« Il est essentiel qu’une véritable consultation publique soit menée à partir de recherches crédibles et indépendantes, a souligné Jerry Dias devant le comité. Mais, si des modifications importantes ne peuvent être apportées au PTP à ce stade-ci, notre syndicat ne peut appuyer cet accord. »
M. Dias a affirmé que le gouvernement libéral doit se pencher sérieusement sur l’accord négocié par le précédent gouvernement conservateur avant de le soumettre au vote pour qu’il soit ratifié par le Parlement. Il a aussi exhorté le gouvernement à éviter de communiquer des « hypothèses fantaisistes » en discutant de l’accord avec les Canadiens.
« Nous n’avons pas besoin d’études gouvernementales supplémentaires qui visent seulement à convaincre les Canadiens que tous les accords de ’libre-échange’ sont de bons accords, a-t-il ajouté. Les Canadiens doivent être en mesure de décider par eux-mêmes si le PTP correspond vraiment à leurs meilleurs intérêts. »
M. Dias a souligné que le PTP ne règlera rien au problème du déficit commercial accru du secteur de la fabrication automobile au Canada, il ne fera qu’empirer la situation. Le déficit commercial du secteur de l’automobile au Canada a désormais atteint 19 milliards de dollars. « C’est une baisse considérable par rapport à l’excédent de 14 milliards de dollars que nous avons déjà connu, et il n’y a pas si longtemps », a lancé Jerry Dias.
Bien qu’il soit pertinent d’examiner des manières de diversifier le marché des exportations d’automobiles canadiennes au-delà des États-Unis, Jerry Dias a souligné que le type de véhicules produits au Canada n’est pas désiré par la plupart des pays asiatiques ; alors, toute ouverture du marché est peu susceptible d’augmenter les exportations de véhicules vers ces pays.
Le président d’Unifor a utilisé la Corée du Sud comme exemple. Le Canada a signé un accord commercial avec ce pays il y a un an. Depuis, les exportations manufacturières ont baissé de 3,9 p. cent, alors que les importations de la Corée du Sud ont grimpé de 9 p. cent, et notre déficit commercial manufacturier avec la Corée a augmenté de 4 milliards de dollars.
De la même manière, le PTP n’accordera pas aux fabricants d’automobiles du Canada un meilleur accès au marché japonais, a affirmé Jerry Dias, en soulignant que le Japon n’a déjà aucun droit d’importation à payer sur les automobiles.
« Le problème avec le Japon ne porte pas sur les droits. Des problèmes structurels plus profonds sont en jeu, et malheureusement ils n’ont pas été abordés dans l’accord », a-t-il ajouté.
Jerry Dias a pris la parole devant le comité à l’occasion d’une journée dédiée à l’industrie de l’automobile, mais il a saisi l’occasion de souligner d’autres inquiétudes par rapport au PTP, entre autres celles portant sur les règles de propriété étrangère des télécommunications, les exportations de grumes, les coûts des médicaments, la capacité à règlementer la télévision en ligne, la gestion des approvisionnements.