Une analyse menée depuis plusieurs mois par le Comité de lutte à la discrimination du RAFIQ démontre la double discrimination subie par les femmes immigrées et racisées sur le marché du travail, comparativement à leurs homologues masculins et par rapport aux femmes natives. « Les plus importants obstacles à l’intégration des immigrantes à la société d’accueil sont la discrimination systémique et le racisme, explique Maguette Niane Khadima, membre du Comité. Cela prend notamment la forme d’écarts salariaux ou de difficultés à accéder à un emploi à la hauteur de leurs compétences en raison de la non-reconnaissance des acquis professionnels et académiques ».
Le Québec est doté de cadres légaux pour lutter contre la discrimination systémique en emploi, composés notamment de la Loi sur l’accès à l’égalité en emploi et de la Charte des droits et libertés. « Malheureusement, cet arsenal légal est affaibli dans son application par le manque de mesures coercitives de la part de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) et le manque de ressources humaines et financières créant des délais déraisonnables, ce qui décourage les poursuites judiciaires, souligne Michelle Hangnilo, coordonnatrice des projets du RAFIQ et adjointe à la direction. La non-application du volet 4 de la Politique d’éducation aux adultes et de la formation continue par l’ensemble des universités est un facteur qui vient également renforcer la déqualification et la pauvreté des femmes immigrées et racisées ».
Le RAFIQ rappelle la nécessité d’application effective de la loi sur l’accès à l’égalité en emploi, l’élargissement de son application aux ministères et la mise en place de mesures plus coercitives envers les organismes publics ne respectant pas la Loi. Le RAFIQ demande que l’application de la Politique gouvernementale d’éducation des adultes et de formation continue par l’ensemble des universités du Québec soit une priorité de la ministre de l’Enseignement supérieur, Mme Pascale Déry.
« Nous espérons que ces recommandations inciteront les institutions, les gouvernements, les organisations et les employeurs publics et privés à mettre en œuvre ces mesures concrètes pour soutenir les femmes immigrées et racisées et leur garantir une égalité de droits et de traitement », conclut Mariame Cissé, membre du Comité.
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