Édition du 17 décembre 2024

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Environnement

Une alternative à l’léoduc Keystone XL dont vous n’avez jamais entendu parler est en marche

La semaine dernière, le constructeur de l’oléoduc Keystone XL qui doit acheminer le pétrole des sables bitumineux depuis l’Alberta vers le golfe du Mexique vient de frapper un autre nœud. L’inspecteur général du Département d’État de l’État du Texas a annoncé qu’il enquête sur un possible conflit d’intérêt dans ce projet suite à une étude environnementale. Il tente de confirmer si la compagnie qui l’a exécutée a omit de déclarer ses anciens liens de travail avec Trans Canada, la compagnie propriétaire du projet d’oléoduc. Pourtant, pendant que Keystone XL languit, un autre projet avance à grande vitesse vers l’approbation.

Tiré de Mother Jones, 7 août 2013, Traduction, Alexandra Cyr.

Un des concurrents de Trans Canada avance ses pions avec un oléoduc un peu plus petit qui pourrait faire transiter 600,000 barils par jour vers le golfe en 2015 alors que le projet Keystone en transportera 700,000 par jour ; il s’agit d’Enbridge Inc. Si Enbridge réussit son coup, c’est la fin des espoirs des environnementalistes d’empêcher le développement de l’industrie pétrolière des sables bitumineux du Canada.

Le nouvel oléoduc courrait sur 774 milles entre Pakota en Illinois jusqu’à St-James en Louisiane. Il éviterait ainsi le goulot d’étranglement du Midwest où le pétrole de schiste du bassin Bakken au Dakota du nord croise le flux albertain encombrant ainsi les pipelines au-delà de leur capacité. Alors que 200 milles de tuyaux destinés à Keystone XL dorment dans la poussière du Dakota du nord, l’essentiel du projet Eastern Gulf est déjà construit. Environ ses trois quarts emprunteront un gazoduc reconverti. Le projet a avancé discrètement, sous les radars, sans l’opposition publique qu’a soulevée Keystone XL.

Il y a pourtant des raisons de s’inquiéter. Enbridge est responsable du plus grand déversement de pétrole de l’histoire américaine. En 2010, son oléoduc a laissé couler 1,1 million de gallons de brut dans la rivière Kalamazoo et dans les marais environnants. On nettoie encore cet environnement et la facture devrait passer à plus d’un milliard de dollars. L’Agence de la protection de l’environnement estime qu’il y a encore 100,000 gallons de ce pétrole sur le fond de la rivière.

Le projet Eastern Gulf n’est qu’une partie d’un plan plus ambitieux. Plus tôt cet été, Inside Climate News, rapportait qu’Enbridge a commencé à construire un réseau de 5,000 milles d’oléoduc ce qui dépasse largement l’impact potentiel du tracé Keystone. Au début du mois, Enbridge a annoncé son intention de construire un oléoduc qui transporterait le pétrole des sables bitumineux de l’Alberta vers l’est du pays donnant ainsi un débouché aux producteurs qui veulent écouler leur produit en constante augmentation. L’ambassadeur canadien aux États-Unis a déclaré que le pétrole albertain serait expédié au sud de la frontière par train si les autorisations de construction de l’oléoduc Keystone XL n’arrivaient pas.

Il se peut bien que les dernières nouvelles aient réjouit les opposantEs à Keystone XL. Ils et elles vont devoir passer à des actions de bien plus grande envergure pour pouvoir faire cesser complètement la production du pétrole des sables bitumineux.

Thomas Stackpole

Auteur pour la revue Mother Jones (États-Unis).

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