Québec, 5 octobre 2023 - Le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN) a organisé une action de visibilité suite à l’annonce d’un nouveau féminicide survenu le 30 septembre à Terrebonne. « Nous sommes en colère, et nous le demeurerons tant et aussi longtemps que ces drames continueront d’arriver. La banalisation des féminicides est inacceptable et dangereuse », s’indigne Anne-Valérie Lemieux Breton du RGF-CN. L’action qui a réuni plusieurs militantes au coin des rues Honoré-Mercier et Saint-Jean en fin d’après-midi visait à briser le silence, visibiliser les féminicides, et exiger du gouvernement de faire de la lutte aux violences faites aux femmes et aux enfants une priorité.
Les féminicides : des violences banalisées et normalisées
Les meurtres des femmes et des enfants par un conjoint ou un ex-conjoint font partie d’un continuum de violences normalisées et banalisées. Ces violences sont le fruit d’un rapport de domination des hommes sur les femmes que la société tolère, que les médias banalisent. La prise de contrôle et la domination peuvent amener le conjoint violent jusqu’au filicide afin que ses enfants ne puissent continuer à vivre sans lui et ainsi punir sa conjointe ou ex-conjointe.
Les femmes aux intersections de plusieurs systèmes d’oppression tels les femmes immigrantes, les femmes autochtones, celles en situation de handicap, les jeunes femmes, les femmes des communautés LGBTQIA, les femmes âgées, en situation d’itinérance, en situation de dépendance économique, et les femmes que la société racise sont parmi les plus à risque de subir une ou plusieurs formes de violences, elles sont surreprésentées dans les victimes de féminicides.
Pas une de plus
Il faut refuser de baisser les bras et d’accepter que d’autres femmes et enfants soient agressées, violentées, tuées. Des solutions pour mettre fin à la violence conjugale, il en existe ! Ça passe notamment par l’augmentation du financement en prévention, en accompagnement et en hébergement des femmes victimes de violences conjugales et sexuelles, par des formations obligatoires et continues sur la violence conjugale pour tous les acteurs et les actrices qui interviennent auprès des femmes et des enfants, par des changements en profondeur de la culture de notre système de justice où les agresseurs peuvent récidiver en attente de leur procès, par une éducation à la sexualité axée sur des modèles de relations positifs basés sur l’égalité entre les femmes et les hommes. Les solutions sont multiples et doivent dénoncer le caractère inacceptable et criminel de la violence conjugale et renforcer la confiance des victimes et du public dans l’administration de la justice. « Nous sommes présentes aujourd’hui pour que la population prenne conscience que la violence conjugale prend racine dans les rapports inégaux entre les femmes et les hommes et qu’il est urgent, et possible, d’y mettre fin » souligne Anne-Valérie Lemieux Breton.
Le RGF-CN regroupe des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale et travaille la défense des droits et des intérêts de toutes les femmes, l’égalité des femmes entre elles, l’amélioration des conditions de vie.
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