tiré de : Entre les lignes et les mots Lettre n°49 - 28 novembre 2020 Notes de lecture, textes et lien
Publié le 26 novembre 2020
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2020/11/26/37e-anniversaire-de-lezln-compas-zapatistes-et-du-congres-national-indigene-cni-bienvenue-en-europe/
HALTE A LA GUERRE CONTRE LES ZAPATISTES !
NON AUX MEGAPROJETS ET AU PLAN INTEGRAL MORELOS !
VIVE LES LUTTES CONTRE LES FEMINICIDES !
LIBERTE POUR LES PRISONNIER.E.S EN LUTTE ET POUR FIDENCIO ALDAMA PEREZ !
VIVE LA LUTTE DE LA COMMUNAUTE OTOMI DANS LA VILLE DE MEXICO !
COMPAS ZAPATISTES ET DU CNI : BIENVENUE EN EUROPE !
Mardi 17 novembre 2020
A l’Armée Zapatiste de Libération Nationale et aux bases de soutien zapatistes
Au Conseil Indigène de Gouvernement et aux communautés, tribus, nations et quartiers membres du Congrès National Indigène
A la Sexta et à tous les réseaux de résistance et de rébellion
Aux peuples nahuas en lutte de Morelos, Puebla y Tlaxcala
Aux luttes contre les féminicides
Aux proches de Fidencio Aldama Perez et à la nation yaqui en résistance
A la communauté otomi en lutte et toutes celles et ceux qui occupent l’Institut National des Peuples Indigènes dans la ville de Mexico.
Avant tout, depuis l’Europe nous voulons exprimer avec force que les zapatistes et le CNI ne sont pas seul.e.s, et qu’ils peuvent compter avec nous toutes et tous ! Même si la situation au Chiapas a toujours été tendue, depuis cet été les nouvelles ne cessent d’arriver au sujet de l’intensification de l’activité de groupes de type paramilitaires : au Nord du Chiapas, où les compas de Tila ont dénoncé des encerclements, des blocus, des attaques et des intimidations ; dans la zone des hauts-plateaux, où des milliers de personnes originaires de Magdalana, Santa Martha, Chalchihuitan et d’autres villages ont dû fuir les menaces des groupes paramilitaires ; dans la zone de Chilon, où agissent des groupes de type paramilitaire et où on prétend construire une garnison de la Garde Nationale ; et, dernièrement, dans la zone de l’ejido Moisés Gandhi et de la communauté Nuevo San Gregorio, où l’organisation ORCAO a détruit des cultures des compas zapatistes, coupé des arrivées d’eau et d’électricité, brûlé des entrepôts de café, endommagé l’école secondaire autonome et réalisé de tirs d’armes à feu. Pendant ce temps, les autorités du Chiapas et le gouvernement de Lopez Obrador soutiennent les agresseurs et font comme si de rien n’était. Ce 10 novembre, un compa zapatiste a été détenu et séquestré et torturé. Ya Basta !
Les oreilles attentives au cri de « Samir est toujours en vie ! » et « de l’eau oui, une centrale thermoélectrique non ! », nous voulons également nous faire l’écho de la campagne d’information actuellement lancée par les villages nahuas de Morelos, Puebla et Tlaxcala, et soutenir leur lutte déterminée contre la construction d’un gazoduc dont la dangerosité n’est plus à démontrer dans cette zone volcanique, d’un aqueduc qui vise à s’emparer de l’eau des villages, ainsi que de zones industrielles et de centrales thermoélectriques qui contaminent le territoire et enrichissent les entreprises européennes.
Nous savons comment différentes multinationales européennes ont profité et corrompu les gouvernements du Mexique afin de maximiser leurs bénéfices, proposant de construire des chantiers mortifères aux dépens des peuples autochtones et de notre planète toute entière. En alliance avec l’actuel contremaître en chef du Mexique, ces entreprises européennes no cessent de piétiner les droits des peuples autochtones, imposant leurs projets sur le territoire et sans l’accord des peuples
Nous accusons directement Andrés Manuel Lopez Obrador, président du Mexique, qui a ouvertement trahi les villages de Morelos, Puebla et Tlaxcala en lutte contre la centrale thermoélectrique et le Projet Intégral Morelos, au profit d’entreprises européennes comme Elecnor, Abengoa, Enagas, Bonatti, Saint-Gobain, et des dizaines d’autres investisseurs capitalistes. Après avoir trompé et avoir imposé une fausse consultation, celui-ci a laissé assassiner le compañero nahua Samir Flores Soberanes, fondateur de la radio libre Radio Amiltzinko, sans qu’il n’y ait eu jusqu’au jour d’aujourd’hui ni enquête, ni justice.
