La CSN s’inquiète de la dégradation des services en milieu scolaire. Augmenter le nombre d’élèves par classe en espérant que tout continuera à rouler rondement ? Ajouter des élèves en difficulté dans des classes régulières sans soutien professionnel additionnel ? Fusionner des commissions scolaires et abolir les commissaires élus par la population alors que la réforme de 1998 aurait engendré des coûts supplémentaires de 80 millions de dollars ? « Même l’augmentation des frais de service de garde est une aberration puisque le gouvernement oublie qu’il s’agit là d’une continuité de services essentiels au développement et à l’apprentissage de l’enfant », souligne la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève, qui est aussi responsable du groupe de travail sur l’éducation.
Dès la rentrée, des classes spécialisées pour des élèves handicapés et en difficulté d’apprentissage seront abolies, de même que des postes de technicien en documentation à la bibliothèque, de technicien en travail social, de surveillant d’élèves, de concierge et de préposé au service alimentaire à la cafétéria. Le personnel de soutien représente environ 30% des employés dans les établissements scolaires.
Le moule de l’austérité
Le gouvernement veut appliquer le même moule pour l’ensemble des élèves, peu importe leur différence et leurs besoins spécifiques ; le moule de l’austérité, coûte que coûte.
Le gouvernement n’a pas démontré qu’il est possible de maintenir un niveau de service de qualité tout en appliquant des restructurations et des compressions de plus d’un milliard de dollars depuis cinq ans.
« Miser entièrement sur la capacité d’absorption, de tolérance et d’adaptation du personnel et des élèves pour pallier la mauvaise gestion du gouvernement est tout simplement injuste et inéquitable », dénonce Marjolaine Côté, vice-présidente à la Fédération des employées et employés de services publics de la CSN (FEESP-CSN).
Dans son discours d’ouverture à l’Assemblée nationale, en mai 2014, le premier ministre Philippe Couillard soutenait que l’éducation était « notre avenir, notre projet de société ». En fait, le seul projet de société que semble entretenir ce gouvernement, c’est l’atteinte de l’équilibre des finances publiques. « S’il poursuit dans cette voie, c’est plus d’une cohorte d’élèves qui sera sacrifiée au nom de l’austérité », prévoit Véronique De Sève.