La CSN–Construction croit qu’il est dans l’intérêt de la population de lutter contre la criminalité sous toutes ses formes dans l’industrie de la construction. Elle réitère au gouvernement du Québec ses demandes de resserrement des contrôles afin d’enrayer, entre autres, le travail au noir
Tel est le message lancé par son président, Aldo Miguel Paolinelli, à la suite de la diffusion, le 21 janvier, du reportage télévisuel de l’émission Enquête de Radio-Canada portant sur le travail au noir et sur la fausse facturation dans l’industrie de la construction.
« Comme nous l’avions indiqué en commission parlementaire en novembre dernier, des travailleurs au noir et des entrepreneurs fautifs continuent de se faufiler sans encourir la moindre sanction de la part de la Commission de la construction du Québec (CCQ). Certaines dispositions du règlement relatif à la main-d’œuvre de l’industrie de la construction ne sont pas appliquées. Ces dernières stipulent que l’employeur doit attribuer un numéro d’embauche à tout salarié dès son embauche et en aviser la CCQ immédiatement », a fait remarquer M. Paolinelli.
Ce n’est pas une enquête sur les relations de travail comme à l’époque de la Commission Cliche que réclame la CSN–Construction, mais une investigation sur le processus d’octroi de contrats et sur les liens qu’entretiennent les entreprises transigeant avec les administrations publiques, les politiciens de même que les partis politiques.
Les règlements doivent être renforcés à plusieurs égards. Dans un premier temps, de façon à ce qu’aucun travailleur ne puisse être engagé avant que l’employeur reçoive un numéro d’embauche de la Commission de la construction du Québec. En deuxième lieu, il faut resserrer les critères d’émission de licences d’entrepreneurs par la Régie du bâtiment du Québec (RBQ), afin que la notion de « représentant désigné » soit mieux encadrée.
Référence de la main-d’œuvre
Finalement, le président Paolinelli croit que le temps est venu pour le gouvernement de boucler ce dossier en engageant une vaste réflexion sur la question de la référence de la main-d’œuvre dans l’industrie et en confiant à un forum crédible, comme le Comité consultatif de la main-d’œuvre et du travail, le soin de rédiger un avis sur la question.
Le porte-parole syndical estime que cela permettrait de dissiper toutes tentatives de mainmise sur la liberté syndicale et éviterait toutes possibilités de privilèges ou de conflits d’intérêts. « Il en va du droit au travail et de la liberté d’association de milliers de travailleuses et de travailleurs ainsi que de l’intégrité même de toute l’industrie », de conclure le président.
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