photo et article tirés de NPA 29
Le candidat démocrate, Joseph Biden, a prononcé un discours de vingt minutes dans lequel il a appelé à l’unité, déclarant : « Cette campagne ne consiste pas seulement à gagner des votes. Il s’agit de gagner le cœur, et, oui, l’âme de l’Amérique. Gagner pour les généreux parmi nous, pas pour les égoïstes. Gagner pour les travailleurs qui font vivre ce pays, pas seulement pour les quelques privilégiés au sommet. Gagner pour ces communautés qui ont connu l’injustice du « genou sur le cou ». Pour tous les jeunes qui n’ont connu qu’une Amérique aux inégalités croissantes et aux opportunités en baisse. Ils méritent de vivre pleinement la promesse de l’Amérique. »
« Anarchistes violents, agitateurs et criminels »
La Convention républicaine a mis en évidence des orateurs noirs et des femmes qui ont décrit Donald Trump comme chaleureux et gentil ; ni raciste ni sexiste, mais attentionné. Trump, qui a parlé pendant plus d’une heure, a déclaré :
« Cette élection décidera si nous sauvons le rêve américain ou si nous permettons à un agenda socialiste de démolir notre destinée chérie. Il décidera si nous créons rapidement des millions d’emplois bien rémunérés ou si nous écrasons nos industries et envoyons des millions de ces emplois à l’étranger, comme cela a été bêtement fait pendant de nombreuses décennies.
Votre vote décidera si nous protégeons les Américains respectueux des lois ou si nous laissons libre cours aux anarchistes violents, aux agitateurs et aux criminels qui menacent nos citoyens. Et cette élection décidera si nous défendrons le mode de vie américain ou si nous permettons à un mouvement radical de le démanteler complètement et de le détruire. »
Nombreuses crises
Biden indique clairement dans chaque discours qu’il est un modéré opposé au « définancement de la police » (remise en cause des budgets de la police) ou à la création d’un système de santé à payeur unique (une système universel dans lequel les principales dépenses de santé seraient couvertes par un payeur public unique NDT), tandis que Trump soutient que Biden est un « cheval de Troie » de la gauche du Parti démocrate composée de socialistes.
Les campagnes post-convention commencent au milieu d’une série de crises. La pandémie de coronavirus se poursuit avec six millions de cas et 185 000 morts. La crise économique connexe a produit 30 millions de chômeurEs.
Et la violence policière raciste contre les hommes noirs se poursuit comme toujours. Le 23 août, à Kenosha, dans le Wisconsin, un policier blanc qui tentait d’arrêter Jacob Blake, un homme noir, lui a tiré sept coups de feu dans le dos, quatre l’ont touché et l’ont laissé paralysé.
Parallèlement, il y a une augmentation des affrontements armés autour des manifestations antiracistes. À Kenosha, un garçon de 17 ans, Kyle Rittenhouse, membre d’une milice armée de droite, a tiré et tué deux manifestants et en a blessé un troisième.
Le 29 août à Portland, dans l’Oregon, où les manifestations antiracistes se poursuivaient depuis 93 jours, des dizaines de camions arborant des drapeaux américains et des pancartes pro-Trump et transportant des partisans de Trump se sont rendus en ville pour harceler les manifestants antiracistes. Un homme, membre de l’organisation de droite « Patriot Prayer », a été abattu par un inconnu.
Grève des sportifs
Tout cela contribue à une atmosphère d’insécurité et d’incertitude autour de l’élection à venir. Les sondages montrent que Biden mène devant Trump (47% contre 40%) et qu’il pourrait même remporter plus de 50% des voix, mais cela pourrait ne pas suffire pour gagner le vote du collège électoral (1).
Trump a fait valoir que les bulletins de vote par correspondance – déjà utilisés dans de nombreux États mais élargis en raison de la pandémie – conduiraient à la fraude. Il a également suggéré que l’armée ou la police soient envoyées pour surveiller les bureaux de vote. Trump a aussi déclaré qu’il n’accepterait peut-être pas les résultats des élections. Il y a donc des discussions sur ce qu’il faudrait faire s’il perd mais refuse de le reconnaitre de quitter ses fonctions.
La chose la plus réconfortante au milieu de tout cela a été le mouvement des joueurs profession-nels de basket-ball, de base-ball et de football, qui se sont mis en grève pour soutenir les mani-festations antiracistes.
Doc Rivers, l’entraîneur noir des Los Angeles Clippers, a déclaré aux médias : « Nous avons été pendus. Nous avons été abattus… C’est incroyable que nous continuions à aimer ce pays, et que ce pays ne nous aime pas en retour ». Peut-être que la grève des joueurs incitera d’autres travailleurEs à riposte face à la crise.
Dan La Botz Traduction Henri Wilno Mardi 1 septembre 2020
1. L’élection présidentielle US est une élection au suffrage universel indirect. Les citoyens élisent 538 grands électeurs dont la couleur politique peut ne pas refléter exactement le vote des citoyens (NDT).
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