Les événements climatiques extrêmes dans le monde, ne laissent personne indifférent. Les climato-sceptiques de tout acabit, dans leur souci de déni, clameront qu’il s’agit de simples désastres naturels parce que la nature se déchaîne et qu’il en a toujours été ainsi ; sans lien avec un quelconque impact des activités humaines qui sont abusives et destructrices de l’environnement, dont l’exploitation des hydrocarbures. Pourtant, les personnes expertes du GIEC, qui se sont rencontrées récemment à Montréal pour la rédaction de leur 6ème rapport sonnent l’alarme depuis leur tout début.
Les deux paliers gouvernementaux, très fiers d’affirmer à Paris leurs préoccupations environnementales et leurs objectifs de réduction de GES ne démontrent dans leurs actions aucun intérêt réel pour la réalisation de leurs vœux pieux. Cette discordance se traduit très nettement par un favoritisme pour les intérêts des gazières et des pétrolières au détriment des municipalités, de leurs populations et de leurs écosystèmes. La loi 106 votée sous bâillon ne fait que le confirmer. Tout ceci, au nom de la sacro-sainte économie. Ma fille aînée répondrait ; Eh ! Yo ! Les centaines de milliards de dollars de pertes associées au passage destructeur d’ouragans tels que Harvey et Irma, sans compter la perte de vies humaines, les milliers de gens sans toit, non assurés et qui ont tout perdu…On appelle ça comment ???
Il est révoltant que la petite municipalité gaspésienne de Ristigouche Sud-Est doive se défendre en justice contre la compagnie Gastem pour protéger son eau potable ! Pire ! Non seulement le gouvernement provincial s’en lave les mains mais il exige que toute municipalité qui conteste son règlement insuffisant, concernant les distances séparatrices d’un forage avec les sources d’eau potables, fasse elle-même la démonstration des risques pour leurs écosystèmes. Pourtant, les conséquences désastreuses des forages avec fracturation (aussi appelés complétion de puits) et leurs impacts à long terme d’émissions de GES sont connus et ont conduit plusieurs États à tourner le dos à ces énergies polluantes.
Les gouvernements fédéral et provincial, de même que la Caisse de Dépôts et Placements du Québec continuent d’investir des milliards dans les énergies fossiles. C’est donc nier l’augmentation des GES et la dévastation des écosystèmes ; c’est donc contribuer à un accroissement en nombre et en intensité de feux de forêts et de tempêtes violentes et destructrices ; c’est donc contribuer au dérèglement dangereux et irréversible d’un climat qui inonde, qui assèche, qui assoiffe, qui affame et qui tue.
On n’a pas quitté l’âge de pierre parce qu’on a manqué de pierres. Ce n’est pas parce qu’il manque de ressources d’hydrocarbures, qu’aucun nouveau gisement ne devrait être exploité. Mais bien parce que l’exploitation des sables bitumineux et des gaz de roche génèrent des quantités considérables de GES et nous éloignent irrémédiablement des Accords de Paris.
Il est plus que temps, pour le Québec, de s’orienter vers un véritable virage vert (nous en avons les capacités) et de faire de la protection des éléments essentiels à toute vie (l’air, la terre et l’eau), notre plus haute et notre plus noble priorité. Nous en avons tous la responsabilité sociale et morale. Dans ce contexte, nos gouvernements de proximité, les municipalités ont un rôle majeur à jouer.
Voilà pourquoi nous avons un Rêve, un rêve avec un grand R : Que toutes les municipalités du Québec, grandes et petites, s’associent solidairement pour dire NON ! Nous refusons d’être complices de cette destruction des conditions si ténues de viabilité parce que nous désirons léguer à nos enfants, petits-enfants et leurs descendants un monde viable.
Hubert Reeves, dans un excellent article de la revue Québec Science de septembre 2017 écrivait :
« Le rôle des scientifiques est de dresser un portrait environnemental et climatique rigoureux, et d’alerter l’opinion publique à ce sujet. Je ne crois pas qu’ils puissent jouer un autre rôle. Seule la mobilisation citoyenne et associative incitera, pour ne pas dire contraindra les élus, à passer concrètement à l’action pour endiguer le saccage planétaire…La conscience humaine est l’antidote le plus efficace à l’autodestruction de notre planète. »
Diane Fournier
Comité vigilance hydrocarbures de Repentigny
Le 17 septembre 2017
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