de Pierre Madelin vient de sortir en librairie dans la collection Polémos.
Comment s’émanciper de cette servitude volontaire où consommation et capitalisme riment avec destruction des conditions de vie sur Terre ? Aller au supermarché en voiture, changer de iPhone tous les six mois, passer trois heures par jour devant un écran, cela fait pourtant partie du quotidien de la plupart de nos contemporains. Or, sans une véritable transition écologique, nous assisterons inévitablement à une série d’effondrements systémiques. Pour rompre avec l’imaginaire de domination rationnelle du monde hérité de la science et de la philosophie modernes, Pierre Madelin explore les possibilités révolutionnaires du présent en convoquant l’écologie politique. Si le capitalisme est l’ennemi à abattre, un changement de paradigme, qui concerne autant le climat, l’énergie, la démographie, la question animale que l’organisation politique des sociétés, est en marche. Avec une lucidité salutaire et par-delà toute pensée réactionnaire, Pierre Madelin nous invite à conserver le monde en tant que monde.
Que peut-il y avoir de commun entre l’impact écologique d’un membre de la classe moyenne étatsunienne ou européenne et un paysan mexicain ou soudanais ? Est-il nécessaire de rappeler une nouvelle fois qu’un « Américain moyen consomme 32 fois plus de ressources et d’énergie qu’un Kényan moyen » ? Que « les 1 % les plus riches de la planète accaparent 43,6 % des richesses mondiales tandis que la moitié la plus pauvre de l’humanité doit se contenter de 1 % » ?
Ce n’est donc pas l’« espèce humaine » qui est en cause, mais davantage le mode de vie adopté par les élites, qui n’est ni durable ni universalisable, ou plutôt qui ne peut être durable dès lors qu’il s’universalise dans un monde de plus en plus peuplé.
[...] Le principe est toujours le même : priver les individus ou les groupes sociaux de leur capacité à satisfaire leurs besoins et à orienter leurs actions, de façon autonome, pour les forcer à le faire par la médiation du marché.