Obéissant aux pressions des multinationales européennes, il menace aujourd’hui de réprimer à nouveau la résistance des peuples. Que les villages de Morelos, Puebla et Tlaxcala sachent que nous sommes contre la dévastation environnementale, contre la répression et contre la guerre, et que dans l’Europe d’en bas à gauche, nous sommes de leur côté. Nous espérons vous connaître et vous rencontrer !
Malheureusement, ce ne sont pas les seuls peuples à subir les dégâts des entreprises européennes. Dans l’isthme de Tehuantepec, toutes les grandes multinationales de l’énergie, tel qu’Iberdrola, Gamesa, EDF et bien d’autres sont en train de s’approprier de milliers d’hectares appartenant aux villages afin de produire de « l’énergie verte » revendue à prix d’or au gouvernement du Mexique. Sur place se multiplient aussi les projets miniers comme c’est le cas dans la forêt des Chimalapas, et on prétend construire une dizaine de grandes zones industrielles où les paysan.ne.s spoliés de leurs terres devront vendre leur force de travail, un projet qui attire tout spécialement l’intérêt de l’Union européenne et de sa banque européenne d’investissements. Tout comme le « train maya », qui prétend saccager le sud-est du pays et le convertir en clichés exotiques et trompeurs, vendus ensuite à des touristes occidentaux. A tous les peuples qui luttent contre ces mégaprojets, nous exprimons notre solidarité et notre volonté de nous jumeler plus fortement et de mieux connaître toutes leurs résistances.
Nous faisons nôtre aussi la lutte contre les féminicides et l’assassinat de Bianca Alejandrina Lorenzana Alvarado (Alexis) dans le Quintina Roo, de la jeune Alma Itzel Romero García à Oaxaca, et des plus de 1000 cas de femmes assassinées documentés au Mexique l’an passé. Nous dénonçons fortement la répression qui s’est abattu sur la marche de ce 9 novembre à Cancún, Quintana Roo, et la répression contre le marché autogéré feministe à Oaxaca. Ni une de moins, que ce soit au Mexique ou dans le monde !
Nous exigeons aussi la libération immédiate du prisonnier yaqui Fidencio Aldama Pérez, injustement incarcéré depuis le 27 octobre 2016 dans le pénitencier d’Obregon, Sonora, suite à l’opposition de sa communauté à la construction du gazoduc « Sonora » le long du territoire yaqui. La construction de ce gazoduc, qui vise à permettre la vente de gaz « naturel » des États-Unis au Mexique, a buté contre la résistance déterminée du village yaqui de Loma de Bacum, mais pour l’écraser, une tentative a été faite de déposer les autorités traditionnelles pour nommer des personnes à leur place mieux disposées envers le projet. Cela fait plus de quatre ans maintenant que Fidencio Aldama Pérez se retrouve séquestré par l’Etat mexicain, mais sa lutte est aussi celle de nous tous et toutes. Solidarité avec Fidencio !
Nous adressons aussi nos salutations au compañero Fredy García, porte-parole de l’organisation autochtone CODEDI, emprisonné et en lutte depuis l’intérieur de la prison de Tanivet, Oaxaca depuis plus d’un an, ainsi qu’à tous les prisonniers et prisonnières en lutte, depuis le Chiapas jusqu’au Sonora.
Nous saluons et soutenons également les compas otomis de la ville de Mexico qui occupent depuis le 12 octobre dernier les bureaux de l’illégitime « Institut National des Peuples Indigènes » du Mexique, dans le cadre de la campagne nationale de mobilisation en défense de la Terre-mère et contre la guerre à l’EZLN, aux peuples et aux communautés autochtones.
Nous avons bien vu comment cet institut, dirigé par un traître de la lutte des peuples autochtones du Mexique, utilise son influence dans les communautés pour forcer l’acceptation de mégaprojets qui spolient les peuples et détruisent l’environnement, comme c’est le cas du Train maya, du corridor industriel de l’isthme de Tehuantepec, du Projet Intégral Morelos, de la construction d’un aéroport international à Santa Lucia, État de Mexico, d’une raffinerie à Dos Bocas, Veracruz, et de tant d’autres projets miniers du nord au sud du Mexique.
