tire de : entre les lignes et les mots-2017-6-4 février
Le terme, initié en 2006 aux États-Unis et repris en France et en Italie en 2010 conduisait les migrants à prendre le devant de la scène dans leurs luttes contre l’exploitation et le droit à la liberté de mouvement, pas seulement par leur contribution généralisée à la richesse dans la société en tant que travailleurs, mais par l’expression de leur pouvoir de perturbation. Ce sont ces expériences de grève que nous prévoyons également de réanimer au Royaume-Uni : en dépit du Brexit, cette grève des migrants sera une véritable affaire européenne.
Les médias sont saturés d’histoires typiques de peur des migrants, de l’évolution du caractère de nos villages et de nos villes, de la baisse des salaires et de l’augmentation du chômage et de la concurrence. Dans ce contexte, l’UE adopte une politique d’asile très dure et un racisme institutionnel généralisé, et également les immigrés internes sont soumis à des règles de résidence de plus en plus strictes, favorisant une dépendance absolue à la précarité et à l’exploitation. Alors que le retour à la souveraineté nationale et à la « pureté » nationale est vendu comme moyen de sortir de la crise, l’accord entre les gouvernements nationaux et les institutions européennes est la généralisation de la précarité, les coupes budgétaires concernant les politiques sociales et la dégradation des conditions de vie pour tous. Le Brexit n’a pas provoqué tout cela, mais il rendra les luttes plus difficiles à gagner.
Dans ce contexte, la solidarité avec les migrants ne suffit pas : en choisissant la grève comme arme politique, les migrants choisissent de ne pas être des victimes, mais des protagonistes de leurs luttes, appelant tous les autres à se joindre à eux dans un combat commun. Nous devons construire les conditions pour que les réfugiés, les migrants, les citoyens, les travailleurs précaires et les travailleurs industriels s’opposent au racisme institutionnel, et soient pour le droit à la santé, à l’éducation, à de meilleurs salaires et conditions de travail pour tous. En ce sens, la journée du 20 février impose de repenser la grève au-delà des frontières strictement légales, comme une pratique d’insubordination capable de traverser l’ensemble de la société et de relier la lutte contre l’exploitation et de ses conditions politiques.
En réfléchissant quant aux moyens d’actions, nous pouvons compter sur des expériences antérieures de grèves de migrants, et des mouvements de grève récents comme la lutte française contre la loi travail et la grève des femmes polonaises contre l’interdiction de l’avortement et ajouter ainsi une dynamique à la journée de grève des femmes du 8 mars qui se prépare. Afin de discuter de cette possibilité de grève et mettre en relation différents mouvements contre l’exploitation et le racisme institutionnel, la Plateforme vers une grève sociale transnationale vous invite à une rencontre autour de la grève des migrants du 20 février.
La réunion aura lieu à Londres, du 10 au 11 février 2017, avec des ateliers et des réunions plénières, et sera un moment national et transnational pour discuter du potentiel politique d’ »un jour sans nous » et de la grève également comme arme politique.
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Transnational Social Strike