Édition du 19 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Lutte au budget Bachand 2011

Santé, Éducation, services publics : des marchandises ?

La mobilisation s’organise pour contrer le budget dévastateur du gouvernement Charest. Nous vous présentons quelques extraits des principaux enjeux tels que décrits par la coalition opposée à la tarification et la privatisation des services publics dans le journal qui sera distribué dans tout le Québec à compter de cette semaine et un compte rendu de la mobilisation.

Faits saillants du budget 2010

Le dernier budget libéral impose une véritable médecine de cheval à nos services publics : compressions de 5,2 milliards $ et augmentation des tarifs. Le gouvernement frappe doublement la population : il diminue la qualité des services offerts et il en limite l’accès. Cette logique ne peut constituer une voie d’avenir, surtout au moment où la crise économique fait augmenter les besoins de la population.

• Une contribution santé est entrée en vigueur en 2010. Elle atteindra 200 $ par adulte en 2012, peu importe si l’on fait 15 000 $ ou 1 500 000 $ par année !
• Le 1er janvier 2011, la taxe de vente du Québec a été haussée de 1 %. Elle augmentera à nouveau de 1 % le 1er janvier 2012.
• Les frais de scolarité universitaires, qui augmentent chaque session depuis 2007, subiront une hausse encore plus brutale après 2012.
• Les tarifs d’électricité augmenteront considérablement à compter de 2014.
• Des coupures budgétaires toucheront l’ensemble des ministères et organismes gouvernementaux. Elles seront de 6,6 milliards $ en 2013-2014.

Vraiment pas le choix ?

Les diminutions répétées d’impôt depuis 2001 ont créé un manque à gagner d’au moins 5 milliards $ par année dans le budget de l’État. Le gouvernement Charest maintien des privilèges qui ne profitent qu’à une infime minorité : de 2002 à 2008, les compagnies minières n’ont versé au gouvernement québécois que 259 millions $ en impôts et redevances, alors que leurs chiffres d’affaires totalisaient 17 milliards $. C’est tout juste 1,5 %... alors que les contribuables à plus faible revenu sont imposés à un taux dix fois supérieur.

Si l’on peut être séduits par la volonté du gouvernement d’améliorer l’état des finances publiques, il ne faut pas être dupes. Ces coupures vont réduire la qualité et l’accessibilité des soins de santé et des services sociaux. D’autant plus que 75 % des compressions sont exigées pour 2010-2011 !
L’éducation pour les riches ?

En 1995, le taux de participation universitaire de jeunes issu-e-s de familles ayant des revenus annuels de 25 000 $ et moins s’élevait à 30 %. En 2001, après de nombreuses hausses, ce taux n’était plus que de 20 %.
Mais les universités manquent-elles à ce point d’argent ? On peut en douter lorsqu’on constate qu’entre 1997 et 2005, leurs revenus ont gonflé quatre fois plus vite que l’augmentation de la population étudiante. Mais ces fonds sont détournés vers la recherche « utile » au développement économique, au détriment de l’enseignement et du rôle critique des universités. C’est donc un choix qui est fait.

Du primaire à l’université, tout le réseau public s’effrite. Chaque année, plus de 500 millions $ vont aux écoles privées pendant que dans les écoles publiques, de plus en plus de parents doivent se tourner vers le privé pour obtenir des services pour leurs enfants.

Les femmes : premières perdantes

Les impacts de la détérioration des services publics sont d’autant plus importants pour les femmes : elles y perdent non seulement des services, mais aussi des acquis durement arrachés dans la lutte pour l’égalité.
Les femmes constituent 75 % de la main-d’oeuvre dans les services publics. Elles représentent 75 % des proches aidantes et elles utilisent deux fois plus les services de santé que les hommes.
Pour l’égalité, misons sur des services publics accessibles et de qualité !

Hydro-Québec : maître chez vous ?

Nos factures d’Hydro vont exploser : 500 $ de plus par année pour la grande majorité. Un autre « cadeau » du dernier budget qui hausse les tarifs d’électricité d’un cent par kilowatt/heure de 2014 à 2018. Les tarifs seront ensuite indexés selon l’inflation.
Ces hausses seront sept fois plus lourdes pour la majorité (2,6 % de leurs revenus) que pour les riches (0,4 % de leurs revenus).
Au nom du remboursement de la dette, le gouvernement appauvrit la majorité au lieu d’aller chercher l’argent là où il est. Toujours « maîtres chez nous » ?

La mobilisation s’organise

La Coalition opposée à la tarification et la privatisation des services publics, qui regroupe aujourd’hui plus de 120 organisations issues des milieux communautaire, syndical, féministe et étudiant a produit un journal 4 pages tiré à 125 000 exemplaires. Une première distribution publique est prévue le 14 février entre 7h00 et 9h00 à Montréal, à laquelle participe plus de 100 militants et militantes issu-e-s des mouvements sociaux, de Québec Solidaire, de militant-e-s sans organisation/sans parti répartie-s dans plus d’une trentaine de stations de métro à Montréal. Une deuxième distribution publique est prévue pour le 9 mars.

Le journal sera distribué aussi aux 4 coins de la province. Québec solidaire Capitale-nationale participe à la Coalition régionale contre la privatisation et la tarification comme groupe sympathisant. Cette Coalition a été lancée officiellement en décembre dernier et rassemble plus d’une quarantaine de groupe de la région de Québec. La distribution de journaux se fera le mercredi 16 février. Pour participer et pour connaître les lieux de rendez-vous appelez au Comité populaire de St-Jean-Baptiste : 418-522-0454. Pour participer à la manifestation du 12 mars, un autobus partira du REPAC (lieu à confirmer).

Manifestons par milliers pour défendre nos services publics en faisant le choix de la solidarité !

Participons à la manifestation nationale organisée par l’Alliance Sociale et la Coalition opposée à la tarification et la privatisation des services publics.
Samedi 12 mars 2011 à 12h Place du Canada à Montréal

André Frappier

Militant impliqué dans la solidarité avec le peuple Chilien contre le coup d’état de 1973, son parcours syndical au STTP et à la FTQ durant 35 ans a été marqué par la nécessaire solidarité internationale. Il est impliqué dans la gauche québécoise et canadienne et milite au sein de Québec solidaire depuis sa création. Co-auteur du Printemps des carrés rouges pubié en 2013, il fait partie du comité de rédaction de Presse-toi à gauche et signe une chronique dans la revue Canadian Dimension.

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