Certains groupes et individus hostiles à ce que la voix des travailleurs se fasse entendre s’emploient avec beaucoup d’énergie à dénoncer ce « débordement » du champ syndical. Pour eux, un syndicat devrait exclusivement s’en tenir à la négociation et à l’application de sa convention collective, et toute intervention en dehors de ce champ d’action ne constitue ni plus ni moins qu’un détournement de fonds syndicaux à des fins partisanes.
À ceux qui sont de cet avis, je me dois de répondre qu’il n’y a rien, dans la journée de travail d’une professionnelle en soins qui n’est pas directement lié aux décisions prises par les élues. Et bien qu’il s’agisse là d’une évidence en ce qui a trait aux élus de l’Assemblée nationale du Québec, je peux affirmer la même chose au sujet des élus qui nous représentent à Ottawa.
Que ce soit l’organisation des soins et des services, le champ d’exercice professionnel, l’état de santé des patient-e-s ou l’opportunité d’offrir des soins de santé sécuritaires, tout cela est très largement conditionné par les décisions politiques, les orientations et les idéologies véhiculées par les partis politiques et plus particulièrement par celui qui formera le prochain gouvernement.
Les conditions de travail que nous propose le présent gouvernement élu au Québec dépendent de ses orientations budgétaires qui sont à leur tour influencées par les orientations budgétaires prises par le gouvernement fédéral. N’en déplaise à ceux qui souhaitent qu’on se taise, faut-il vraiment justifier qu’un financement adéquat de la santé par le gouvernement fédéral faciliterait l’adoption de ratios professionnelle en soins/patient-e-s assurant la sécurité des soins ? Que le renforcement de la Loi canadienne sur la santé permettrait de freiner la privatisation des soins de santé ? Que la multiplication des accords commerciaux négociés par le gouvernement fédéral risque de compromettre la possibilité d’offrir des soins et des services publics de santé ?
Parce que la FIQ défend avec énergie et passion les professionnelles en soins autant que les patient-e-s, elle continuera d’agir sur toutes les tribunes où les décisions se prennent et où l’on peut changer et améliorer leur quotidien. Rester les bras croisés alors que se prennent sur la colline du Parlement à Ottawa des décisions qui ont une incidence sur l’avenir de la santé serait irresponsable.
Pour toutes ces raisons, je vous invite d’abord, si ce n’est pas encore fait, à prendre connaissance de la brochure d’information que nous avons élaborée afin de vous permettre de mieux comprendre les enjeux de la présente campagne électorale. Ensuite, je vous rappelle de ne pas oublier d’aller voter lundi prochain.
C’est votre droit, c’est votre responsabilité !