pour labourer le terrain de la criminalisation, une nouvelle loi (Antisemitism Awareness Act) est votée dans la foulée. Quiconque veut donner l’assaut final sur un campus au fin fond de la Géorgie n’aura plus qu’à évoquer des motifs de sécurité.
Le lendemain, le 1er mai, l’argument avancé par le maire de New York sur le thème usé de l’infiltration d’éléments extérieurs, fauteurs de troubles, s’est écroulé en direct quand l’édile a été incapable de produire une seule preuve (à part des livres et des chaînes de vélo présentées par la police comme étant des armes) ou de citer le nom ne serait-ce que d’un fauteur de troubles venu de l’extérieur. En France, on retrouve les mêmes raccourcis, les mêmes partis pris. La même chape de plomb, le même déni. L’occupation de Science Po à Paris enrage les « belles personnes ». Sur les plateaux, rares sont les témoins connaissant les campus américains comme Thomas Dodman, historien et professeur à Columbia. Son passage à l’émission C ce soir, le 2 mai, fut un petit moment miraculeux (voir ci-dessous). https://twitter.com/i/status/1786282040473899394
J’ai la tête et le cœur entre Paris et Washington. Comme tous les gens sensés, je fuis les grands médias étatsuniens et français. Je me pince à chaque fois que je tombe sur les têtes de gondole des talk-shows. Je préfère regarder le monde avec mes yeux.
Le droit à la beauté
Tous les deux jours, je rends visite au campement installé à U Yard. À cause de sa position stratégique, à quelques blocks de la Maison-Blanche, les étudiants pacifistes de l’agglomération ont prêté main forte aux nôtres, au nez et à la barbe de l’administration. Le campement attire les journalistes et les politiciens en mal de visibilité. Il faut préciser que le site est cogéré par une dizaine de collectifs provenant des universités locales (Georgetown, American, George Mason, Howard, Catholic, Gallaudet…) avec une efficacité et une harmonie tout simplement remarquables.
La première fois, j’y suis allé juste pour prendre la température et j’ai fini par suivre un concert de musique orientale d’honnête facture. J’y suis retourné le surlendemain et je suis tombé sur une fête grecque orthodoxe liée à Pâques. J’ai échangé avec un de mes meilleurs étudiants qui, sac de couchette sous le bras, m’a montré du doigt sa tente. J’ai pris quelques photos avant de partir. La troisième fois, je suis passé en coup de vent car il pleuvait dru. Le soir, j’ai écouté une petite vidéo où une étudiante de Gallaudet [4] s’exprimait par signes en mettant en avant l’inclusion et la lutte contre les discriminations.
La dernière fois, le 3 mai, j’ai trouvé le campement plus grand, plus ordonné et plus beau. Les allées étaient balayées, dégagées et décorées. Le fameux droit à la beauté si cher aux communards m’est revenu à l’esprit. Il faut lire La forme-Commune. La lutte comme manière d’habiter des excellentes éditions La Fabrique (2023). Son autrice Kristin Ross, professeure émérite de littérature comparée à NYU, a travaillé sur le présent de la Commune de Paris (1871) et sur la poésie d’Arthur Rimbaud tout en traduisant en anglais les ouvrages du philosophe français Jacques Rancière.
J’observe d’un œil les multiples activités militantes, créatives et spirituelles. Il fait beau. Des étudiants prennent le soleil, leur portable sur les genoux. Des stands proposent de la nourriture gratuite. Le stand des medics est calme et tant mieux. Des interviews ici et là. Les voitures de la police et les effectifs tout autour font partie du décor. À zigzaguer entre les tentes, je me fais cette réflexion : « Quel paisible tableau ! » On y prend goût ! Je ne trouve pas que la statue du président George Washington qui se trouve au milieu du camp a été des-sacrée comme disent les détracteurs. Les drapeaux palestiniens autour de sa tête et de son cou ne sont pas que des gestes symboliques, carnavalesques. Rien à voir avec un coup de savate ou un lancer de missile.
Avant de partir, j’ai envoyé un SMS enjoué à un ami en lui rappelant le titre du morceau légendaire qui a fait connaître le groupe de rap Public Enemy en 1988.
« Don’t Believe The Hype ! » (« Ne croyez pas à tout ce qu’on vous raconte ! »)
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