On constate une dichotomie flagrante entre les grandes et les petites villes quant au nombre de femmes mairesses et conseillères. Il importe de trouver des solutions pour enrayer ce décalage et le GFPD y travaille ardemment.
« Il est important de souligner l’évolution du nombre de femmes au pouvoir dans les grandes municipalités. Progression que nous avions également constatée dans les taux de candidatures féminines. Il reste toutefois beaucoup de travail à faire pour les petites municipalités, qui couvrent l’ensemble de notre territoire, où la proportion des femmes candidates et élues est encore loin de la parité », déplore Thérèse Mailloux, présidente du Groupe Femmes, Politique et Démocratie.
En effet, les données sur les taux de féminité à la mairie dans les municipalités de 100 000 habitant.e.s et plus (50 %) et de 50 000 habitant.e.s et plus (45,5 %) sont très encourageantes, mais la réalité est toute autre pour les municipalités de moins de 5000 habitant.e.s (23,3 %).
On observe également une légère accélération du taux de féminité à la fois pour les mairesses (+4,7 points) et les conseillères (+4,0 points) alors que ces taux progressaient en moyenne plus lentement (environ 2 points de pourcentage) à chaque élection depuis 2005. Même à ce rythme, nous devrons toutefois attendre encore de nombreuses années pour atteindre la parité sachant que la progression n’est pas constante, pas plus qu’elle n’est linéaire.
Des enjeux structurels
La réalité est que dans les grandes villes de 50 000 habitant.e.s et plus, on retrouve des partis politiques. Les femmes sont donc plus susceptibles de faire acte de candidature, disposant de plus de soutien. Ces mêmes municipalités ne représentent toutefois que 2 % de l’ensemble des municipalités du Québec. Par contre, la grande majorité des municipalités locales, soit 918/1102 [1] , comptent moins de 5000 habitant.e.s et se situent en milieu rural. Elles représentent environ 80 % [2] des postes de mairie et conseiller.ère.s à pourvoir. Ici, la loi n’autorise pas la formation de partis et le fait de se présenter en équipe est minoritaire ; en 2021, 88 % [3] des candidat.e.s se sont présenté.e.s de manière indépendante.
« Au Québec, nous avons un grand nombre de municipalités de moins de 5000 habitants où l’on retrouve des conseils municipaux largement masculins. Dans les petits villages, il est plus difficile de se présenter comme candidate indépendante quand il y a des élus sortants qui sont déjà en place depuis plus d’un mandat », d’ajouter Thérèse Mailloux.
Des pistes de solution
Depuis plus de 15 ans, le Groupe Femmes, Politique et Démocratie cherche des pistes de solution afin d’atteindre la parité à tous les paliers de gouvernement et notamment au palier municipal. Selon le Groupe, la voie législative est celle qui assurera et pérennisera la #paritépourdebon. Le GFPD tiendra d’ailleurs un important colloque en février 2022 sur ce sujet pour contribuer à faire avancer le dossier le plus rapidement possible.
À propos du Groupe Femmes, Politique et Démocratie
Depuis 1999, le GFPD œuvre dans la sphère de l’éducation populaire et réalise sa mission de façon indépendante de tout parti politique ou de tout courant d’opinion. Le GFPD est un organisme autonome sans but lucratif et ses interventions se déploient sur l’ensemble du Québec. Sa mission se décline en trois volets : éduquer la population en général, et plus particulièrement les femmes, à l’action citoyenne et démocratique, promouvoir une plus grande participation des femmes à la vie politique et soutenir auprès de toutes et de tous, l’exercice plein et entier de la citoyenneté.
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NOTE : Les chiffres seront mis à jour dans la version sur notre site Internet si des changements subvenaient suite aux demandes de recomptage.
Source : Nathalie Lavoie, analyste politique et affaires publiques, GFPD
Demande d’entrevue : Marie-Ève Charlebois, chargée de communications, GFPD bureau 418 658-8810 poste 22 \ cellulaire 418 524-464
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