À l’intérieur des frontières des États-Unis, Detroit constitue l’épicentre de la guerre déclarée par les banques à la classe ouvrière. Les quartiers de Detroit ont été détruits et 237 000 résidents ont été expulsés de la ville du fait du racisme et des frauduleux montages de prêts hypothécaires. Les banques ont fait souscrire des subprimes et des emprunts prédateurs à 73 % des propriétaires immobiliers, avec pour résultat plus de 100 000 saisies au cours des 10 dernières années.
Après avoir détruit l’assiette d’imposition de la ville, les banques ont soumis la ville elle-même à ces emprunts prédateurs, comportant des swaps de taux d’intérêt qui permettent aux banques de percevoir des intérêts à des taux 1 200 % plus élevés que le taux actuel des bons qui financent les villes [2]. La dette exorbitante que les banques ont imposée à la ville a servi de prétexte au gouverneur du Michigan pour faire un coup d’état en privant de tous leurs pouvoirs les autorités élues de la communauté afro-américaine, et en désignant un administrateur d’urgence non élu – dont la mission, de par la loi, est de garantir aux banques le service de la dette.
Maintenant, le gouverneur et l’administrateur d’urgence ont précipité la ville dans la plus importante faillite de l’histoire des États-Unis et leurs cibles sont les pensions des employés de la ville, qui sont par ailleurs protégées par la constitution, ainsi que les services municipaux et les biens susceptibles d’être cédés. À l’inverse, les banquiers criminels sont considérés comme des « créanciers privilégiés », ce qui signifie qu’ils doivent être payés en priorité !
L’attaque contre Detroit vise à créer un précédent en matière d’attaque contre les retraites des employés du public dans tout le pays. Partout dans le pays, les villes et les États sont confrontés à des crises similaires en matière d’endettement du fait des pratiques criminelles des banques. Ces mêmes banques, en imposant 1 000 milliards de dollars de dette aux étudiants, ont déclaré la guerre à la jeunesse condamnée à porter ce fardeau tout le restant de sa vie. L’austérité qu’elles imposent se propage partout sur la planète, en Grèce, en Espagne, au Portugal, de l’Amérique latine à l’Asie en passant par l’Afrique.
Les communautés de couleurs sont les plus durement touchées par ces attaques. Même avant la prise de contrôle de Detroit, le gouverneur Snyder ciblait prioritairement la majorité noire de la ville et les circonscriptions scolaires telles que Benton Harbor, Flint, Pontiac et Highland Park. Inkster et Buena Vista sont sur le point de perdre en totalité leurs circonscriptions scolaires. Cela s’inscrit dans une montée du racisme dans tout le pays, illustrée par le verdict scandaleux du meurtre de Trayvon Martin [3], des décisions de la Cour Suprême contre la loi sur le droit de vote, la discrimination positive [4] et l’expulsion de plus d’un million d’immigrants sans-papiers au cours de cinq dernières années.
La population de Detroit, la ville qui fut le centre des luttes et des rassemblements pour la libération des Noirs a besoin de la solidarité de la classe des travailleurs du monde entier pour repousser l’offensive menée actuellement.
Rejoignez-nous à Detroit le 5 octobre 2013 pour exiger :
– L’annulation de la dette qui étrangle nos écoles, nos villes, nos états et nos campagnes.
– La garantie de l’emploi et des pensions pour les travailleurs des services des collectivités.
– La fin de l’anti-démocratique et raciste administration d’urgence des villes et des écoles.
– Une augmentation du financement des écoles publiques. Plus jamais d’écoles à charte ! [5]
– Un programme d’emplois financé par les banques pour que les chômeurs soient employés à la reconstruction de nos villes. Les banques doivent à nos collectivités des milliards pour les destructions qu’elles ont occasionnées.
– Un moratoire sur toutes les saisies et sur toutes les expulsions consécutives aux saisies. Le logement est un droit !
– La répudiation de la dette représentée par les prêts étudiants.
– Le Gouvernement doit renflouer les populations, pas les banques.
Traduction de Patrick Saurin
Les notes sont du traducteur
Voir en ligne : http://moratorium-mi.org/a-call-for...