Nous soutenons les exigences formulées par les six quartiers de Santiago Mexquititlan, Amealco Querétaro, et dénonçons le mépris, la répression et les expulsions qu’a dû subir la communauté otomi vivant dans la ville de Mexico. Nous exigeons aussi que soit résolu leurs problèmes de logement et que leur travail soit respecté !
Enfin, et même si il y aurait tant de choses encore à dénoncer, en ce nouvel anniversaire de la fondation de l’EZLN nous voulons manifester à nos compas zapatistes et au CNI que c’est avec grand-plaisir et beaucoup d’allégresse que nous nous organisons pour les recevoir l’an prochain en 2021 ! En bas à gauche, dans toute l’Europe, le bruit de votre arrivée commence à courir, éveillant de l’intérêt un peu partout. Cela nous réjouit, nous rend heureuses et heureux, et donne l’envie de renverser le cours de l’histoire des dominants et en tissant des réseaux de résistances et de rébellion mondiaux, nous arriverons à nouer les liens entre les différents rivages du grand océan ! Merci de partager avec nous tant de rêves et d’horizons, pour que sur toute la planète, naissent et croissent d’autres mondes plus humains, plus justes et plus libres !
VIVE LA VIE !
A BAS LA REPRESSION ET LES MEGAPROJETS MORTIFERES !
QUE FLEURISSENT LES PEUPLES DU MONDE !
VIVE LE GRAND VOYAGE ZAPATISTE !
Depuis l’Europe, carte signée par les collectifs :
Comité de Solidaridad con los Pueblos de Chiapas en Lucha (CSPCL), Paris, francia, Colectivo Paris Ayotzinapa, Echanges Solidaires/Intercambios Solidarios (Francia), Espoir Chiapas – Esperanza Chiapas, Mexico-Francia, Mut-Vitz 34 (Hérault, Francia), CD Films – Francia, Comité de solidarité avec les Indiens des Amériques (CSIA-Nitassinan) – Francia, Groupe de soutien à Leonard Peltier (LPSG-France) – Francia, Union syndicale Solidaires, Francia, Colectivo Granos de arena (Francia-Mexico), Confédération Nationale du Travail-France (CNT-f), chorale libertaire « La Rojinegra « ,Pirineos, Francia, Stop EDF Mexique, Collectif el cambuche, Toulouse, Francia, Colectivo Chiapas-Ariège, Francia, asociasion Americasol de la Red escargot-Francia, Groupe CafeZ y Casa Nicaragua, LIEJA, Bélgica, Collectif 8 mars Bruxelles – Belgica, Collectif pour l’accueil Zapatistas 2021 en Bruxelas, Collectif ADES – Bruxelles (Belgica), Corsica Internaziunalista – Córsega, Associu Sulidarità – sezzione in Pariggi – Córsega, Ya Basta Moltitudia Roma, Italia, 20ZLN – Italia, Cooperazione Rebelde Napoli -Italia, Comitato Chiapas « Maribel » – Bergamo, Italia, Associazione Ya Basta ! Milano, Italia, Ya Basta Bologna, Italia, la Pirata : – Colectivo Zapatista de Lugano, Suiza, – Colectivo Nodo Solidale, Roma, Italia, – Colectivo Nodo Solidale, México, – Adherentes Individuales Italia, Alemania, Francia, Asamblea de Solidaridad con Mexico. Valencia, País Valencia, Estado Español, ASSI – Accion Social Sindical Internacionalista. Estado Español, Centro de Documentacion sobre Zapatismo (Cedoz). Madrid, Estado Español, Confederación General del Trabajo (CGT). Estado Español, Y Retiemble. Madrid, Estado Español, Adherentes a la Sexta Barcelona, Ass. Solidaria Cafè Rebeldía-Infoespai, Barcelona, La Adhesiva, Barcelona, Zapatisten Lagunak – Iparralde, Euskal Herria, TxiapasEKIN (Euskal Herria), IPEH Antifaxista (Euskal Herria), Lumaltik (Euskal Herria), Lumaltik Aragon, Asamblea libertaria autoorganizada Paliacate Zapatista, Grecia, Espiral de solidaridad semilla de resistencia, Grecia, Chispa De Solidaridad con l@s Zapatistas y los Pueblos Indígenas, Atenas, Grecia, Colectivo “Ramona”, Chipre, Humanrights – Chiapas. Zurich, Suiza, Solidaridad Directa con Chiapas Zurich – Suiza, Red Ya Basta Alemania, Movimiento de cooperativas agricolas européas Longo maï, Foro Civico Européo, Mujerxs de la Sexta en la Otra Europa – Red de Resistencias y Rebeldias
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